Un large manteau gris,
Enveloppe son corps,
Pauvre corps amaigri,
Plié dans son effort.
Sur sa canne, appuyée,
Elle traîne ses pas,
Rejoignant le Foyer,
Quelques mètres au de-là.
Elle n’a plus d’amis,
Que des Gens inconnus,
Qui se nomment Mamies,
Papy, nouveaux venus.
Plus d’Enfants pour la voir,
Et parler du bon temps,
Dans la fraicheur du soir.
Tout est en contretemps.
Plus de gestes d’amour,
Apaisant la frayeur,
De ce compte à rebours
Au visage railleur.
Aucune tendresse,
Pour réchauffer son cœur,
Et dans sa détresse
La transporter ailleurs.
Les souvenirs anciens,
Encombrent ses pensées,
Le présent n’est plus sien,
Les jours sont effacés.
Une larme glisse,
Sur les rides creusées,
Offrant le calice,
De l’instant déphasé.
Elle ne sourit plus,
Et parle à demi mots,
Insoluble rébus,
Entrainant le chaos.
Elle sait que demain,
Ce jour sera pareil,
Qu’aux efforts surhumains,
Il y a le chemin.
Le chemin lumineux,
L’envol au Paradis,
Ou les Vieux, dans l’adieu,
Bouclent la tragédie.