Quand le silence des mots s'impose à nous, un grand vide semble vouloir s'inviter comme pour éteindre l'étoile fragile de notre âme.
Avec force et courage il faut reprendre sans tarder le dessus jusqu'à aller puiser dans les profondeurs du divin avec l'espoir soudé à notre éffort de voir ressurgir vers la surface de nos émotions l'alignement et l'ordre des mots qui nous procure le bonheur et le partage.
Ecrire ,serait-il une ivresse dont on ne peut guérir? Le néant ,serait-il une solitude sans l'espoir d'une lumière?
Ecrire, c'est cet habit de raconteur dont on se pare comme un fantôme qu'un courant d'air agite avec l'imaginaire de nos angoisses trop rempli de nos frayeurs remontant de l'enfance.
Ecrire, c'est la joie de revenir à la lumière pareille à l'étourdissement incroyable d'une jouissance que l'on désire saisir si fort de peur de la perdre. Pourtant, le temps, lui, se plaît à composer d'autres épisodes qu'il nous faut également enlacer pour croire que la beauté de l'amour existe encore. Le vide d'un silence deviendrait trop fort dans le brouhaha de nos hésitations. La douleur présente n'aurait plus l'illusion d'un renouveau.
Ecrire aussi quand le regard d'un enfant, dans son innocence nous bouleverse d'une clarté trop pure et nous tend ses petits bras pour un geste d'attachement que l'on ne sait plus donner. Pourtant ,l'on voudrait retrouver comme un instant neuf, ce geste si simple et chargé d'amour, perdu dans le labyrinthe de la mémoire, tel un bonheur plein de vertige calme et heureux.
Ecrire comme rêvant sur une plage caressée par la monotonie des vagues qui reviennent sans cesse tel un ennui. Puis apercevoir au loin un bateau glissant vers sa destination promise. Destination qui pourrait devenir fabuleuse si le sort voulait surprendre son voyage. Voyage vers des îles que l'on croyait exister uniquement sur nos pages encore bien blanches, telles des terres vierge de pays inconnu. Là ,pourrait naître une fable au détour d'un roman dont on lit la dernière page pour continuer à songer l'univers caché derrière chaque mot qui heureux n'hésite pas à se griser de notre folie.
Ecrire pour une mémoire qui ne s'efface pas devant le vide d'un moment rempli de trop de bonheur et nous plonge dans un néant assassin d'un futur de séparation douloureuse impossible à imaginer, comme aveuglé par le cruel reflet de mille éclairs de trahison.
Ecrire, encore et encore, fou de mot comme une confession. Evoquer la couleur chaude des bruyères, grand tapis qui couvre la montagne où chante tous les ruisseaux si clairs, baptême de mon enfance qui se divertie dans la mer des hautes herbes sauvages. Là, s'éternise encore et toujours la surprise de chacun de mes regards assoiffés de liberté à chaque détour des vallées. Monde plein de cadeaux simples aux saveurs d'un printemps de découvertes; d'un été brûlant que l'on savoure dans les cris et la transparence d'une source fraîche ; d'un automne ivre de trop de couleurs et de senteurs venant s'évanouir dans un hiver qui sait parfois s'habiller de blanc pour un nouveau silence.
Ecrire pour recommencer comme un nouvel égarement et d'autres voyages aux brillants caprices de l'aventure.
Ecrire contre la peur d'un silence envahissant et l'angoisse de ne plus percevoir le bruit de nos pas cherchant le chemin de nouvelles aventures, sur cette terre toujours aussi belle de toutes ses surprises, dans l'éternité de chaque saison que le loisir des siècles s'amuse sans cesse à recommencer, toujours recommencer comme la musique d'un manège qui nous entraîne toujours plus loin.
