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Vivien

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#250138 Toi feu pâle

Posté par Vivien - 13 janvier 2014 - 03:24

Toi feu pâle, mâle

Tu t'allonges sur la fatigue - borde son horizon

Longue flamme bleue

Dont la pointe laiteuse ferme un oeil sans visage

 

Balayées les dernières poussières du jour

Tombent sans bruit dans la mer

Et dansent, scintillent à sa surface

Avec les premières cendres de la nuit
 

Nuit qui s'épand et tresse

Les pierres froides d'une cité lunaire

En épis d'étoiles

Pour orner la coiffure des femmes de nos pays




#247819 Fils du Vivant

Posté par Vivien - 08 décembre 2013 - 02:09

Ta vie est courte
Ta vie coule entre ses mains
C’est pourquoi tu les lèches
Comme un petit animal assoiffé

Et inversement


Seule dans ces soirs en désordre
Une bataille de sang solaire
Et de souffles tièdes
Vous mesurent sur la même longueur d’onde

Intime empans


Les lignes de la mitraille qui crache
Entre vos deux camps amoureux
Se courbent avec tout l’espace
Basculant vers le hauts du puits

Dessiné par le temps


A chaque saison nouvelle
Vos yeux s’ouvrent sur eux-mêmes
Puis se referment
Calmement, sur deux images jumelles

Eté, automne, hiver, printemps


Livrés l’un à l’autre
Vous muez parmi la joie secrète
D’un baiser échangé
D’une simple tape sur la tête

Fils du Vivant




#245619 Freestyles

Posté par Vivien - 11 novembre 2013 - 08:37

les fils de l'hiver

 

 

l'hiver s'endort sous les pieds gercés de Paris
en rêvant qu'il remonte vers la source du printemps
des milliers de rues sont foulées par des milliers de parisiens
le nez au vent
qui hument - cela faisait longtemps
l'air frais et piquant du matin


un clochard puant s'est endormi dans le train
et personne ne vient le réveiller
pour quoi faire ?
il finira au cimetière
de toute façon
et les autres passagers, eux,
se dirigent vers le printemps
le fier printemps pétulant qui leur redonnera de l'espoir


par les larges baies vitrées le soleil inonde de douceur la
galerie du musée -  bleu de Klein
change de couleur ! enflamme-toi !
je suis un magicien
un touriste chinois éclate de rire et applaudit
peut-être que la journée ne sera pas si longue
après tout...


quelqu'un va se prendre  
une sarabande
de Picasso
dans la gueule
il en redemandera
et sera comblé au-delà de ses plus folles espérances
dingue d'aise
c'est le printemps qui vient vers nous
après tout...


trotte, trotte, petit tox, vers ta récompense
et toi le mec qui croit posséder le monde
trotte aussi, vas-y
dans cette ville nous trottons tous
les parisiens sont des petites trotteuses
bien pressées par le temps
bien comprimées vers le majeur tendu par la Tour Eiffel
dans le ciel dégagé de midi
c'est le printemps qui vient
et nous remontons vers sa source
nous les fils de l'hiver nous les fils d'une saison morte
nous les parisiens




#244492 Mat

Posté par Vivien - 03 novembre 2013 - 03:12

Être avaleur de fumées,
pauvre homme sans talent,
c'est une façon de tuer le Temps
comme une autre, après tout;
un chemin comme un autre emprunté
vers la figure rayonnante du Fou.

Tous les points balayés par la Lumière
tissant le Monde :
il n'y a que cela de vrai.
C'est une danse que nous dansons tous,
petits ou grands, morts ou vivants,
drogués...


***


Quand je rayonnerai
inutile de me capturer
pour me disséquer :
je suis comme vous, en tous points -
peut-être perdu, certains le pensent -
mais qu'en savent-ils, après tout ?


Pendu par les pieds
et par mes propres soins
je me balance au vent :
Fou, dans la lande pensante.




#242489 Freestyles

Posté par Vivien - 19 octobre 2013 - 06:32

Aujourd'hui je me suis tenu à distance du Solitaire

afin de mieux le contempler.

Il fait peur. Très peur d'abord.

Puis, une fois le gel guainant son coeur franchi

- cela peut prendre des heures -,

d'un oeil tendu comme la main qui tient

la dernière, fèbrile page d'une saison,

il commence à faire bon.

(Bon jour sec, sans nuages, où souffle une légère brise

sur les côtes nues de l'enfant

jouant sans le savoir avec sa propre mort.)

