Sur le mur combien de tags
éclaboussent la nuit noire
Combien de cris déchirés
dans un silence de cendre
La lune même n’est plus
qu’un souvenir qui s’estompe
comme les voix de jadis
des frissons à bout de souffle
Chaque silhouette en deuil
vagabonde sans connaître
le sésame de l’amour
Gît son désir impassible
En ruine les tours d’acier
Les cœurs tessons et ferrailles
Le vent s’engouffre au milieu
des enfances violentées
À peine si l’on peut voir
quand frappe la foudre un masque
dont le rictus fait sombrer
tout bonheur en la géhenne
Dans les villes quel désert
Dans les âmes quels décombres
Ce qui fleurissait tantôt
a viré grises poussières
Vivre ne fait plus de bruit
Seul l’écho d’un glas résonne
dans les caves du cerveau
où s’émiette le poème