C’est un poème
Qui est assis sur mes genoux.
Il n’a pas la beauté pour lui
Mais ses cheveux sont doux
Si doux à caresser
J’y passe mes doigts lentement, entre ses boucles
Je vais et viens pendant des heures
Je ne pense à rien, tout ce temps
Je suis une image, je la perds, j’en suis une autre…
Ha ! si toute la vie pouvait passer
Ainsi : portée par une douce rêverie
Comme les eaux d’une petite rivière toute calme
Le filet d’un ruisseau perdu
Dont on ne verrait jamais
Jamais la fin ni le début…
Aujourd’hui le poème s’écoule avec moi
Au bord du ruisseau –
Mais demain
Quand je serai rejeté sur la berge, à nouveau
Livré à la dure terre ferme, sur mes pieds de mortel
Demain, ce poème, où sera-t-il ?
S’il existe, sans moi, comment vivra-t-il ?
Déjà, mon cœur est dur à son endroit
Déjà mon cœur se referme
Sur l’image des boucles du poème.
- M. de Saint-Michel, Laurence HERAULT, Grenade et 1 autre aiment ceci