" Ballade du confiné ", à la manière de François Villon
Oncques vit n’en pareil dépit
De par lèpre ni par peste
Male mort s’épancher ainsi
En semailles portées par vent d’est
Lors puissants rois dedans leurs forts
Confinoient par mille et par cent
Multe gens et bien plus encor
Puissants rois, au parler très franc
Tant que nul ni n’en quel pays
Ni seigneur ni simple marchand
Ni non plus la belle Anaïs
Roi ni reine, prince ni brigand
Nul ne soit d’aucun mouvement
Agréé s'en aller marcher
Ni tenté comme feuille au vent
S’en venir par rues folâtrer
Me voyez confiné ici
Tel merlot bien seul en son nid
Par tout temps sans frère ni ami
Point non plus de quelconque mie
Priez Dieu pour le grand Ulysse
Espinglé tout seul en son port
Et pour noble Dame Thaïs
Moi manant déjà serai mort
Mais que Christ en sa sainteté
Me gracie de quelque péché
Confiné déjà l’ai été
Point mérite d’être retranché.