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#356753 Notifications de TLP

Posté par tim - 25 décembre 2018 - 03:09

 A priori ça fonctionne à nouveau.




#356749 Notifications de TLP

Posté par tim - 25 décembre 2018 - 02:05

Tim se réveille.

 

Je n'ai pas trouvé encore d'où vient le problème des notifications. Je continue de chercher. 

 

Il va falloir faire, de toute façon, une mise à jour importante du site qui devrait résoudre le problème. C'est (a priori) prévu pour cette période de fêtes.

 

La graphisme devrait en être changé.

 

Tim




#351550 Comptes disparus

Posté par tim - 11 septembre 2018 - 06:18

Bonjour,

 

j'ai fait quelques mise à jour sur le site et plusieurs comptes utilisateurs ont disparu... Après multiples vérifications je ne comprend toujours pas comment cela a-t-il pu se produire. Je continue de chercher (telle est la vocation du poète).

 

En attendant, si cela vous concerne, vous pouvez recréer un compte et continuer à publier comme avant.

 

Je reste disponible en cas de besoin.

 

Tim




#350954 (Anthologie permanente) Ron Padgett et Yu Jian, par Jean-René Lassalle

Posté par tim - 22 août 2018 - 09:19

 

6a00d8345238fe69e2022ad3aad8b9200b-75wiDans les années 2000, deux poètes voyageurs de pays éloignés se rencontrent dans un festival littéraire en Suède : le microréaliste décalé Ron Padgett des Etats-Unis et lâonirique philosophique Yu Jian de Chine populaire. Le premier décide de traduire une anthologie du second avec lâaide dâune traductrice chinoise, qui aboutit à un livre.
Ron Padgett : âQuand lui retourna en Chine et moi aux USA, nous avons commencé une correspondance, grâce au programme de traduction de son ordinateur. Nos messages en ressortaient dans un langage plutôt cryptique (à une occasion il fait référence à un faubourg de New York comme âle voisinage de son altesse impérialeâ pour signifier le âquartier de Queensâ). Ceci mâa donné lâidée dâécrire des poèmes avec lui par courriel, en utilisant son logiciel de traduction comme troisième collaborateur virtuel. Quinze poèmes en sont nés.â
Leur publication sur internet étant en anglais, ils sont traduits de cette langue et non du chinois.

Yu Jian dans Poezibao :
autour du poète Yu Jian (Po&sie), bio-bibliographie, ext. 1, [Note de lecture] Yu Jian, "rose évoquée", par Vianney Lacombe

Ron Padgett dans Poezibao :
bio-bibliographie, ext. 1, (Anthologie permanente) Ron Padgett (en lien avec le film "Paterson")


Poème 11

Tu ne vas pas dormir ?
Matin de Kunming
La lumière solaire est dâune brillance
En fait
elle est tellement intelligente
que nul ne peut la comprendre
Tu lui poses une question
à Kunming
mais la lumière
sâest enfuie
pour devenir nuit tardive
à New York
où la réponse
attend
Je la dévoile
Pur rayon
Va à New York
Éclairer mon ami.

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006. Traduit de lâanglais par Jean-René Lassalle


Poem 11

You do not go to sleep?
Kunming morning
The sunlight is brilliant
In fact
it is so intelligent
that no one can understand it
You ask it a question
in Kunming
but the light
has gone away
to be the late night
in New York
where the answer
is waiting
I tell it
Bare ray
Go to New York
Illuminate my friend.

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006.

/

Poème 8

Quand jâétais un enfant
mes aînés mâont enseigné
quâil y avait 24 heures
dans chaque jour
Mais 24 heures est
aussi de lâaprès
Est une jouvence
La fleur a éclos
Je ressemble à hier
Sauf que suis épanoui
et mes pétales
commencent à tomber
Oh excusez-moi.
Pendant un instant
jâai pensé
être une fleur

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006. Traduit de lâanglais par Jean-René Lassalle


Poem 8

When I was a child
my elders taught me
that there are 24 hours
in each day
But 24 hours is
afterward too
Is a springtime
The flower opened
I look similar to yesterday
Except that I am open
and my petals
are starting to fall
O excuse me!
For a moment
I thought
I was a flower

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006.