 

Après quoi la peau se change en cristal;

crisse, crisse, petite peau, sous les doigts de lune de l'eau...

Personne d'autre ne peut t'entendre ici,

dans le lieu sans formule où je t'ai suivie.

Corps et ombres, passagers de monde,

au milieu de vous se tient un homme qui s'est quitté

sans rien perdre de lui-même;

tendez l'oreille, je vous en prie,

et jetez vous tout écumant contre sa sourde gloire.

 

 

 

 




#241557 Pédé

Posté par Vivien - 09 octobre 2013 - 01:10

Je ne sais pas pourquoi je tiens à lui
plus qu'à ma propre vie.

La façon qu'il a de tenir ma main,

le sel qu'il effrite sur ses lèvres en cas de coup dur

pour me reconnecter à la noblesse de la terre quand je l'embrasse,

et dans ses yeux moi qui me regarde et me perd

jusqu'à la passion -

 

et pour cela et pour bien d'autres choses encore

sans doute est-ce que je l'aime ?

 

 

***

 

Que répondre à la profonde énigme de l'amour ?

La haine que tant de gens nous portent

rebondit sur elle comme la peur sur un miroir...

 

Au coeur de la nuit

je me suis levé nu et fébrile,

et je t'ai ausculté sans savoir ce que je cherchais -

sculptant avec art ton corps d'homme plein de gloire.

J'étais, alors, plus proche qu'aucun de ces porcs pâles et aigris

de qu'ils nomment "union sacrée".

 

 

***

 

 

Eglise, j'encule les décrêts de tes prêtres.

Rien, ni personne, n'empêchera plus de résonner la voix de mon être -

de résonner à l'infini,
démultipliée,

écartelée,

aux quatre coins du monde,

au coeur de la nuit.

 

 

***

 

 

Plus de serrure.

Plus de porte.
Plus de clé.
 

Je suis entré chez moi.

Sale pédé ?

Oui.

 

Oui.

 

 




#231328 Matin, 6h, Tram

Posté par Vivien - 13 juin 2013 - 08:26

5600
 
jeudi 13 juin 6h vision d'une chatte écrasée par une main - ou un pied
une membrane élastique qui se distend simplement - sans désir - par pure habitude
comme une moule prête à être bouffée parce que c'est son destin de moule
ce n'est pas beau ce que je dis hein
(je suis né de là)
(issu d'une fente poilue)
tout au long de la nuit entre couilles nous avons plaisantés
l'ami mon frère et le frère de mon frère
et puis je suis sorti le jour s'était déjà levé
le ciel diffuse une lumière pâle et bienveillante sur nos têtes
et ce qui était moi s'est totalement fondu avec cette lumière
ça fait du bien - beaucoup de bien
je rentre à l'heure où les autres partent travailler
un métro entier de noirs renfrognés
Travail
Travail
Pour que les autres Travaillent
Au rythme de leur monde
L'aube a du saluer en douce le
Vaurien
Dont les paupières alourdies se fermeront bientôt
sur le matin, les croissants, le café, l'argent solide des premières paroles
Tout est normal - infiniment - rentré en soi-même - plis sur plis sur plis - mon Dieu
Mon Dieu merci que c'est bon
Une heure baignée dans un stupre de singe
Un instant respirant l'air frais caressant des bordures
Très en paix - sans savoir quelle voix s'est tue pour cela - mon Dieu
merci, merci
 
 
 
 
2
 

je me suis un peu trop avancé tout à l'heure
c'était à cause de la formidable naissance du matin
j'ai perdu trois kilos dans l'affaire et les nuages s'en sont alourdis tellement
ma perte de poids pèse sur les nuages
quelqu'un a lancé un énorme galet plat qui rase le ciel
figé dans son mouvement - funeste présage pour le superstitieux
correspondance inouïe entre le temps et l'enfance pour MOI
dingue le cri de crapaud que je viens de lancer
France Inter pour mon voisin la mare boueuse et merveilleuse pour moi
quel orgueil : fumer du mauvais tabac les jambes croisés
en attendant le dénouement du combat que livre le gris au bleu
sans se soucier de rien
le vin de la nuit couve encore dans l'oeil OUVERT
s'il pleut ce ne sera pas de mon fait
car plein de petits soleils brillent dans mes globules
et mon coeur s'est débarassé du gros nuage qui le voilait
merci qui ? mon Dieu bien entendu
je remets dès à présent toute Politique à demain
et toute création d'une communauté poétique révolutionnaire
à après-demain
je laisse glisser ma main le long de ma poitrine
oui : je suis vivant
si vivant qu'il n'y a plus de doute possible
ma part d'oiseau du paradis chante dans le désert !
des gobelets mélangés habilement sur la table surchargée de bordels en tous genres
décideront seuls de notre destin
renversé, l'un d'entre eux découvrira
la visage rayonnant de la Fortune
à qui tiendra le cap de l'âme bonne et juste
je souris et mon sourire s'étend sur toute la Ville
et tous les Passages s'ouvrent
le Bizarre est partout chez moi - la clé de l'Autre Ville
la clé du Chant autour de mon cou
module vos pensées les plus incongrues
bande d'êtres humains en devenir
imaginez : évoluer un jour entier dans la jungle des Fantasmes
sans garde fou...
bienvenue dans ma tête
secrétaires, patrons, mirlitons !

