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ALUNISSAGES

lune rêve au-delà

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3 réponses à ce sujet

#1 Francis Vaquette

Francis Vaquette

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  • Une phrase ::La poésie est le premier langage, elle est avant la prose fade. Nos premiers cris se sont aimés en résonance et ont créé les rimes, nos premières émotions ont structuré les accents de mots et de phrase et rythmé leurs alliances.

Posté 17 avril 2017 - 06:14

poème extrait de mon recueil "chat-lune". [ excusez pour la longueur]

 

 

ALUNISSAGES

 

Vous tous qui contemplez la lune

Son disque rond, son beau croissant

Pensez-vous à la « valse brune »

Voyez-vous des lutins dansants,

N’est-ce pour vous qu’un satellite

Que l’homme va coloniser

Et qu’il pourra utiliser

Comme une station de transite,

Ou plutôt une séductrice

Qui prête aux mages prédictions

Aux amoureux l’instant propice

Au poètes l’inspiration.

 

Nous avons des cordes sensibles

Qui vibrent au gré de nos flux,

Humeurs et ondes invisibles

Dans notre sang et nos plexus.

La lune est-elle responsable

De ces changements inconscients

Qui font nos joies et nos tourments.

Peut-on construire un projet stable

Soumis à des jeux lunatiques ?

On ne peut vivre de passions

Uniquement, mais la rythmique

Doit édulcorer la raison.

 

Nous pouvons regarder la lune

Comme un objet, la contempler

Aux moments sereins de la brune

Nous réjouir, en méditer.

Le soleil par contre s’impose

Nous éblouit, brûle nos yeux,

Astre de vie transmet son feu.

Mais la lune, elle, prend la pose,

Belle de nuit, croissant timide,

Ostensible dans son halo

Ou habillée de vapeur d’eau

Elle nous distille ses fluides.

 

Mais seule la nuit est propice

Pour qu’en nous infusent ses dons.

Ce sont d’hermétiques leçons

Dont nous tirons les bénéfices

Au fil des ans si nous savons

Rester intuitifs, perméables,

Si nous baissons nos boucliers,

Si nous ne sommes pas liés

A des piliers inébranlables.

Nous percevrons le sens réel

De cet univers insondable :

La notion du spirituel.

 

Si je vous dis, après la vie

Nous n’allons pas vers n’importe où.

Cet avenir nous paraît flou,

En fait, nous n’avons pas envie

De penser à ce rendez-vous

Avec un espace intangible

Qui pour nous n’est qu’un grand trou noir

Une ombre, un sinistre entonnoir,

Son existence est peu crédible.

Après le jour, c’est une nuit,

A ce propos, il est loisible

De penser que la lune y luit.

 

Car notre univers est logique.

Pour moi, il est faux et malsain

De déduire que les « anciens »

N’avaient qu’une vision mythique.

Nous qui sommes « près du terrain »

Si fiers des acquis de la science

Avons peine à imaginer

Qu’ils pouvaient alors accéder

Par un autre état de conscience

Aux perceptions d’un au-delà

Qui pour eux était évidence :

« Tel est le haut, tel est le bas » (Hermès)

 

Chaque nuit, nous partons en rêve

Vers cette escale d’avenir,

Notre âme lasse y va dormir

Jusqu’au moment de la relève,

Et lorsque nous devons mourir

Cet astre guide nous emmène

Elle éclaire nos jours passés

Avec des reflets inversés

Changeant nos veines et nos peines

En expériences et ferments

Pour que notre mort soit sereine

Et se dispense au firmament.

 

Le chat sait cela, lui, cet être,

Il voit cette blême clarté

Ouvrir un chemin tout tracé

Lorsqu’un mourant va se démettre

De son corps, passer à côté.

Un chat, « Oscar », en est la preuve

A Rhode Island, accompagnant

Les gens dans leurs derniers instants

Apaisant cette ultime épreuve.

Il voit la lune et son chemin

Glisse la barque sur le fleuve

Et fait un signe de la … patte.

 

 



#2 M. de Saint-Michel

M. de Saint-Michel

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  • Une phrase ::Je suis quelqu'un pour qui poésie et respiration ne font qu'un.

Posté 18 avril 2017 - 12:51

Une méditation poétique...

#3 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 18 avril 2017 - 03:32

Une chanson de Jacques Higelin que j'avais entendue dans les années 1970-80 Coup de Lune

 

 

Coup de Lune  chanson extraite de l'album AÏ

 

Ce soir dans la clairière cernée par la forêt,

Se sont réunis, en grand conciliabule,
Les adeptes, les plus sélects, de la secte des insectes.

 

Nobles et gracieux cancrelats, entrez, entrez dans ma case.

Légères libellules, hannetons dégingandés, touillez la vase, touillez.

Elégantes asphodèles, agitez le bout de vos ailes.

 

Grillons en smoking, garez vos coccinelles au parking.
Tintinnabulantes tarentules qui déambulez dans mon vestibule,

Serrez les rotules, ça va commencer.

 

Ce soir, Abélard premier, roi des magiciens,
Va tenter pour vous, de décrocher la lune

Malicieuses limaces et jolis colimaçons, gros cafards, gros crapauds.

 

Sortez de ma besace chenilles polissonnes et voilez-vous la face.

Doux coléoptères, éphémères papillons,
Alunissez à la lumière de mes hallucinations.

 

Ce soir dans la clairière, cernée par la forêt,
Se sont réunis, en grand conciliabule,
Les adeptes, les plus sélects, de la secte des insectes.

 

Jacques Higelin 1986



#4 Francis Vaquette

Francis Vaquette

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  • Une phrase ::La poésie est le premier langage, elle est avant la prose fade. Nos premiers cris se sont aimés en résonance et ont créé les rimes, nos premières émotions ont structuré les accents de mots et de phrase et rythmé leurs alliances.

Posté 18 avril 2017 - 06:17

Très beau poème, plein d'images et d’assonances - je ne connaissais pas, mais c'est bien du jacques Higelin. Merci du partage.








Le hasard m'en a fait découvrir une de Pierre Bahour Lormian sur la Lune

 

Ainsi qu'une jeune beauté
Silencieuse et solitaire,
Des flancs du nuage argenté
La lune sort avec mystère.
Fille aimable du ciel, à pas lents et sans bruit,
Tu glisses dans les airs où brille ta couronne,
Et ton passage s'environne
Du cortège pompeux des soleils de la nuit.
Que faistu loin de nous, quand l'aube blanchissante
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vastu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l'asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connaistu le malheur ?
Maintenant revêtu de toute sa lumière,
Ton char voluptueux roule audessus des monts :
Prolonge, s'il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.


Pierre Bahour-Lormian.

 





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