/

Nuage chaussure

Moi le brave éléphant je te vois
flottant dans lâair au dessus de la jungle
La printemps sâest accroupie sur la pelouse
Et elle noue ses lacets
Aux mêmes chaussures que les nuages
portaient lâannée dernière
Ton rêve sâavance dans mon sommeil
dès que je mâéveille et
La personne qui se réveille
Nâest plus toi
Le lieu de lâéveil nâest pas ta place
bien que le nuage soit encore ton nuage
et ta tête y demeure encore
à cause de ton autre tête
Printemps est ton autre tête
Nuage est ton autre tête
Chine est ton autre tête
Tu as beaucoup plus de têtes
Dormant en ce lieu sombre et profond
Attendant un début de cerveau matinal
Moi le brave éléphant je te vois

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006. Traduit de lâanglais par Jean-René Lassalle


Shoe Cloud

I the good elephant saw you
resting in the air over the jungle
The spring squats down on the lawn
Ties her shoes
The same shoes the clouds
were wearing last year
Your dream walks into my sleep
as soon as I wake up and
The person who wakes up
No longer is you
The place of waking up is not your place
though the cloud is still your cloud
and your head is still in it
because of your other head
Spring is your other head
Cloud is your other head
China is your other head
You have plenty more heads
Asleep in the dark and deep place
Waiting for the early brain beginning
I the good elephant saw you

Ron Padgett et Yu Jian, collaborations, revue Jacket n°29, Australie 2006.


Dossier et traductions inédites de Jean-René Lassalle.


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#350729 (Note de lecture), Jean-Michel Espitallier, "La Première Année", par...

