J’ai grandi à l’ombre d’un clocher
Une enfance tintée
Du son des matines
Et des angélus
Mystifiée par le glas des morts
Ondoyée dans la volée blanche des mariés
Et souvent bercée
De la coptée joyeuse des nouveau-nés
Ma jeunesse s’est bringuebalée
Entre les tocsins et les sonnailles
Et dans mon crâne le plenum
Résonne comme une ode à la vie
Cloches des neiges
Cloches de minuit
Cloches des fêtes
Cloches de feu
J’ai grandi avec dans le cœur
Tous les carillons du monde
Mais hier, des promoteurs immobiliers
Ont acheté l’église
Ils feront fondre les cloches
Pour couler un bronze
Sur mon enfance
Et ce soir
Les bourdons sonnent vêpres
Sur le temps de ma vie
Mais dites-moi
Que ce monde
Que je quitte
Est meilleur
Que celui
Qui m’a vu naître