Quand j'étais enfant je marchais toujours pieds nus, je n'avais ni impression de froid ni de douleur. Enfin disons que je sentais tout mais que je n'en souffrais pas. Cela me donnait des infos sur mon environnement. La qualité du sol, le climat, les réactions des divers materiaux selon les conditions exterieures... cela me donnait aussi des infos sur les autres personnes : les stressés, les anxieux, les détendus, les provocateurs, les indifférents, les moralisateurs...
Ma liberté passait par mes pieds. Ils étaient mon ancrage dans la terre, mon contact au sol, mon lien avec l'univers.
Mais mon père avec anxiété m'a donné l'ordre chaque jour de mettre mes chaussures pour mon bien. Ne pas attraper froid et ne pas me blesser. Et puis aussi parce que la politesse, la bienséance et la morale disent qu'il faut en mettre... pourtant, à la fin de son adolescence, il avait passé un an sans chaussures, pour se révolter et certainement se retrouver lui-meme, chercher lui aussi cet ancrage. Bref, il avait fini par les remettre par confort et moi par usure quotidienne. Donc par confort également, non pas comme lui pour me protéger des blessures physiques, mais pour me protéger des blessures de son intrusion quotidienne dans mes choix de vie. Je lui accordais ses chaussures et il me rendait ma liberté en détournant son attention de moi... quelle lacheté. Je trouve à présent que le prix est cher payé pour cette pseudo liberté. A présent mes pieds se sont déshabitués à etre au contact du sol et mon corps a du se défendre pour garder son intégrité face aux autres, abaissant ses défenses contre le froid...
Mercredi 22 février 2012 / 0154
Souvent les gens sont attachés à leurs plaintes. Trouvez-leur une solution et ils sont désorientés. Le sentiment de frustration est un puissant moteur. Chaque grain de sable que le hasard met sur notre route augmente encore notre consternation...
ne pas s'attacher à sa plainte et ne pas la faire porter par les autre... défaire ses lacets, poser ses chaussures ... ...et recommencer!!!
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