Fier et majestueux, implanté comme un signal sur la verdure d'une prairie modeste, l'arbre couronné de blanc, dans une attitude d'estime de soi, imagine la naissance printanière. Elle lui accorde, dans ce premier souffle tiède, cette coiffure de neige composée de tant de fleurs immaculées. Floraison porteuse de confiance vers le futur de chaleurs fruitières, comme une promesse vers l'offense de notre convoitise des appétits de la vie.
Aux alentours, la douceur encore hésitante du jeune vert pastel enlumine jusqu'à l'atmosphère d'une émotion accordée par une juvénile caresse de volupté.
La rivière en balade, vagabonde avec oubli dans son lit. Elle suit sa destinée souple et légère. Elle sourit des reflets de diamants qu'elle s'amuse à projeter dans la lumière. Elle murmure ses notes claires sans se lasser des caprices des saisons. Sa musique limpide connait chaque recoin où elle renforcera ses notes sur la roche de granit qui l'oblige à ralentir sa course. Aurore, matin, midi, soir, crépuscule, nuit, vent, pluie, orage, soleil, étoile, personne ne doit savoir, ni s'aventurer à orchestrer le silence de la mélodie claire et joyeuse de l'eau.
Le ciel se parfume d'un bleu chaleureux.
Cette invitation à la fierté de la montagne Cévenole, m'apprend le respect de l'offrande du cycle des saisons. Cadeau qu'il suffit de partager pour accueillir le bonheur de vivre sans vouloir rien s'approprier, tout simplement chérir du regard jusqu'à la profondeur des émotions de l'âme.
30/03/2020
JP D'ILLIBERIS.
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