Posté par tim - 13 août 2018 - 09:15

<p> </p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <a class="asset-img-link" href="http://poezibao.type...81c60200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"><img alt="Jean-Michel Espitallier la première année" class="asset asset-image at-xid-6a00d8345238fe69e2022ad3a81c60200b img-responsive" src="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e2022ad3a81c60200b-75wi" style="width: 75px; margin: 3px 15px 5px 5px; border: 1px solid #969696; box-shadow: 8px 8px 12px #aaa;" title="Jean-Michel Espitallier la première année" /></a><a class="asset-img-link" href="http://poezibao.typepad.com/.a/6a00d8345238fe69e2022ad3a81c5b200b-popup" onclick="window.open( this.href, '_blank', 'width=640,height=480,scrollbars=no,resizable=no,toolbar=no,directories=no,location=no,menubar=no,status=no,left=0,top=0' ); return false" style="float: left;"></a>« <em>Ce livre est le récit de la mort de Marina, ma compagne, survenue le 3 février 2015, puis le journal de ma première année de deuil </em>», avise Jean-Michel Espitallier en ouverture. Un récit dont lâécriture débute le jour où eurent lieu les attentats meurtriers contre la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, et cette rencontre, provoquée (et non coïncidée), des Histoires, est une façon délicate de faire entrer la mort de sa compagne dans lâHistoire, car la mort de lâêtre aimé, néanmoins, entre dans lâHistoire de chacun. Il sâensuit alors « <em>une gigantesque information avec des petits mots de rien du tout et quelques articulations syntaxiques banales : tu vas mourir</em> », quâécrit celui qui sait, lucide dans sa douleur, sait quâil fait la narration de « <em>lâanodin et</em> [du] <em>fondamental</em> », mais qui relève et mesure à lâaune du vide lâimmense vie dans les détails et les moindres gestes du quotidien, « <em>Rester accroché à la vie en sâaccrochant (en sâarrimant) à lâinsignifiance de ces petits événements</em> ».<br /> Récit-journal en lambeaux de proses de lâaccompagnement vers la mort, de la mort et de la séparation dans le deuil, le livre est autant une confession avouée (« <em>une fringale de confession, en toute indécence</em>⦠») quâune consolation contre la mort (« â¦ <em>Rien ne me procure davantage de consolation, et quasiment de plaisir, que dâévoquer ta mort </em>») ; aussi un tombeau, « <em>le monument câest ce livre</em> ». Ainsi érigé en monument, ce livre nous rappelle Mallarmé, qui dans<em> Pour un tombeau dâAnatole</em>, notait :<em><br /> </em><br /> « Je ne peux pas croire<br /> à tout ce qui sâest <br /> passé â<br /> ââ Le <br />      recommencer en<br /> esprit au-delà â<br />          lâensevelissement<br />                                 etc â »<br /> <br /> La gageure majeure de lâécrivain : écrire lâinacceptable parce quâindicible, informulable, inénarrable : inécrivable. Tenter néanmoins de lâécrire en état brut dâémotion. <br /> Un journal en huis-clos, intimiste, où rien ne filtre dâautre de la vie de lâauteur que ce qui se rapporte à la mort et au deuil. Le lecteur de Jean-Michel Espitallier, sauf à de rares moments, ne retrouvera pas le formaliste fantasque, le technicien ludique, lâexplorateur verbal ou lâinfatigable énumérateur (sauf en toute fin, on y reviendra), ni celui qui observe les événements du monde dâun regard distancié et critique, parfois ironique tantôt malicieux, ni lâauteur dadasophique dâun <em>tractatus</em> sur la vie et la mort auquel <em>La Première Année</em> semble cependant et étrangement répondre (« <em>146. La vie sera alors considérée comme étant le passé de la mort, et, en quelque sorte, la salle dâarchive de la mort </em>»<sup> 1 </sup>: <em>La Première Année</em> est-elle une archive de la mort ?...), et quâon peut relire (ou lire si ce nâest déjà fait) en regard ; non, le lecteur lira un auteur dépouillé de ses intentions littéraires habituelles, son cÅur mis à nu. Si son livre est un témoignage à vif, Jean-Michel Espitallier, qui dans lâécriture sâadresse toujours directement à sa compagne, même après sa mort, répondant à lâirrépressible nécessité de parler de lâabsentée, « <em>besoin de parler de toi, de ta maladie, de ta mort, à nâimporte qui (un chauffeur de taxi, un commerçant, etc.