20 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

Après que nous aurons atteint la nuit des corps
et longtemps amassé de rides souveraines
après que nous aurons fait le tour de nos peines
déjà presque évanouies éclateront les cors
en la vieille forêt où veille la licorne
aux yeux de jeune fille et d'immense sanglot
Après que nous aurons épuisé toute l'eau
de nos pleurs et que nous restera l'ombre morne
qui cerne les amants près de s'envelopper
dans le drap de l'oubli sous les pluies sans mémoire
nous entendrons monter comme une lune noire
l'aboiement du silence au coeur inoccupé
Et le vent surgira traînant dans son ornière
les voix d'antan les mots qui nous faisaient trembler
les rêves les parfums la brûlure du blé
nos fièvres faites fleurs retombées en poussière
Alors sur notre cou nous sentirons le froid
d'un couteau ébréché sa lame lente et dure
Alors le sang trouera notre ultime blessure

Et nous passerons nus les portes de l'Effroi

[Yfig]

التمني في سبيل الله

[M. de Saint-Michel]

Non capisco niente...

[Yfig]

كنت لا تتحدث العربية؟

[M. de Saint-Michel]

Non intellego...

[Cyraknow]

Les images sont très évocatrices et belles, porteuses de tant de beauté.
J'admire... Et je te le dis en français

[M. de Saint-Michel]

Les images sont très évocatrices et belles, porteuses de tant de beauté.
J'admire... Et je te le dis en français

C'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire! Merci beaucoup...

[pigloo]

vraiment très beau poème !

 

cet "après" aux accents inéluctables et les images parsemées le long de ce sentier.......

j'ai aimé lire & relire cette résignation poétique habillée d'oniriques effets

 

après que vous aurez lu bravo, lisez merci

[Darkrachid]

Presque un enseignement

Aux amoureux des bancs publics,

Arabesques en suspens

Des lignes de vie,

Cycles hésiodiques

Dont vous êtes l'âge d'or,

À l'axiome de Lavoisier et de sa chimie,

Vous répondrez ceci, en éprouvé senior,

Sur l'amour, l'envie, la mémoire morne,  

Le vide, la passion, puis la mort,

Après que nous aurons épuisé les centenaires;

Tout se perd, tout se crée, tout se transforme,

Mais, surtout, tout se perd. 

[M. de Saint-Michel]

vraiment très beau poème !
 
cet "après" aux accents inéluctables et les images parsemées le long de ce sentier.......
j'ai aimé lire & relire cette résignation poétique habillée d'oniriques effets
 
après que vous aurez lu bravo, lisez merci

Oui, la Mort "inéluctable" nous chasse à courre: chaque être humain sait, qu'à la fin, il sera vaincu...
Merci pour votre élogieux commentaire...

[M. de Saint-Michel]

Presque un enseignement
Aux amoureux des bancs publics,
Arabesques en suspens
Des lignes de vie,
Cycles hésiodiques
Dont vous êtes l'âge d'or,
À l'axiome de Lavoisier et de sa chimie,
Vous répondrez ceci, en éprouvé senior,
Sur l'amour, l'envie, la mémoire morne,  
Le vide, la passion, puis la mort,
Après que nous aurons épuisé les centenaires;
Tout se perd, tout se crée, rien ne se transforme,
Mais, surtout, tout se perd.

"Tout se perd" en ce monde - mais ce monde n'aura pas le dernier mot. La mort universelle mordra la poussière... la mort, la grande porte noire derrière laquelle resplendit l'Amour!
Merci pour votre lecture et votre poème-commentaire.

[M. de Saint-Michel]

Au fait, quelqu'un saurait-il traduire les aménités (!) qu'Yfig m'a faites en langue arabe (me semble-t-il...)

[Darkrachid]

Au fait, quelqu'un saurait-il traduire les aménités (!) qu'Yfig m'a faites en langue arabe (me semble-t-il...)

