2 réponses à ce sujet

[Guillaume d'Aquilée]

Pour que la langue se rêve en poème, d'où faut-il plonger ? et à quelle vitesse ? Joindre à la langue elle-même le pas de la danse, le sautillement de l'enfant et son rire, ô comment le vieillard y parviendrait-il encore ? Et pourtant c'est là ! A portée de la main - comme le miroir des morts.
Vent de l'à naître qui porte l'oiseau aux confins ! ô résonances ! Ce pas sur le seuil, l'autre de ma pensée, distance infranchissable sauf d'un seul bond.
Ce qui vient après nous veut d'abord se dire en qui se détache du langage. Mais comment ne pas demeurer le saltimbanque, le fanfaron de l'aube nouvelle ? Piètre prophète ! Telle enfant comme une fleur éclose à peine - toute la fleur éclaire l'enfant et rien n'annonce le déclin de son jour ! - ou mille gouttes d'écume sur la crête d'une vague - disent pour qui saurait y lire le chant et le vent des siècles qui viennent.
Et dans le corps même : d'autres fleurs qui désirent éclore, d'autres vagues et des lacs miroitants, et des churs comme des orgues !
Il faut réorienter le désir dans l'accablement de l'âge. Mais aucun lieu stable où poser le pieds, et l'envol est compromis par les opiums brûlants et les deuils accablants. ô vieil oiseau, me voici encore, où trouves-tu la force d'un dernier envol, et d'où son élan ?
Je rêve de plages sans fin où l'Azur aux nuages de soie translucide, parés des couleurs de l'Orient du songe, baigne lui-même l'Océan bondissant de son repos - et c'est le matin !

[Hattie]

J’aime beaucoup le questionnement, les réponses apportées, mais trouve dommage et artificiel le recours aux formes poétiques soutenues,

telles les ô ou la dernière phrase qui en forçant le trait nous éloignent un peu du réel de la poésie.

 

 

[M. de Saint-Michel]

Une ècriture dont j'apprécie la beauté formelle.