" Angoisse confinée ", hommage à Stéphane Mallarmé
D’entre les murs monte mon regard vers le ciel
Zébré du vol glissant des goélands hautains.
Voler ! Voler peut-être ! Un destin trop réel
M’a privé de ce don des rêves enfantins
Et je suis confiné entre ennui et remord
Comptant les pieds manquants de mes vers sans écho
A la lueur éteinte du fanal de la mort
Qui jette une ombre veule sur mon rideau de mots.
Et tandis que le peuple veut du pain et des jeux
Avide à la rapine de quelque instant futile
Loin ! Loin ! Et peut-être, faut-il croire en leurs dieux…
– Je ronge le désir d’une gloire inutile.
Une muse perverse à créer les élans
M’a condamné aux fers d’un espoir sans pareil :
Accroupi sur le sol, de mes ongles trop blancs,
Je creuse mon tombeau à chercher le soleil.