Quelque chose du genre:

 

- "La pensée magique dans le sentier d'Allah"

- "Ne parlez-vous pas l'arabe ?"

[Victorugueux]

Je ne crois pas trop à l'idée d'un monde crépusculaire

Mais je constate un monde qui est profondément égoiste

Les problèmes que nous avons ne sont pas des fins

Certe nous arrivos aux bouts de la planète à ses limites

Mais je sais que si nous voulons survivre il faut des choix

Je ne prèche pas pour le communisme mais contre les monopoles

Je ne sens pas un monde où le travail ne suffit plus pour vivre

Et où l'argent spéculé remplace les profits de l'industrie

Il est assez dingue de savoir le montant de la masse monétaire mondiale en dollars

Et la quantité nécessaire et suffisante pour faire marcher l'économie

Le contrôle des fonds spéculatifs... C'est presque un programme révolutionnaire

[M. de Saint-Michel]

Quelque chose du genre:
 
- "La pensée magique dans le sentier d'Allah"
- "Ne parlez-vous pas l'arabe ?"

Merci bien.

Je ne crois pas trop à l'idée d'un monde crépusculaire
Mais je constate un monde qui est profondément égoiste
Les problèmes que nous avons ne sont pas des fins
Certe nous arrivos aux bouts de la planète à ses limites
Mais je sais que si nous voulons survivre il faut des choix
Je ne prèche pas pour le communisme mais contre les monopoles
Je ne sens pas un monde où le travail ne suffit plus pour vivre
Et où l'argent spéculé remplace les profits de l'industrie
Il est assez dingue de savoir le montant de la masse monétaire mondiale en dollars
Et la quantité nécessaire et suffisante pour faire marcher l'économie
Le contrôle des fonds spéculatifs... C'est presque un programme révolutionnaire

Je suis assez d'accord avec vous...

[FlorentM]

Merci M. de Saint-Michel pour votre magnifique poème. J'aimes beaucoup ce texte écrit d'un seul bloc, comme une stèle de marbre, soulignée par le dernier vers qui accentue son aspect tragique. Vous faites de longues phrases, qui rendent la lecture à voix haute je trouve un peu délicate (ou c'est peut-être moi qui m'y prends mal), mais renforcent tant l'impression d'impuissance face au temps, de désespoir, d'acceptation de notre fin à venir, que ce choix me semble pleinement judicieux. En un sens, la souffrance et l'effort nécessaires à la diction, si l'on veut dire une phrase sans s'interrompre mais en respectant le rythme du poème, contribue à lui donner son sens, déjà superbement rendu par le texte lui-même. Chacun de vos vers est si agréable à lire, si bien construit, fort de sens et de sonorités... J'aurais juste une toute petite remarque :  au 8e vers, il me semble qu'un "et" est en trop. Excépté cette petite coquille, lire (et tenter avec plus ou moins de succès de déclamer) votre poème est un vrai plaisir. Merci encore pour ce partage !

[M. de Saint-Michel]

Cher FlorentM, il m'est difficile de répondre à votre commentaire si chaleureux... C'est moi qui vous remercie du fond du cœur d'avoir si bien pénétré le sens de mon poème - d'en avoir fait une lecture si juste et sensible. (Évidemment, le double "et" du vers 8 est une coquille que j'ai supprimée. Merci de me l'avoir signalée.)

[bɔētiane]

L'aboiement du silence au cœur inoccupé

      nous passerons nus les portes de l'effroi

 

du titre jusqu'à la fin, les mots sont choisis -effroyables ou beaux

 

Darkrachid, ton intervention a de l'allure, j'aime beaucoup

me demandais ce qui t'avait conduit à écrire que rien ne se transformait

 

de l'atome parlant à l'atome, jusqu'à la chrysalide s'envolant papillon io

de l'émotion qui naît, se corrompt ou meurt, jusqu'à l'étoile qui devient naine

la transformation me semblait souveraine, aurais-je raté quelque chose  ?

