L'Oubliée – Oliver Delabre
Allongée, fragile, paraissant oubliée,
La Princesse Marie attendait son lever
Telle une abandonnée un dimanche achevé ;
Pourtant, matin prônait : était toute habillée.
Vivement qu’il vienne, son p’tit prince adoré,
Alors serait sauvée de ce semblant de mort,
Vivre de mots d’enfants l’éloignait de ce sort ;
Marie le pressentait : jour serait décoré.
L‘aide l’avait laissée sur ce lit médical,
Pratique mais bien loin de son passé aimé,
Des parfums d’une Vie où matin sentait BEAU
De raison de Vivre d’un jamais Ô banal,
Des sons de ses enfants d’un naguère affamé ;
Elle était l’oubliée telle valise-sabot.
Lors, vint son p’tit Prince, bien ému de l’état
Qu’il vit tel’ semonce ; coeur cessant d’espérer ;
Un instant, il douta, puis vit son doux sourire
Réchauffant corps transi pour la lever : l’aida,
Recevant des bisous pleinement respirés ;
Son enfant, il était : point elle devait périr.
Assise en le fauteuil, Marie l’observait fière,
Délicate à aimer en cette résurgence
De vie, là, bafouée par folle négligence ;
Oubli de la raison d’ordonnance première.
Nourrie, repue, fardée, souriant, rayonnante,
Ce beau dimanche élu, ils se baladeraient
Au jardin de Eiffel à contempler girafe ;
Rire des gens heureux de vie passionnante
Près de l’espace enfants des temps remémorés
Où maman adorée était Votre paraphe.
Qu’importe vilénie reçue ; Gent maladroite !
Son p’tit Prince si beau, l’avait sauvé du Ciel ;
Il pouvait attendre : pas SA candidate !
Seulement octobre, désirait goûter miel
Que son fils, famille, lui offraient d’un amour
Aux mille facettes, pour restant : Vie tambour !
Oli© L’Oubliée
© 28/10/13 à Marie-Magdeleine (12p)
(Maison de retraite, où les aides, d’une usure, oublient la raison 1ère de leur métier )
