Quand Paris chantait ses refrains yé-yé
Johnny retenait la nuit
Dans son poing verni
France faisait des farandoles
Sur le Pont-Neuf des idoles
Quand Paris chantait ses refrains yé-yé
Sur la Rive Gauche, les intellos hagards
Pointait du doigt ces ringards
À droite les cathos vantards
Dénonçaient leurs porte-étendards
Quand Paris chantait ses refrains yé-yé
Johnny prenait la Bastille
France suçait ses pastilles
Piaf et Cocteau emportés par le vent
Laissaient la suite du monde aux vivants
L'anis avait un goût d'innocence
Et l'avenir exhalait la délivrance
Quand Paris chantait ses refrains yé-yé
Le Che aboyait à la lune, en l'apostrophant
Les mods aux pattes d'éléphant
Glanaient sur les quais pour quérir du stup
Les filles à papa en mini jupe
Chinaient aux puces avec les Sylvie
Pour trouver un sens à leur vie
Et des chemises à fleurs ensoleillées
Quand Paris chantait ses refrains yé-yé
Au Bois de Boulogne, on avait le droit d'aimer la France
À poils ou en bikini, qu'importait l'apparence
La Seine enlaçait l’Île St-Louis
On voulait oublier la guerre d'Algérie
Quand Paris chantait ses refrains yé-yé