De tes ailes en volée, toi l'oiseau, tu crêves l'écran du ciel
au film projeté d'arabesques, d'antennes et de vols planés, qui manifestent
la liberté à chaque chant, chaque sifflet, bien au-dessus de nos fronts si fiers
qui froncent leurs poids à nos boulets bas, bêtes et terrestres.
Plaies lourdes de nos pleurs à la sueur de nos corps infirmes :
deux jambes à la marche aux savates lâches et trébuchantes, d'un tapis au reclu terni,
ou aux chaussures du grave sanglé de buts à l'oubli de l'essentiel,
deux bras à l'amour enlacé au chaud de l'épiderme glaise,
ou au beau d' authenticité recréée à chaque baiser, chaque caresse.
De tes ailes en volée, toi l'oiseau, tu bouscules et bouleverses nos rêves éparpillés
au frêle du léger, à la source des nuages clapotant l'air friable aux gouttes, qui évaporent
ta silhouette à l'ombre avalée à nos yeux prisonniers,
cherchant à l'éperdu une survenue chuintant le printemps qui essore.
Appel de la migration hospitalière, aux réserves d'un soleil dru et vert colporté,
de bec en bec, de plume en plume jusqu'à l'œuf tout neuf,
chef d'oeuvre d'allées et venues au pondu couvé d'épreuves,
piaf qui élance à son tour l'air libre du jour, jouissance d'ailes en volée.
