Ma femme aimait les jacinthes des bois
Les fleurs des champs, les coquelicots
Toutes les branches libres, à ce que je crois
El flâner dans les prés et au bord des ruisseaux
C'est dans la nature que ses sens s'éveillaient
La course des nuages, la beauté d'un site
Les bords d'une rivière l'émerveillait
Comme un joli poème que l'on récite
Les voyages la rendaient heureuse
Cueillir des pâquerettes, des scabieuses
C'était, pour elle, une activité sérieuse
Aujourd'hui, elle manque à la nature
Son absence se ressent dans les fibres
De chaque pensée.. elle manque à la culture
Serait-ce une façon céleste d'être libre?
Les jacinthes des bois essaiment leur odeur
Au printemps, elles embellissent la vie
Les soucis égayent les jardins de vives couleurs
Ne les cueillez surtout pas, je vous prie!
Les jacinthes, les soucis, comme les agapanthes
Sont des fleurs marqués par son regard
On peut subodorer que leur souvenir me hante
Tant il évoque sa belle personne, à cet égard
On passe dans cette vie, parfois, trop vite
On oublie de témoigner, de prouver, de donner
La vie n'est pas éternelle, d'y songer, se mérite
Le malentendu, c'est de le négliger
Alors, c'est fleurs qui survivent aux souvenirs
Qui, inlassablement se régénèrent
Qui ont cette chance de ne jamais mourir
D'un être aimé, c'est ce que l'on espère!
A la saison, où les jacinthes embaument les bois
Où les soucis oranges fleurissent en abondance
Où chaque année est la copie d'autrefois
Où tout revit malgré la douloureuse absence
On se dit que les fleurs ne meurent jamais
Ont ce grand avantage sur l'humain
D'avoir la délicatesse d'éclore en mai
Et d'embellir les champs et les chemins
Leur mort végétale n'est qu'apparente
La floraison succède à la destruction
Faut-il que leur résurrection soit diligente
Pour faire revivre la compassion
Pour pallier les absences, la loi naturelle
Nous disposons de tout ces jolis bouquets
Alors que volètent des hirondelles
Vives, indifférentes à tout ce que l'on fait...