La nausée
Les magasins de Noël me donnent la nausée.
Ma tête est emplie de bruits et d’envies ;
Mais je suis écœurée par tant de richesses ;
Il faut emmagasiner de quoi se gaver.
Je suis suspendue à vos lèvres.
Me direz-vous une parole vraie ?
Il y a un chemin qui va droit au cœur
Et fait renaître la vie où règne le malheur.
Mon âme a soif d’eau fraîche et limpide
Un air frais et vif il faut qu’elle respire
Pour retrouver sa paix et sa liberté
Serez-vous celui qui viendra la délivrer ?
Serez-vous celui qui me tendra la main ?
Qui, de paroles heureuses forgera mon destin ?
Mon cœur n’est pas loin et est triste à mourir,
Et mon esprit en deuil, lui aussi, chavire…
Arracherez-vous le voile qui me prive d’amour ?
Il suffit pour cela que vous me tendiez la main ;
Et plongiez votre regard clair dans le trouble mien,
Alors, seulement, la brume s’en ira,
Et la flamme en mon cœur se ranimera.
Serez-vous celui-là ?