
#1
Posté 23 novembre 2014 - 12:35
MESSAGE POPULAIRE !
je le regarde Aucun mot n'y suffit Déjà
il s'éloigne suivant l'oubli qui l'outragea
jusqu'au seuil du partir Nul et nu il commence
l'impensable voyage où règne le silence
Dire s'il revêtit philosophe ou goujat
n'a point de sens La forme en quoi il se figea
quelque temps me fait voir sa dérision immense
Bientôt même ô destin je ne pourrai toucher
cette paupière vide ou ce bras détaché
de son geste Plus rien n'aura de lui mémoire
Dispersée son horreur m'apprend ce que je suis
aux frissons de l'horloge Un peu de fièvre noire
Et je regarde en moi le miroir de minuit
- Stagire, au fil des mots, denis_h et 10 autres aiment ceci
#2
Posté 23 novembre 2014 - 01:22
Poignante solitude sur le quai du départ....
- M. de Saint-Michel, Escamillo Cavradossi et pigloo aiment ceci
#3
Posté 23 novembre 2014 - 01:29
Dispersée son horreur m'apprend ce que je suis
aux frissons de l'horloge Un peu de fièvre noire
Et je regarde en moi le miroir de minuit
(je passe un peu rapidement -pardon)
... vous dire que ce tercet est tout simplement splendide
- parfum noir de l'être volatile
merci
- M. de Saint-Michel, Selphie et Escamillo Cavradossi aiment ceci
#4
Posté 23 novembre 2014 - 01:55
Même si nous ignorons l'heure du départ, nous sommes tous, en effet, sur ce quai...Poignante solitude sur le quai du départ....
Merci à vous.
C'est à moi de vous remercier pour votre commentaire et cette formule qui résume si bien mon poème...(je passe un peu rapidement -pardon)
... vous dire que ce tercet est tout simplement splendide
- parfum noir de l'être volatile
merci
#5
Posté 23 novembre 2014 - 03:27
Noir Sonnet Semonce, le glas Sonne......
coi que je suis, résonne ce fond immense...d'intensité
( le reste, MP yours)
- M. de Saint-Michel aime ceci
#7
Posté 23 novembre 2014 - 03:41
furtif passage, histoire de lire un beau poème.....
je me suis permis d'user de la messagerie afin d'étaler 2,3 mots concernant votre remarquable sonnet...
il m'inspirait d'ailleurs ceci :
Ô mon Être-père, tu pars déja et je reste coi
car quoi qu'il en soit, peine éperdue
j'aimais le sens que la vie avait de toi
moi, sans toit, suis-je bien sûr de n'être là
toi qui m'as vu naître...
j'aime le fond et la force de la forme, une lucarne est ouverte et un vent souffle comme un Respir en prise avec l'indolente prise de conscience...
vous signez là d'une encre à l'eau lourde...celle du regard intérieur sans nul doute...
encore Bravo & merci M. de Saint-Michel
- M. de Saint-Michel et FlorentM aiment ceci
#8
Posté 23 novembre 2014 - 04:17
furtif passage, histoire de lire un beau poème.....
je me suis permis d'user de la messagerie afin d'étaler 2,3 mots concernant votre remarquable sonnet...
il m'inspirait d'ailleurs ceci :
Ô mon Être-père, tu pars déja et je reste coi
car quoi qu'il en soit, peine éperdue
j'aimais le sens que la vie avait de toi
moi, sans toit, suis-je bien sûr de n'être là
toi qui m'as vu naître...
j'aime le fond et la force de la forme, une lucarne est ouverte et un vent souffle comme un Respir en prise avec l'indolente prise de conscience...
vous signez là d'une encre à l'eau lourde...celle du regard intérieur sans nul doute...
encore Bravo & merci M. de Saint-Michel
Merci à vous puisque votre commentaire me fait, en tant que lecteur, entrer plus avant dans la "compréhension" de mon propre poème!!
- pigloo aime ceci
#9
Posté 23 novembre 2014 - 06:50
ce sonnet est très bien fait et agréable à lire, dans le style post mallarméen. mais, tout de même un petit bémol sur le vers :
Dire s'il revêtit philosophe ou goujat
1. le corps n'est pas un vêtement. pas à mon idée en tout cas.
2. on peut être à la fois philosophe et goujat, ou aucun des deux.
puis j'aurais préféré "impossible" à "impensable".
ceci dit je sens dans ce poème de deuil une indéniable authenticité.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#10
Posté 23 novembre 2014 - 07:00
Je vais essayer de répondre à vos 2 objections:
1- le corps, dans une certaine perspective religieuse, peut être conçu, en effet, comme "revêtant" l'esprit ou l'âme: le corps de chair, mortel, par rapport au principe spirituel, éternel...
2- le nom "goujat" ne doit pas, dans ce vers, être entendu au sens moderne du terme: un être rustre, grossier, malappris... mais au sens propre qu'il avait au Moyen Âge: le valet d'un homme d'armes...
