Les trains fantômes
Les usagers habituels de tous les trains fantômes
Qui prennent fébrilement des trains bleus ou noirs
Ou qui partent pour des ailleurs,
Pour un autre jour, leurs horaires
Sont aussi ceux des forains…
C'est-à-dire tellement fantastique,
Tellement provisoire.
Ils prennent toujours
le dernier train qui vient.
Soi pour la révolution
ou soi pour Cythère..
Tous leurs compartiments
ils sont archi-bondés
De tous ces gens importants
et d’autres sans soucis.
Ils vont tous Là-bas...Très loin,
Ils nous fuient sans rémissions
Puis ils nous oublient,
tout à leurs rêves,
Nous les ordinaires,
Nous qui remplissons seulement
Les chroniques journalières
De ces demains qui se passeront
Sans eux qui sont là bas…
Là-bas commence déjà
Sur un quai de gare anonyme
Et ils se nomment Moscou,
Berlin, Vladivostok
ou New-York qui est bien trop loin
au-delà des océans…
Combien parmi eux ?
Reviennent nous voir, le cœur calme,
Ils ont ainsi découvert qu’ailleurs,
C’est toujours mieux,
hélas pour nous,
Ils ne peuvent
se contenter de notre amour
Ils fuient l’ordinaire, le quotidien,
A travers des trains fantômes
Paris 29 mai 2010