JP D'ILLIBERIS

#1
Posté 04 août 2018 - 04:32
- Dad Allaoua, M. de Saint-Michel, Sinziana et 1 autre aiment ceci
#2
Posté 04 août 2018 - 05:48
- Sinziana, RUDELLE Jean-Pierre et Laurence HERAULT aiment ceci
#3
Posté 04 août 2018 - 10:14
Toujours aussi intéressant de sonder les raisons qui nous poussent à écrire....
J'aime particulièrement ce passage :
"Ecrire, encore et encore, fou de mot comme une confession. Evoquer la couleur chaude des bruyeres, grand tapis qui couvre la montagne où chante tous les ruisseaux si clairs, baptème de mon enfance qui se divertie dans la mer des hautes herbes sauvages. Là, s'éternise encore et toujours la surprise de chacun de mes regards assoiffés de liberté à chaque détour des vallées. Monde plein de cadeaux simples aux saveurs d'un printemps de découvertes; d'un été brûlant que l'on savoure dans les cris et la transparence d'une source fraîche ; d'un automne ivre de trop de couleurs et de senteurs venant s'évanouir dans un hiver qui sait parfois s'habiller de blanc pour un nouveau silence."
- RUDELLE Jean-Pierre aime ceci
#4
Posté 05 août 2018 - 02:41
Ecrire,
une ascèse et une jouissance
être le témoin de sa propre éternité
dans la fuite des instants
qu'on ne retrouvera jamais
- RUDELLE Jean-Pierre et Laurence HERAULT aiment ceci
#5
Posté 05 août 2018 - 05:15
Écrire est une ivresse qui rend... lucide.
Merci, oui écrire aime devenir cette ivresse qui nous apporte tant de liberté dans la clarté retrouvée de nos pensées.
Toujours aussi intéressant de sonder les raisons qui nous poussent à écrire....
J'aime particulièrement ce passage :
"Ecrire, encore et encore, fou de mot comme une confession. Evoquer la couleur chaude des bruyeres, grand tapis qui couvre la montagne où chante tous les ruisseaux si clairs, baptème de mon enfance qui se divertie dans la mer des hautes herbes sauvages. Là, s'éternise encore et toujours la surprise de chacun de mes regards assoiffés de liberté à chaque détour des vallées. Monde plein de cadeaux simples aux saveurs d'un printemps de découvertes; d'un été brûlant que l'on savoure dans les cris et la transparence d'une source fraîche ; d'un automne ivre de trop de couleurs et de senteurs venant s'évanouir dans un hiver qui sait parfois s'habiller de blanc pour un nouveau silence."
Merci pour votre lecture. Le passage que vous avez particulièrement aimé, je l'ai écrit d'un seul jet, sans rien rectifier, car les mots coulaient fidèlement en suivant ma pensée comme l'image heureuse de cet instant d'éternité.
Ecrire,
une ascèse et une jouissance
être le témoin de sa propre éternité
dans la fuite des instants
qu'on ne retrouvera jamais
Écrire est le témoignage ou une confession d'instants que l'on installe dans l'éternité. Merci
- M. de Saint-Michel, Sinziana et Laurence HERAULT aiment ceci
Aussi étiqueté avec au moins un de ces mots-clés : ecrire
Espace de publication →
Salon Principal →
Pattes de moucheEcrit par Leclère michel, 14 mai 2020 ![]() |
|
![]() |
||
Espace de publication →
Salon Principal →
L'oiseau et la plumeEcrit par Invité_Marcel Faure_* , 30 avril 2016 ![]() |
|
![]()
|
||
Espace de publication →
Le petit salon →
C'est une horreur!Ecrit par Victorugueux, 04 sept. 2014 ![]() |
|
![]() |
||
Espace de publication →
Salon Principal →
pourquoi le poète écrit-ilEcrit par modepoete, 24 juil. 2014 ![]() |
|
![]() |
||
Espace de publication →
Salon Principal →
L'amour n'est que celui qui s'écritEcrit par Marie-Louise de Polignac, 22 mars 2014 ![]() |
|
![]() |