la clématite ardente,
si aérienne, si prodigue,
qui court le long des haies
et des talus, vers la fin de l'été,
avec ses bras fins et déliés
aux grappes de fleurs nacrées,
comme ces poignées de riz
qu'on jette, le jour des noces,
sous les pas de la mariée
flots de fleurs incandescentes
que l'automne, ce sorcier,
change en têtes chevelues,
grisonnantes, alanguies,
aux filaments fins et soyeux
et que novembre, bientôt,
disperse aux quatre vents
. . . mais peut-être,
une de ces graines duveteuses,
un de ces cheveux d'ange
ira caresser le cou, la joue,
se mêler aux cheveux dénoués
d'une jeune fille, bien loin de là,
lui rappelant ses courses folles
le long des haies et des talus
envahis par les traînées blanches
de la liane sauvage aux cent noms,
bois à fumer,
bois de pipe
cranquillier
herbe aux gueux
, vigne de Salomon
viorne des pauvres et tant d'autres,
la belle, l'insoumise
clématite ardente