</em> »), Jean-Michel Espitallier y met aussi comme une intention, dans ce livre, de travailler son mépris profane de la vie : <br /> <br /> « <em>La vie ennuyeuse. Vide. Lamentable. Face à ta mort tout me paraît petit, mesquin, sans intérêt. Le mépris que jâai toujours éprouvé pour les glorioles, les stratégies de peu pour peu, les admirations idiotes, les compromissions minables, les cuistreries, les conformismes bêtes, les anticonformismes surjoués, les ambitions étroites, les pouvoirs de caniches, les vanités de pacotille, les engagements frelatés, les soumissions, le culte imbécile de lâautorité, toute cette comédie humaine qui tâavait fait lui préférer les rêveries, les chimères et lâauthenticité de tes passions, trouve en ta mort, une alliée. Ta mort est grande (grande comme le mort), elle me protège, elle me grandit, elle me console des bassesses du monde. Elle mâarme. En un sens, elle me donne des raisons dâespérer. En un sens, elle mâaide à vivre. En un sens, elle mâaide à supporter ta mort. <br /> <br /> Ce poids de mort pour prendre la vie à la légère.</em> »<br /> <br /> Quand tout est considéré comme vanité⦠La mort nous asservit, assurément, mais on est bien tenté de relier la pensée en morceaux mais en construction de lâauteur à un illustrissime essai de Montaigne, « Que philosopher, câest apprendre à mourir » : « <em>la premeditation de la mort est premeditation de la liberté. Qui a appris à mourir, il a desapris à servir. Le sçavoir mourir nous afranchit de toute subjection et contrainte </em>»<sup>2</sup>, car, ce faisant, écrivant et publiant ce journal, lâauteur se libère (de la peur) de la mort en y pensant constamment, en la rendant publique et non en la refoulant, vivant en sa compagnie quotidienne, allégeant lâidée pesante de la sienne. Ce nâest pas pour se débarrasser de la mort, si Jean-Michel Espitallier a fait livre de son journal, mais pour ancrer la mort dans sa vie, noir sur blanc ; sa liberté est là, mais une « <em>étrange sensation de liberté. Une liberté totale, absolue. Qui mâemprisonne.</em> »<br /> De nombreuses phrases sont des pistes de pensées de la mort, toujours incertaines, car la mort déstabilisant tous les repères, le contraire de ce qui est énoncé est aussi supposé par le poète.<br /> Sâil nâa de cesse dâapprendre dans la stupéfaction, il offre au lecteur une méditation généreuse dâenseignement, transmet un <em>livre contre la mort</em> ; câest banal à dire, mais comme tout semble immodérément banal, dans ce qui environne la mort. Car en tant quâêtre humain, il vit ce quâil appelle « <em>lâuniversalité dâune normalité</em> », une « <em>normalité monstrueuse</em> », quâil assume pleinement en prenant le risque de faire livre de cette normalité, qui ne lâest plus tout à fait désormais, quand lâécrivain, malgré le geste littéraire retenu, soutient lâêtre humain, décrivant morceau après morceau une expérience vécue par presque tous, celle de la mort dâun proche, avec sa part dâordinaire, mais avec une perception beaucoup plus aiguë que tout un chacun, une capacité à la précision dans la douleur que tout un chacun ne possède pas, une émotion sans mesure mais contrôlée dans lâécriture, mais qui rend plus claire lâexpérience de chacun, sinon plus lumineuse, et, paradoxalement, plus consolante pour le lecteur que pour lâauteur lui-même ; puis quand lâinfatigable énumérateur revient au galop pour égrener les secondes, une à une, 2 435 secondes, pendant 14 pages, les secondes qui, pile un an après, vont vers lâheure fatidique du premier anniversaire de la mort de sa compagne, jour pour jour, à la seconde près, des secondes qui, à lâapproche de cette heure, sâeffacent, avec tout les sens quâon percevra dans cette effacement de lâencre sur la page.<br /> <br /> Au final, le livre scelle lâunion dans la séparation.<br /> <br /> « <em>Quand lâhistoire est finie, il faut lâécrire</em> » : câest aussi lâhistoire dâun magnifique amour.<br /> <br /> </span><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"><strong>Jean-Pascal Dubost</strong></span><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"> <br /> </span></p>
<p class="MsoNormal blockquote" style="line-height: 125%; margin-left: 40px; margin-right: 40px; text-align: justify;"><span style="font-size: 12pt; line-height: 125%; font-family: 'Garamond','serif'; letter-spacing: 1pt;"><span style="font-size: 10pt;"><sup>1</sup> <em>Cent quarante-huit propositions sur la vie &amp; la mort et autres petits traités</em>, Al Dante, 2011</span><br /><span style="font-size: 10pt;"> <sup>2</sup> « Que philosopher, câest apprendre à mourir », <em>Essais</em>, I, 20</span><br /> <br /> <br />Jean-Michel Espitallier, <em>La Première Année</em>, Inculte, 192 p., 17,90â¬<br /> <br /> On peut lire aussi des notes sur le livre et des citations <a href="http://poezibao.type...des-ombres.html">ici</a>. <br /><br /><br /> </span></p><img src="http://feeds.feedburner.com/~r/typepad/KEpI/~4/WF_ps9n05Uk" height="1" width="1" alt=""/>