#12
Posté 23 novembre 2014 - 07:50
un poigant tercet de fin d'une si profonde vérité
- M. de Saint-Michel aime ceci
#14
Posté 23 novembre 2014 - 09:14
Merci.
#15
Posté 23 novembre 2014 - 10:28
relecture: un texte d'une rare intensité. exactitude, justesse, lyrisme vrai tout y est. Ceux qui sont passés par là s'y retrouveront sans doute, sans aucun doute
- M. de Saint-Michel aime ceci
#16
Posté 23 novembre 2014 - 11:17
"Le passage d'un seuil", en effet: mais ce passage, nous ne pouvons rien en dire; il est littéralement im-pensable pour nous qui ne l'avons pas encore franchi...Faute de commentaire très intelligent à proposer sur le thème, je me contenterai de souligner ce 7e vers ... alexandrin hugolien en 4/4/4 qui définitivement fit trébucher mon rythme intérieur babord, jusqu'à me plonger tout droit dans ce Sublime dernier tercet. Au sens littéraire du terme, au sens étymologique, aussi. Ce sonnet est le passage d'un seuil à plus d'un titre, sous un soleil noir.Merci.
Merci beaucoup pour votre commentaire.
- pigloo aime ceci
#17
Posté 23 novembre 2014 - 11:29
J'ai essayé d'exprimer ce qui échappe aux mots ou, du moins, ce ressenti que les mots ne traduisent qu'imparfaitement...relecture: un texte d'une rare intensité. exactitude, justesse, lyrisme vrai tout y est. Ceux qui sont passés par là s'y retrouveront sans doute, sans aucun doute
A nouveau, merci.
- pigloo aime ceci
#18
Posté 24 novembre 2014 - 08:50
ignorant cette définition autre du terme "goujat", voici que je relisais votre décidément riche sonnet...
vous surajoutez du mystère à l'obscure beauté silencieuse de ce sonnet noir-lettre....
et voilà donc, que je me surprenais à puiser dans vos lignes, davantage d'inspiration..
vous dédiant ces vers insoumis à la pâleur froide d'un fer létal....
honni soit qui, Sonnet noir...
on sait, ce fut un soir,
concilia l'impossible avec l'instant
l'espoir aidant, s'arma de son esprit
vaincu, vaillant, le fer hors du fourreau
la fine larme quand l'oeil hagard
on sait ce chevalier, folie furieuse, errant
on dit ce fut l'espace offert d'un temps :
- Ma vie, je vous assure le grand départ...
depuis dès lors sourde déjà delà-l'eau,
honni soit qui nie ce soir...
de vous féliciter encore & encore pour ce sonnet sombre noir de jais, sort d'un soir...
- M. de Saint-Michel et Escamillo Cavradossi aiment ceci
#19
Posté 24 novembre 2014 - 09:55
Le deuil et ses interrogations. L'abandon de la ponctuation avec le maintien des majuscules de début de phrases, cela dit très justement la dévastation du coeur qui fait sauter les codes de la pensée et de l'écriture, et simultanément la prégnance irrévocable des règles. C'est une grande réussite.
Cordialement.
Marc Laroche
- M. de Saint-Michel aime ceci
#20
Posté 24 novembre 2014 - 11:56
>>>la dévastation du coeur qui fait sauter les codes de la pensée et de l'écriture>>>
oui, je crois que c'est comme cela qu'il faut interpréter ce poème. il y a des éléments d'époques différentes juxtaposés : un concept quasi médiéval (le corps vêtement de l'âme) ; des mots utilisés dans leur acception 17èmiste (philosophe, goujat) ; une métrique avec enjambement dans un style symboliste tardif ; et une absence de ponctuation comme chez apollinaire. je ne crois pas que saint-michel soit un "post-moderne". le poème est plutôt comme un palimpseste de différentes strates qui remontent à la surface sous le feu d'émotion et du recueillement.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#21
Posté 24 novembre 2014 - 12:45
C'est vraiment beau.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#22
Posté 24 novembre 2014 - 02:09
Merci pour votre passage et votre commentaire...Une absence du nom d'Eve de livre de la Vie par une nudité nue. Mais sa honte a appellé la main de Jesus qui l'a fait retourné de l'enfer et l'etat de presque y tombée completement. Chaperon rouge extraite des machoirs de grande mèdre.
Descente dans l'enfer avec les mains de nouveau données à Adam et Eve.
#23
Posté 24 novembre 2014 - 02:19
Un poème d'un noir de jais, reflets glacés comme une ébauche du temps ou ceux de la mémoire même s'évaporerons. Que dire de plus que mes prédécesseurs, sinon que j'apprécie particulièrement le cheminement intérieur entre le premier vers, rappelant un temps que l'on refuse de laisser s'échapper, au dernier où le caractère inéluctable de cette fuite apparaît dans toute sa force, ponctuant d'un point d'orgue subtil mais resplendissant ce sonnet écrit à l'encre du destin.
