" Les temps confinés ", à la manière de Louis Aragon
C’était le jour J à l’heure H
Nous étions tous un peu bravaches
Lorsque soudain ils décidèrent
De confiner la ville entière
Moi qui rêvais d’être un apache
Les premiers temps ce fut Byzance
Plus de travail plus d’espérance
Nous étions tous confinés
Ceux attablés ceux avinés
Nous prenions tous nos aisances
De verre en verre en peur du vide
J’en oubliais ton sein livide
Sous mon regard morne de veuf
J’en dénombrais jusqu’à dix-neuf
Que je contemplais impavide
Quarante jours quarante nuits
Et moi qui reste mais le temps fuit
Revivrai-je autrement qu’en rêve
Les jours perdus de cette trêve
Les jours perdus de cet ennui
Mon pauvre amour qui nous délivre
Mon pauvre amour j’écris ce livre
Au nom des hommes en repentir
Quand finirons-nous de mourir
Si je commence qui va me suivre ?