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#347510 (Note de lecture) Marcel Proust, " Poèmes ", par Olivier Devallant

Posté par tim - 19 mai 2018 - 08:36

 

6a00d8345238fe69e20224e03ad0f7200d-75wiCâest dans une librairie londonienne que jâai découvert lâexistence des poèmes proustiens. Jâhésitai à mâoffrir cette édition bilingue, qui trônait au rayon poésie, mais acheter du Proust en anglais, quelle hérésie !
Si les poèmes de Marcel Proust sont plus difficiles à trouver dans sa patrie dâorigine quâen Angleterre, ce nâest pas pour rien. Proust représente tellement la quintessence de la prose française, quâon se désintéresse de ses poèmes, au même titre que lui dâailleurs, qui sâest toujours reconnu davantage comme prosateur. Pour lui, le « prosateur puise son inspiration dans la réalité », tandis que lâessence même du poète constitue la matière de son Åuvre.
Mineurs les poèmes de Proust ? Oui, car face à la Recherche tout peut paraitre mineur. Mais loin dâêtre inintéressants. Colette les prend dâailleurs au sérieux, lui écrivant : « je veux vous dire maintenant combien nous avons trouvé fines et belles vos gloses de peintres lâautre soir ». On doit à Claude Francis et Fernande Gontier dâavoir pu rassembler ces poèmes divers dans un volume des Cahiers Marcel Proust à la NRF. Outre les portraits de peintres et de musiciens, déjà parus dans les Plaisirs et les Jours, on y retrouve poèmes lyriques de jeunesse, vers burlesques, pastiches et des poèmes issus de la correspondance de Proust.
Presque la moitié de lâouvrage est en effet consacré à ces lettres poèmes, notamment à Reynaldo Hahn, où se multiplient les private jokes, entre quatrains de cinq vers et surnoms connus dâeux seuls. Proust envoyait parfois ses plis couverts de vers qui devaient permettre au facteur de découvrir lâadresse du destinataire, à la manière de Mallarmé dans Les loisirs de la poste, ce qui donne lieu à des rimes savoureuses :

Facteur trouve au 102 du boulevard Hausmann
Proust qui fut, lâautre siècle, épris de Laure Hayman

Ces lettres sont souvent des éloges à leur destinataire, tantôt pour une peintre de natures mortes : et pourtant fleurs dâun jour vous ne périrez pas
Tantôt pour une comtesse : et vos yeux inondés sont de ceux que jâaimai

Câest dâailleurs autour de ce thème, les yeux, que lâon goûte réellement Proust dans ce recueil,  notamment dans ces intermittences du cÅur, où les poèmes post-adolescents et lyriques, dans lâesprit de Jean Santeuil, se succèdent, ainsi ces vers :

Je contemple souvent le ciel de ma mémoire
Où des regards lointains brillent obstinément


Le temps efface tout il nâéteint pas les yeux
[â¦]
Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes

La fleur de vos yeux clairs déclot innocemment

Et en particulier dans Mensonges (mis en musique par Delafosse et dont la partition est donnée en annexe) :

Vos yeux vagues, vos yeux avides
Vos yeux profonds, hélas sont vides
Profonds et vides sont les Cieux

Et la tendresse du bleu pâle
Est un mensonge dans lâopale
Et dans le ciel et dans vos yeux.

Câest enfin en réaction à sa vie de romancier que sa poésie se fait la plus tranchante. Ainsi, après avoir reçu le prix Goncourt le 10 décembre 1919 pour A lâombre des jeunes filles en fleurs, il écrit :

Oubliez ces noirceurs ; préférez les couleurs
(Quâévoque la méduse blanche aux reflets bleus)
Du seul nectar pour vous seules délicieux
Jeunes filles en fleurs, ô buveuses de f
â¦
Mais Proust ne saurait jamais trop sâéloigner de son Åuvre cathédrale, ainsi ce presque haïku énigmatique, qui annonce la Recherche, à Cabourg à lâété 1911 :
Jâécris un opuscule
Par qui Bourget descend
Et Boylesves recule

Olivier Devallant

Marcel Proust, Poèmes, Cahiers Marcel Proust, NRF - Gallimard, 1982, 216 pages â 16,25 â¬

 

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#334136 (Archive sonore) Charles Reznikoff (en anglais)

Posté par tim - 19 mai 2017 - 09:22

 

6a00d8345238fe69e201bb099d028e970d-75wiEn lien avec la publication de deux traductions dâun même extrait de Holocauste de Charles Reznikoff, la lecture complète du livre, en anglais (États-Unis) par Charles Reznikoff. Cet enregistrement a été réalisé le 21 décembre 1975 à New York.
Lien vers les fichiers audio
Lâextrait publié dans Poezibao vient du chapitre « Gas Chambers and Gas trucks » (n°3 et 4),piste 10 de lâenregistrement.

Photo de Charles Reznikoff, Abraham Ravett

 

 

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#330898 (Conférence) Nerval : “La mélancolie est une maladie qui consiste à voir le...