- au fil des mots et M. de Saint-Michel aiment ceci
#24
Posté 24 novembre 2014 - 02:30
Cher Pigloo, vous n'avez besoin de personne pour trouver l'inspiration!! Je vous remercie, néanmoins, d'être parti de mon sonnet pour composer ce poème, noir diamant: où vibre l'eau-delà...ignorant cette définition autre du terme "goujat", voici que je relisais votre décidément riche sonnet...
vous surajoutez du mystère à l'obscure beauté silencieuse de ce sonnet noir-lettre....
et voilà donc, que je me surprenais à puiser dans vos lignes, davantage d'inspiration..
vous dédiant ces vers insoumis à la pâleur froide d'un fer létal....
honni soit qui, Sonnet noir...
on sait, ce fut un soir,
concilia l'impossible avec l'instant
l'espoir aidant, s'arma de son esprit
vaincu, vaillant, le fer hors du fourreau
la fine larme quand l'oeil hagard
on sait ce chevalier, folie furieuse, errant
on dit ce fut l'espace offert d'un temps :
- Ma vie, je vous assure le grand départ...
depuis dès lors sourde déjà delà-l'eau,
honni soit qui nie ce soir...
de vous féliciter encore & encore pour ce sonnet sombre noir de jais, sort d'un soir...
#25
Posté 24 novembre 2014 - 02:43
Flatté de votre commentaire...Le deuil et ses interrogations. L'abandon de la ponctuation avec le maintien des majuscules de début de phrases, cela dit très justement la dévastation du coeur qui fait sauter les codes de la pensée et de l'écriture, et simultanément la prégnance irrévocable des règles. C'est une grande réussite.
Cordialement.
Marc Laroche
Comment dire ce qui nous dépasse (la mort)? Comment exprimer ce qui ne peut être pensé? Comment traduire la douleur de l'inacceptable? Ce sont, je crois, les questions que se pose tout poète écrivant sur ce "sujet"....
Amitiés.
#26
Posté 24 novembre 2014 - 03:04
Sans doute... Ceci dit, chacun écrit avec ce qu'il est (ses goûts, sa culture, son vécu...). En composant ce poème (comme tous les autres, d'ailleurs), je ne me suis pas posé la question des (inévitables) influences culturelles qui l'animent; ces dernières sont venues tout naturellement, si je puis dire, sous ma plume... Je précise cela car votre commentaire semble privilégier l'aspect "intellectuel" de ce sonnet...>>>la dévastation du coeur qui fait sauter les codes de la pensée et de l'écriture>>>
oui, je crois que c'est comme cela qu'il faut interpréter ce poème. il y a des éléments d'époques différentes juxtaposés : un concept quasi médiéval (le corps vêtement de l'âme) ; des mots utilisés dans leur acception 17èmiste (philosophe, goujat) ; une métrique avec enjambement dans un style symboliste tardif ; et une absence de ponctuation comme chez apollinaire. je ne crois pas que saint-michel soit un "post-moderne". le poème est plutôt comme un palimpseste de différentes strates qui remontent à la surface sous le feu d'émotion et du recueillement.
Très touché par vos paroles. Merci.L'enveloppe telle une trace de pas sur le sable, un vide en souvenir de ce qui l'a habité; passe la vague qui l'emporte au cœur des océans .
C'est vraiment beau.
Merci, FlorentM, pour votre analyse qui va droit au cœur de mon poème...Un poème d'un noir de jais, reflets glacés comme une ébauche du temps ou ceux de la mémoire même s'évaporerons. Que dire de plus que mes prédécesseurs, sinon que j'apprécie particulièrement le cheminement intérieur entre le premier vers, rappelant un temps que l'on refuse de laisser s'échapper, au dernier où le caractère inéluctable de cette fuite apparaît dans toute sa force, ponctuant d'un point d'orgue subtil mais resplendissant ce sonnet écrit à l'encre du destin.
#27
Posté 24 novembre 2014 - 06:21
Belle réflexion sur la vie et la mort, la vacuité de l'une et de l'autre, le tout emporté dans un grand souffle métaphysique .
- M. de Saint-Michel aime ceci
#28
Posté 24 novembre 2014 - 06:55
Belle réflexion sur la vie et la mort, la vacuité de l'une et de l'autre, le tout emporté dans un grand souffle métaphysique .
Sensible à vos paroles et notamment au "souffle métaphysique"... Merci bien.
#29
Posté 24 novembre 2014 - 07:42
Tout a été dit
restent
le déséquilibre de la rythmique intérieure
la descente en spirale
vers le vide
infini
- M. de Saint-Michel aime ceci
#30
Posté 24 novembre 2014 - 10:43
Tout a été dit
restent
le déséquilibre de la rythmique intérieure
la descente en spirale
vers le vide
infini
Voilà qui est dit - et bien dit... Merci à vous.Tout a été dit
restent
le déséquilibre de la rythmique intérieure
la descente en spirale
vers le vide
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