Quelque part, le soir, j'avance sur une route inventée,
pour rejoindre les miens, ceux qui ont sombrés.
Ils continuent eux aussi d'avancer malgré l'ombre de la confusion.
Ils se cherchent partout encore comme ils cherchent la clé d'une porte d'entrée,
ils cherchent un abri, un asile qu'ils ne trouvent plus dans leur tête malmenée...
et ils traînent la défroque de leur vie passée
dans une extrême solitude de personnes âgées.
Ils s'accrochent aux miettes d'un pain noir et sec, édentés,
déambulant dans leur propre absence tranchée nette, d'eux-mêmes isolés,
en attendant des lendemains renouvelés
sans autre but que de recommencer un aujourd'hui déjà volé...