 

 

 

 

 

AZ4X

 

je veux quatre enfants; trois filles et un garçon
un mâle fort et précieux qui me ramène l'espoir d'un temps fécond
je parle enfin je crois je dis n'importe quoi
mon amante me tend son verre
plein de sensations féminines
ces fragrances... cette robe... cette couleur... d'ambre vieilli, tourné en or Inca
qui crisse presque
quand je bois
ensemble avec elle à l'avenir !

***

je me méfie de tous les hommes j'aime toutes les femmes
du coup je n'ai que des amis
je ne connais que des corps de passage
et je danse la danse de la méduse pour faire rire
les ombres qui m'accompagnent dans la forêt dépeuplée
de la terre sans légende
ma présence anéantit la boîte
si un poète me rejoint et suit mes pas
mes flexions de bras
il y a peut-être moyen d'aspirer tout New York
tout Montréal tout Paris
dans un néo vortex Vaché
j'entends Breton protester
mais il est mort et cela n'a pas d'importance
(nous nous croiserons dans les limbes
et fléchirons de concert devant le Seigneur
assoiffé - beau comme seul la roulette russe
et la roulade d'étoiles ivres le peuvent)

***

QUAND JE MOURRAI J'IRAI SONNER L’HALLALI
LES MORTS SE LÈVERONT
POUR EMBRASSER LES VIVANTS
QUE GERME LA GRAINE DU PARADIS

***

quel est le ventre qui a vendu le secret
enfoui dans la terre depuis des millénaires
quel est le ventre qui s'est ouvert
comme une fleur de prostitution
sur le chemin du pêcheur
pour le guider ?

 

 

 

 

 

 

6

 

j'ai toujours su que CA tournait à vide dans ma tête
mais pas que ce vide pouvait modeler un palais
CA , le début, les fondations, le vibrato des cordes
un synthé pourri surgissant au hasard de la mansarde
les doigts coupés par les échardes d'un regard sans apprêts
saignant sur le buisson ardent qui gueule comme une cour de récréation
CA et tout le reste
maintenant, je dois vraiment avoir l'air d'un con
béat urinant sur sa propre façade
au creux du bras la cendre
de je ne sais quel reste de démon coincé par les Flics Sacrés
pour excès de vitesse
c'est si lent la vitesse, si lourd, lent et lourd
elle te masque l'essentiel
tu vois un trait alors que c'est un putain d'arbre
le démon, lui, ne sait rien répondre
il ricane bêtement dans sa canine orange
la folie se niche et accouche d'enfants pauvres
bof pas grave je les recueillerai tous
chacun une pièce du palais
chacun un poste
le majordome préposé aux rêves incestueux
la bonne nettoyant les vitres salies par l'angoisse
(une petite tape sur les fesses - je suis le maître)
le valet chaussant les pieds gonflés du vagabond
ouais y'a un palais s'érigeant dans les trous laissés par mon vide
qui se remplit
comme je respire
comme on accouche
de la félicité dans la parole

Hmmmmm

 

 

 

 

 

 

quand je ressens une telle joie à un tel degré d'intensité le lendemain s'annonce pénible l'épée de Damoclès j'imagine la paradis comme cette joie qui se communiquz sans s'arrêter jusqu'au rire si magnifique et somptueux tellement libre qu'il crée l'univers c'est la quintessence de ce qu'on peut donner au monde à venir ce rire là

jai la sensation physique que je me dissous comment dire d'être le jouet d'une force sans âge qui me ramène à ellle
et en cette occasion unique de vivre je pense que baiser avec passion est la seule solution pour communiquer mon expérience  