Posté par tim - 15 février 2017 - 09:13


Le deuil, la révolte, la quête de sens, l'oeuvre poétique de Gérard de Nerval ("Les Chimères", "Aurélia") a été fortement marquée par tous ces thèmes qui ont façonné son itinéraire littéraire. Ses poèmes exercent une fascination qui tient de la magie, avec leurs parfums secrets.



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#329751 [Doucey] Là où il fait si clair en moi

Posté par tim - 18 janvier 2017 - 10:19

Couv.-La%C3%8C-ou%C3%8C-il-fait-si-clairLâauteur : Tanella Boni

En librairie le 2 mars 2017

Le mot de lâéditeur : Que faire lorsquâon a connu la guerre et lâexil, un « premier départ / en pays étranger », puis dâautres guerres, dâautres départs ? Que dire à ces « vies précaires [â¦], fauchées pour rien », ces « visages de femmes / enveloppés dâun voile de contraintes » ? Comment lutter contre barbares et fous de dieu ? Où trouver la force de sonder les abysses de la mémoire négrière ? Quelle prière offrir au corps de lâenfant mort, ce « visage de lâinnocence » échoué sur la plage ? La réponse à ces questions tient en une phrase prononcée dès le premier des sept poèmes du recueil de Tanella Boni : « Tu nâas pas dâautres armes que les mots ». Et lâauteure de nous rappeler que les mots aiment le dialogue, la tolérance et la paix ; que la poésie possède la capacité, rare, de réenchanter la vie. Lâéditeur que je suis nâa pas dâautre certitude, mais câest assez pour espérer.

Extrait :

« Me voici à la porte du jour le plus long
Là où il fait si clair en moi
Ma raison refuse lâévidente clarté séculaire
Qui sépare lâhumanité en portions inégales
Lâhumanité si divisée si malmenée
Et transparente
Comme celle dont jâai héritée
Par la faute de ma peau invisible
À force dâêtre visible

Cette peau qui mâa tout donné
Cette peau dont je suis si fière
Ma peau de femme qui nâen fait
Quâà sa tête »

Collection : L’autre langue

Pages : 96
Prix  : 14 â¬
ISBN : 978-2-36229-149-4


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#312584 (Prix) Le prix Kowalsky à Patrick Laupin

Posté par tim - 17 décembre 2015 - 08:11

Le prix Kowalski 2015 a été attribué à Patrick Laupin pour Le dernier avenir (éditions La rumeur libre).  Il lui sera remis en ouverture du Printemps des poètes le 5 mars à 17 heures à la Bibliothèque municipale de Lyon.




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#289842 Modification des conditions d'inscription

Posté par tim - 13 décembre 2014 - 08:27

Il y avait une faille dans l'inscription et il possède des anciens comptes.

 

Merci de m'informer au fur et à mesure par mail à tim@toutelapoesie.com lorsqu'il réapparait. Et j'agirai. cela durera le temps qu'il faudra...

 

Pour répondre aux questions, personne n'est obligé de payer, ni les anciens, ni les nouveaux. C'est une cotisation factultative à l'association, mais qui permet de filtrer les nouvelles incsriptions. Je donne des exonérations à la demande par mail.




#289516 Modification des conditions d'inscription

Posté par tim - 12 décembre 2014 - 08:10

Bonjour,

 

Suite aux combats de ces derniers temps contre des attaques de trolls, et la fatigue et l'absurdité qui l'accompagne. J'ai modifié l'accès à l'inscription au site. 

 

Les personnes qui veulent s'incrire automatiquement devront devenir obligatoirement membre sympathisant de l'association et s'acquitter de la cotisation. Je donnerai néanmoins systématiquement une éxonération à ceux qui en font la demande et qui nous enverrons une copie d'une pièce d'identité.

 

Le but est d'exercer un minimum de contrôle sur les entrées afin de garantir des conditions de dialogue correctes...

 

Je reste disponible à vos remarques.

 

Tim

 




#280155 [anthologie permanente] Poèmes des époques Tang et Song (Chine)

Posté par tim - 17 septembre 2014 - 11:54

 

Quelques extraits dâun très beau livre, préparé par Guilhem Fabre, Instants Éternels, Cent et quelques poèmes connus par cÅur en Chine, édité par La Différence.  
 
