Je m'interroge, parfois, sur ll'Au-delà
Etant par naissance de souche chrétienne
L'imagerie que je me fais de cet état-là
Ressemble étrangement à une vielle antienne
Le bien et le mal, en moi, se détestent
Stimulant mes élans, souvent contradictoires
Je ne me fais pas de cinéma céleste
Mais puis-je me satisfaire de ces belles histoires?
Je n'ai jamais eu une foi débordante
Je suis plutôt, au fond, du genre sceptique
Les religions relèvent-elles de l'imaginaire?
Pourtant, je ne suis que modérément agnostique
Et ne m'empêche pas d'avoir le nez en l'air!
Je pense souvent au monde des esprits
Une curiosité proche de la naïveté
Les personnages sacrés s'animent, surpris,
Je dois les accueillir avec amabilité
Car c'est dans mon caractère d'ironiser, même
Sur des sujets aussi graves que la mort
Et sur ce que sont devenus ceux que l'on aime
Quel est dans l'au-delà leur pitoyable sort.
Je m'éloigne lâchement de tous les préceptes
Car il m'est difficile de dresser un décor
Dont les bases me paraissent un peu ineptes
J'ai notion de ma place dans l'univers
Qu'à travers ce qu'en saisi mon esprit de sel
Le scénario, même s'il me semble imaginaire
A pourtant bien pour origine mon Missel
Ma vision du monde est manichéiste
A l'instar de celle des Bogomiles
Mon jugement est faussé par son enseignement
Ces contes et légendes à la Cecil B. de Mille
Fixés dans mon esprit lorsque j'étais enfant
Cependant n'est-ce pas là une vue assez large
Des sentiments humains et de ses craintes
Je me permets d'écrire ceci à la marge
Je vous l'assure, mes peurs ne sont pas feintes!
Les doutes que j'ai sur la réalité des religions
Ne sont que des interrogations à la raison
Ce serait , certes, mieux, si nous disposions
De véritables preuves de ce que nous ressentons
Moi, l'agnostique, ne demandant qu'à être éclairé
Ai été confronté à d'étranges manifestations
D'un au-delà qui ma donné à voir, sa vérité
Le visage souriant d'une dame en suspension
Dans le bas d'un rideau, dans mes jeunes années
Et la silhouette de ma défunte épouse, devant
Moi, m'observant, immobile, avec bonté
Quelques secondes de pur ravissement
Alors que je m'éveillai, le visage chiffonné
Je m'interroge, parfois, sur l'Au-delà
Je sens qu'il existe un lieu consubstantiel
Où l'esprit, curieusement, survit au trépas
La réponse virtuelle pourrait être essentielle...