Au cœur de l’hiver
(d’après le tableau de Gauguin « Village breton sous la neige » )
Enfoui, comme perdu, au fond de son vallon,
Dort un matin d’hiver un paisible village.
Occultés les jardins, effacé le dallage,
Poudrées les ruelles du village breton.
Quel silence absolu, feutrant le moindre son !
Le blanc manteau si pur a caché le paillage
Des chaumes sur les toits, masquant leur fin maillage.
Les oiseaux sont partis, emmenant leur chanson.
Les sillons sont couverts, les moindres fleurs perdues ;
Couverts sont tous les champs, et les branches tordues.
Un nacre blanc-bleuté gomme chaque détail.
Oh, la sensation de froid de mausolée
Au milieu de l’hiver, lorsqu’on porte chandail !
Oh, pauvre vision, nudité désolée!
14 juin 2014
d'après le tableau qui fut le tout dernier de Gauguin