Le Cygne
Au clair argent, l’oiseau tout blanc
Nage au flot pur, reflet qui dure.
Au bord de l’eau, au doux roseau,
Sa grâce va au fil si beau,
En frisson lent qui va, perdure,
Portrait d’amour au cou aimant.
Sur le grand lac, la brise chante
Tant de beauté, légèreté
Qui du plumage en neige pure
Voit la vraie paix qui va, qui dure,
Glisser par là au flot d’été,
Onde bleutée, verte filante…
Mais tu es seul au vent du jour
À ondoyer tes plumes blanches
N’as-tu pas vu mon cœur qui nage
En désespoir d’un doux voyage
Je suis assise au banc qui planche
Pour regarder ton temps qui court
Oh ! Bel oiseau ! tu es lié
Mélancolie d’amour qui vit
Au beau penchant qui va, qui pleure
Dans ton cri sourd, toute douleur
Au long miroir qui nous prédit
Cygne tout blanc, seul oublié…