Là sur une plage dormant dans sa solitude
Un palmier en sa dentelle de dimanche
Faisait le guet, où est le vent qui me déhanche
Trop calme ce jour pour que tout soit plénitude
Sous le sable, couvert du baiser des vaguelettes
Le coquillage disait à la mer
Il ne faudrait pas que ce demain soit notre amer
Nous sommes si bien ici, pas besoin d’amulette
La mer cette reine de la terre en sa houle psalmodiait
Vers les profondeurs des suppliques à Jupiter
Pour qu’il lui prodigue à foison la maîtrise de ses nerfs
Car elle sait que sa violence peut être celle des damnés
Il fut un temps où l’apocalypse fut une tentation
Pour la nature qui voulut dans sa rage dévaster
La noblesse de ses paysages au fond de sa contrariété
Ils l’empoisonnaient de leurs fumées de malédiction
Elle prévint tous ses sujets de ces caresses mal à propos
Là dans son lit on voulait violer le velours de sa croûte
Elle avait prévenu ceux que l’or de l’égoïsme déroute
Vers le profit, nonobstant une solidarité par défaut
De vent jamais on ne vit venir gêner chacun
Mais la nature est une cachottière, elle use
De son pouvoir pour faire comprendre sa ruse
A cette espèce se disant supérieure, Oh chagrin
Et elle pleure, pleure ses larmes, sur un transport
Se laissant porter du fond des gouffres de sa douleur
Et le pauvre, ce palmier empreint de niaiserie se meurt
Il voudrait se raccrocher au coquillage dans son port
Mais la nature a rugit de son héréditaire démence
Ne laissant le soin à personne de ravager son monde
Et son tsunami fit perdre raison à ces immondes
Qui avaient omis de protéger leurs pairs sans méfiance
La nature à cela de prodigieux : elle sait se refaire
Devant l’effroyable elle se reconstruit plus belle
Mais vous les humains, avides comme Pantagruel
D’un appétit de goinfre, jamais contenté par cet air
Votre peur de dépenser votre trésor vous outrage
Vos corps ne seront plus à reconstruire demain
Quand votre stupidité et votre rapacité de malsain.
Ne vous laisseront plus vous demander, mortels humains
A quoi vous servira votre or au fond de votre échouage
La nature est maligne, elle vous fait un pied de nez
Cet innocent palmier tordu certes, mais dans sa beauté
A regagné le rivage de sa mer de la tranquillité
Il vit comme hier, avec sir coquillage qu’il a protégé
Et bien qu’il fût fauché, il a œuvré dans la solidarité.
Car sa sagesse l’a cultivé pour apprendre dans sa pratique
Que la charité doit intervenir avant même l’offense de la mort
Que la charité ne doit pas être source de tapage du remord
Que la charité ne peut être publicité d’une richesse qui endort
L’incrédule que la pauvreté indemnise, d’un esprit amnésique
☼ƑƇ