Le verbe se casse
Les mots s'éparpillent
Et pêle-mêle
Se fracassent sur le linoléum
C'est l'affolement
On tente de rattraper
Ce petit mot
Qui nous était si familier
Soudain si étranger
Mais il résiste à notre emprise
Il nous glisse entre les doigts
Au fond d'une eau dormante
Où tout n'est qu’indolence
Et dans un brouillard morbide
L'être se consume
Le regard s'abîme
L'errance forme des larmes
Dans les yeux
Où se mêlent
La détresse, la peur et la tristesse
Un cortège angoissant
Et devant le miroir
Un inconnu
Qui vous regarde