#212876 l'or du temps

Posté par Vivien - 29 août 2011 - 08:06

En observant ma boss au travail je me suis fait cette réflexion : la jeune génération ne trie plus l'information par le critère de qualité, d'adéquation, mais par le seul critère de rapidité. Et j'ai pensé que la poésie d'aujourd'hui, celle qui marche, aussi bien que celle qui poursuis le Beau, s'écrivait un peu ainsi, entre clichés automatiques et vers courts. Le seul enivrement de la vitesse. En regard de l'ivresse du vin et de la poésie classique, c'est une ivresse précoce, un peu comme un sprint. C'est un effort plus proche du sport que de la méditation. On n'a jamais distribué autant de médailles, on aura beau lire les poèmes de Prévert d'un air complice. Si l'armée est dépassée (par d'autres armées, des armées étrangères), les médailles du meilleur consommateur et de l'entreprise la plus innovantes se propagent comme une épidémie de peste sur le dos scrofuleux de notre république. Sans or, pas de luxe. Mais un luxe de consommateur... c'est un luxe au visage avachi, traîné dans la boue.

Cet or profane, les grecs nous en prévenaient déjà, avec la lucidité propre à leur civilisation, en nous contant l'histoire de Midas. Il faudrait que nos puissants la réécoutent un jour.
  • Joe aime ceci


#212204 Jésus et moi

Posté par Vivien - 11 août 2011 - 10:49

C’est Jésus qui a gagné le cœur de l’amour. Jésus, ce terroriste, bardé d’olivier explosif sur la piste du Golgotha.

Je me dirige, moi, comme un missile de croisière très lent à l’intérieur de sa sphère d’absence. Je trace une faille irréparable – sans faire couler le sang, sans causer d’autre dommage qu’une forme de croix grotesque sur le front de mer des hommes.

Car tout est histoire de neurones, et ces neurones brûlent par vagues de rêve quand je trace ma voix. Vous ne les entendrez pas, ce sont des incendies. Ils partent juste en fumée.

Mais sans eux pas de voix, pas cette voix, qui se déroule comme un film au cinéma. Pas d’acteurs, pas de scénario. Sans eux, seulement le vide happant.


#212202 Faites moi modérateur

Posté par Vivien - 11 août 2011 - 10:37

+1
où est tim ?


#212184 j'ai envie de faire caca

Posté par Vivien - 10 août 2011 - 09:13

mais je me retiens et vous ?


#211750 poeme

Posté par Vivien - 07 août 2011 - 01:25

il y a une barrière en moi
il y a une frontière avec des sentinelles de partout
armées jusqu'aux dents
d'ombres solides et d'odeurs souterraines

il y a des oui et des je t'aime étouffés
des cris épidermiques silencieux lancés
de nuit et de jour, d'hiver et d'été
que le froid enserre que la chaleur abat

il y a ces vagues de rêves régulières
chacune tentant d'imiter par son chant
la combustion des phénix de légende
chacune chassant l'autre
et venant mourir sur le rivage
d'une plage nue, inconnue des hommes

il y a les poignées de main solaires du dimanche matin
et les éclairs verts venus des autres soirs
qui pourrissent en fumée sous le toit
de la plus immense des cités mentales
celle dont les rues regorgent
de passages perdus et de vitres ouvragées
derrière lesquelles s'ébauchent des visages de fantôme
des chats aux yeux de sorcier
des silhouettes longilignes comme
de fragiles pantins montés en fil de fer

ils dansent des danses à la grâce tordue
pour me contenter
pour oublier
le parfum des citrons marins
la vision des sentiments monstrueux
l'état stationnaire limite du bonheur
impossible à atteindre

je regarde mes mains
leurs paumes ouvertes
le train passe encore
je regarde mon visage
mes yeux
je ne les avais jamais vus plonger
de cette manière de prison

à l'esprit ne me vient plus aucun chant
la solitude parfois dépasse la raison
et la parole dit alors son impuissance
quelques larmes coulant en silence


#208627 Il adresse un louange

Posté par Vivien - 27 mai 2011 - 10:53

Il adresse une louange
au chant des oiseaux, au bleu du ciel,
à la bonne poésie qu'on broute;
à la finesse, à la profondeur
de la vie équarrie.

Qu'il soit comme le tintement
des pas d'un enfant dans la nuit :

discret
et
maladroit.