Au jardin de l'automne tombent les couleurs fracas sur le sol. Feuilles moirées jonchant l'herbe comme un tapis de bienvenue sur lequel la pluie essuie ses pieds. Gouttelettes venues d'un ciel plombé aux nuages défaits qui crèvent l'atmosphère à l'éponge humidifiée, aux songes trempés.
Au jardin de l'automne s'écrient les arbres criards plein de verve coloriée, s'écrient de leurs flammes au brasier embaumé d'humus et d'à coups de dernière sève. Dernière sève qui va tarissant aux branches éprouvées de vent, bientôt délestées de feuilles s'ébrouant en un énième éternuement ; valse morte aux pauvres rayons d'un soleil chiche qui oblique, clin-d'oeil familier annonçant le noir au silhouettes fantomatiques du jardin de l'hiver.