[Darkrachid]

L'aboiement du silence au cœur inoccupé

      nous passerons nus les portes de l'effroi

 

du titre jusqu'à la fin, les mots sont choisis -effroyables ou beaux

 

Darkrachid, ton intervention a de l'allure, j'aime beaucoup

me demandais ce qui t'avait conduit à écrire que rien ne se transformait

 

de l'atome parlant à l'atome, jusqu'à la chrysalide s'envolant papillon io

de l'émotion qui naît, se corrompt ou meurt, jusqu'à l'étoile qui devient naine

la transformation me semblait souveraine, aurais-je raté quelque chose  ?

C'est une erreur d'inattention (j'ai tapé ça à l'arrache, mon dobermann était en train de saccager mon salon... XD ). J'ai corrigé. Le vers initialement prévu était: "Tout se perd, tout se crée, tout se transforme".

Merci de l'avoir remarqué, car effectivement, laissée comme c'était, la fin de mon poème-réponse n'avait plus aucun sens logique.

Et encore bravo à M. de Saint-Michel dont la plume, une fois de plus, force le respect.   

[Poldereau]

comme souvent chez ce grand Poète , le sens du poème est sibyllin ; mais étant par nature et par mes origines un "homme simple" , je parlerai avec mes mots....simples .

 

 

Sans commenter le fond de ce très beau poème , je vous fais part d'un souvenir qui m'a marqué : il y a environ un dizaine d'années d'ici , je me trouvais à Liège (ville francophone de la Belgique, où je vis depuis.....1959 !) , dans une galerie commerçante ; et subitement retentit une musique particulière ; quelques abrutis , hommes et femmes (les femmes plutôt jeunes) passaient , en jouant ce genre de musique qu'on joue lors des "chasses à courre" ,ou enfin du genre.... ; il devaient être une dizaine , mais chacun avec un instrument différent : je jure , et dans ma modeste existence d'homme mature de 55 ans , j'ai bien dû entendre des MILLIONS d'airs de musiques variées , pop , pop/rock ; métal , psychédélique , bien sûr classique ,etc........ ; mais jamais je n'ai entendu , et  ce jusqu'à aujourd'hui, plus belle mélodie (c'était en direct et ils jouaient à une vingtaine de mètres de moi) , que cette musique de chasse que j'entendis alors . JURE !

 

 

:-)

[M. de Saint-Michel]

comme souvent chez ce grand Poète , le sens du poème est sibyllin ; mais étant par nature et par mes origines un "homme simple" , je parlerai avec mes mots....simples .
 
 
Sans commenter le fond de ce très beau poème , je vous fais part d'un souvenir qui m'a marqué : il y a environ un dizaine d'années d'ici , je me trouvais à Liège (ville francophone de la Belgique, où je vis depuis.....1959 !) , dans une galerie commerçante ; et subitement retentit une musique particulière ; quelques abrutis , hommes et femmes (les femmes plutôt jeunes) passaient , en jouant ce genre de musique qu'on joue lors des "chasses à courre" ,ou enfin du genre.... ; il devaient être une dizaine , mais chacun avec un instrument différent : je jure , et dans ma modeste existence d'homme mature de 55 ans , j'ai bien dû entendre des MILLIONS d'airs de musiques variées , pop , pop/rock ; métal , psychédélique , bien sûr classique ,etc........ ; mais jamais je n'ai entendu , et  ce jusqu'à aujourd'hui, plus belle mélodie (c'était en direct et ils jouaient à une vingtaine de mètres de moi) , que cette musique de chasse que j'entendis alors . JURE !
 
 
:-)

Cela suggérerait une issue heureuse à l'hallali: la mort n'est pas le bout de l'existence mais un seuil à franchir...
Merci pour vos "mots simples" qui me touchent beaucoup.