 
En traversant la Han 
 
Par-delà les montagnes il nây a plus de nouvelles 
Ont passé les hivers et passé le printemps 
A lâapproche du pays mes craintes vont redoublant 
À tel point que je nâose questionner les passants.  
 
Song Zhiwen (656-713) 
 
⢠
 
Chant du saule 
 
Lâembellie vert jaspée sâest transformée en saule 
Du haut duquel dix mille tiges retombent 
        rubans de soie verdoyant 
Qui donc a ciselé si finement ces feuilles ?  
Le vent de la deuxième lune à couper au couteau 
 
He Zhizhang (659-744) 
 
⢠
 
La lune brille devant mon lit 
Comme si le sol était de givre 
Levant la tête je la contemple 
Baissant la tête je songe à mon pays 
 
Li Baï (701-762) 
 
⢠
 
Souvenirs du sud du fleuve 
 
Sud du fleuve splendeur des paysages que jâai connus par le passé 
Au lever du soleil sur le fleuve le rouge des fleurs luisait plus que le feu 
Quand venait le printemps sur le fleuve le vert devenait comme bleu 
Sud du fleuve comment pourrait-on tâoublier ?  
 
Baï Juyi (772-846) 
 
⢠
 
Impressions de lecture 
 
Vaste bassin carré ouvert comme un miroir 
Où défilent la lumière du ciel les reflets des nuages 
Vous me demandez ce qui le rend si pur 
Lâassemblage de ses eaux venant dâune source vivre 
 
Zhu Xi (1130-1200) 
 
 
Guilhem Fabre, Instants éternels, Cent et quelques poèmes connus par cÅur en Chine, édition bilingue, La Différence, pp. 50, 59, 106, 172 ; 269 
 
 
 
Cette anthologie qui s'arrête à la fin des Song du Sud, en 1279, réunit les poèmes classiques les plus cités. Elle détaille, pour la première fois par rapport aux autres anthologies, les conditions contemporaines de leur usage qui assurent leur transmission. De façon générale, un poème a pu traverser les âges grâce à la célébrité d'un vers ou d'un distique, repris à l'occasion par tout le monde ayant un bagage d'enseignement secondaire dans les années 60 ou ayant passé par l'enseignement supérieur, depuis les années 80.
La deuxième nouveauté de ce recueil est la tentative de replacer les poèmes dans le contexte de leur époque, de la vie et de l'itinéraire de chaque poète. Depuis les années 80, s'est opérée une véritable renaissance des travaux sur l'Empire du milieu et la poésie, en Chine comme à l'étranger. Mais si l'on en sait beaucoup plus sur la vie et l'Åuvre des poètes de la grande époque classique, sous les Tang (618-907) et les Song (960-1279) aucun recueil n'a encore tenté de recouper les découvertes de ces dernières décennies, de retisser la trame des influences et des héritages, et de restituer, au plus près, le souffle des poètes de leurs temps, dans la continuité des âges. Cette galerie de 55 portraits façonne, au fil des pages, une histoire réincarnée de la Chine à travers ses créateurs préférés. (prière dâinsérer)

Essayiste, poète et traducteur, Guilhem Fabre est sinologue.

 

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#267915 Poèmes perdus lors du crash de la base

Posté par tim - 09 juin 2014 - 06:21

Bonjour,

 

Certains d'entre vous m'ont contacté à propos des poèmes perdus lors du crash de la base. Il y avait environ une semaine de publications. C'est compliqué pour moi de les remettre en ligne pour des raisons techniques, mais je les possède sous format brut et je peux vous les transmettre par email ou MP à la demande. Si vous n'aviez pas fait de sauvegarde, je vous les transmettrai.

 

Et si vous voulez les republier, c'est également possible !

 

bien à vous,

 

Tim

 




#266778 A propos des "j'aime"

Posté par tim - 02 juin 2014 - 05:36

Peut-être parce que je filtre manuellement les inscriptions depuis quelques semaines. 

 

Heureux de cela, dans tous les cas.