Traîne misère, tu tires ta carcasse sans laisser de traces,
c'est la rue qui t'a bu, c'est la rue qui te tue peu-à-peu, misérable,
avec tes compagnons d'infortune, tu humes l'odeur crasse du sale,
et tu te cales dans des abris râlant ton rouge épais qui te fâche
jusqu'à ce que la vie te recrache, là-bas, là-bas tout au fond de l'oubli qui t'efface...
Traîne misère, je voudrais te dire cette phrase volte-face du fond de mes entrailles :
la vie sacque où elle sacque et je garderai en tête, la beauté hurlée
de ton regard de sage qui me noie.