5 réponses à ce sujet

[Leclère michel]

Toussaint,

 

 

 

Il y a eu un temps, il y a très longtemps,

 

Ou les habitants,

 

Remplissaient les tombes de nourriture.

 

Il y a eu un temps, ou les paysans,

 

N'avaient pas de tombe.

 

Il y a eu un temps, ou les fleurs des champs,

 

Garnissaient les tombes.

 

Il y a eu un temps, ou les fleurs des jardins,

 

Vinrent en coussin, garnir les tombes.

 

Il y a eu un temps, ou l'argent, garnissait les tombes.

 

Il y a eu un temps, ou la quantité recouvrait les tombes.

 

Aujourd'hui, il arrive souvent que l'on dépose

 

Sa potée de chrysanthème,

 

Avec la même désinvolture que des pièces sur un comptoir.

 

Le temps c'est de l'argent,

 

Et il est de bon ton de garnir les tombes.

 

Des tombes pleines de gens oubliés,

 

Dont on ne revoit même plus l'image.

 

Il y a un temps pour penser,

 

Il y a un temps pour dépenser,

 

Mais l'oubli ne peut être racheté,

 

Par quelques potées.

 

 

 

 

LM  1/11/2003

 

[patricia moles]

J'aime beaucoup ton poème, et je suis totalement d'accord avec toi sur la stupidité de ce rituel qui coûte tant d'argent. Des tombes en marbre, des cercueils en acajou, tout ça pour finir en poussière... Sachons rester simples !
Amicalement,
Patricia

[Leclère michel]

Bonsoir Patricia.

Quand on a la chance d'écrire, de peindre ou de sculpter, on laisse quelque chose à ceux qui reste.

Mais pour beaucoup il ne leur restera qu'une dalle de pierre avec leur nom, et ils veulent qu'on la regarde pour se souvenir d'eux.

Ils sont passé comme le vent sans laisser de trace et peux de souvenir.

Il faut les comprendre.

 

Amicalement Michel

[patricia moles]

Ok, mec.

[PaulMUR]

Les rituels funèbres changent selon les sociétés. Les nôtres sont teintés de la religion judéo-chrétienne. 

Les sociétés évoluent (parfois bien, parfois mal) mais les rituels sont les derniers à changer.  Ce qui choque certains et en embête d'autres.

Mais il est un fil conducteur à travers les différentes sociétés qui n'a pas changé à travers les siècles, c'est que dans ces moments où la famille se retrouve au centre de la société, elle veut briller, que ce soit pour un mort, une naissance ou un mariage.

Et souvent à ce moment naît le principal problème : la dette.

A ma mort, que l'on me jette dans un fleuve ou dans une benne à ordure, je nourrirai les poissons ou les rats (et les asticots bien sûr).

Je participerai à l'éternel recommencement de la vie sur cette terre mais pas à la survie d'un type de société, quelle qu'elle soit.

[Sinziana]

L'opinion, sur ce sujet, dépend beaucoup des croyances de chacun. Certains veulent un bel enterrement, dans la tradition, et si l'on croit aux âmes, elles y assistent même, paraît-il...
Après j'ai un faible pour les chrysanthèmes, et me réjouis de voir, au moins une fois l'an, les cimetières ainsi resplendir.