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Vivien

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#332007 Les flaques

Posté par Vivien - 14 mars 2017 - 10:22

Oui, et même ailleurs !

Merci de vos lectures 




#331553 avec Philippe Soupault ...

Posté par Vivien - 03 mars 2017 - 01:44

"Foutez-moi à la mer mes amis
Mes amis quand je mourrai
Ce n'est pas qu'elle soit belle la mort
Et qu'elle me plaise tant
Mais elle refuse les traces, les saletés, les croix, les bannières
Elle est le vrai silence et la vraie solitude

Pour un peu de temps, celui qui me reste à vivre
Nous savons mes amis, que l'odeur qui règne autour des villes
Est celle des cimetières
Et que le bruit des cloches est plus fort que celui du sang

Foutez-moi à la mer mes amis
Il y a de la lumière et du vent, et ce qui ronge tout
Qui est comme le feu, et comme les années
La mer ne reflète rien, ni les visages, ni les grimaces

Je ne veux pas de ces longs cortèges
De ces femmes en deuil, des gants noirs
Et de tous ces bavards
Rien de ce qui rappelle ces ombres, ces larmes et ces oublis
La mort est mon sommeil, mon cher sommeil

Foutez-moi à la mer mes amis, mes amis inconnus, mes frères
Tous ceux qui ne m'ont pas connu
Et qui n'auront ni regrets, ni souvenirs
Pas de souvenirs surtout

Seulement un coup d'épaule."

 

Philippe Soupault




#331111 L'errance au coeur

Posté par Vivien - 21 février 2017 - 10:23

Petit bémol pour les deux 'comme' des premiers vers, sinon poème percutant, il y a du souffle!




#331069 Les flaques

Posté par Vivien - 20 février 2017 - 03:03

Les flaques nous font plonger vers le ciel

Y nagent des nuages

Parmi le bleu et les branches nues.

Par quoi sont-ils mus ?

On aura beau chercher ce souffle

Quand il nous portera ailleurs

Nous n'aurons rien vu

D'autre que le reflet d'un monde

Lointain, d'un monde

Auquel aucun de nous n'appartient.




#328381 Je ne sais plus dans quel pays...

Posté par Vivien - 16 décembre 2016 - 04:46

Je ne sais plus dans quel pays

Le vent se pousse si vite

En recevant tous les dons

Que les hommes pressés lui confient

Si vite qu’il les répand n’importe où

Dans les bras de n’importe qui –

Et le voilà qui repart toujours en retard

Sur la saison qu’il guette

En poussant avec lui des navires

Chargés de passagers qui soupirent –

Pas un ne sait à quel saint

Se vouer, pas un ne se figure

A quelle saison il appartient

Depuis tout petit et tous

Parlent d’amour comme de rien –

Mais le vent a déjà emporté leurs paroles

Elles ont coulé à dix mètres de profondeur

Elles font le lit déchiqueté de l’océan

La matière à rêver du poulpe tapi dans son antre

Parfois une pauvre sirène s’étrangle

Avec un mot trop gros ou trop coupant

Et c’est la fin de son chant

Le drame de tout un peuple des mers

Leurs plaintes mêlées remontent à la surface

Mais le vent les enlève aussitôt

Personne n’a idée de rien là-haut –

On se mouche on boit on couche on touche

Du doigt l’épine du problème

Et on recommence toujours

Tandis que le navire accoste en différents ports

Que les uns débarquent que d’autres embarquent

J’ignore pour quels horizons nouveaux

Chacun prend ce bateau, ce navire plein à craquer

S’agit-il en réalité d’un voyage ou d’un naufrage ?

Les deux sans doute

Je ne me souviens plus de la grève

Où tout cela pris fin

La désolation du paysage -

Il a fallu que je me lève, que je m’habille, j’avais faim.




#327223 l'incendie

Posté par Vivien - 25 novembre 2016 - 07:21

J'avais vu Cocorico Mr Poulet aussi, il y avait de spassagess très drôles notamment avec la vieille sorcière qui essaye de maudire le pauvre conducteur qui essaye de trouver ses poulets. Après c'est filmé sans aucun 'jugement' de réalisateur je trouve, il sait s'effacer, et nous faire vivre l'aventure.

Je n'ai jamais pris d'hallucinogènes, et je crois que dans le documentaire il doute qu'ils aient pris quelque chose, qu'ils arrivent à cet état 'naturellement', mais j'en doute un peu (même en proie au chant ou à des incantations). Je te laisse en tant que spécialiste donner ton diagnostic :)

J'ai vu mon meilleur ami 'possédé' s'exprimer de façon totalement extérieur à lui, à cause de l'alcool. Sans rien, ça me paraît difficilement concevable...

Je vais relire ton poème mais j'aime bien le vers que tu as relevé, concernant le choix d'omettre.

On choisit d'omettre beaucoup de choses (de soi, de notre environnement). Alors, on est tous un peu 'fou' ?

Qu'est ce qu'être fou, au juste aujourd'hui ?

Je suis en train de lire Histoire de la folie de Michel Foucault, c'est intéressant, mais peut être moins que la poésie d'Artaud, ou l'art brut. C'est un point de vue 'historique', 'brillant', sur l'évolution de la conception de 'fou' de la Renaissance à l'âge moderne...




#326325 Archives de TLP - Recherche du poète 'Varenne'

Posté par Vivien - 10 novembre 2016 - 05:24

Bonsoir à tous

 

je cherche à consulter les archives de TLP (cf l'onglet sur la page d'accueil).

Mais ça n'a pas l'air de fonctionner - c'est moi ou bien c'est général ?

 

Je cherche à relier des poèmes d'un certain 'Varenne' qui avait posté des choses ici avant que j'arrive, peut-être en 2005 ou 2004, je ne sais plus. Ca dit peut-être quelque chose à Victor ou serioscal ? Ou à quelqu'un qui était déjà là ? Ou ... Tim ?

 

EDIT


Ha, ca y est, il suffisait de taper son pseudo dans le champ de recherche !

 

http://www.toutelapo...showtopic=22507

 

Yeah ! c'est ce que j'ai lu de plus beau sur tlp je crois.

Je vais me replonger dans les archives.

Ca peut prendre du temps.

Je vous dit adieu pour le moment

 

EDIT

 

Pour ceux que ça intéresse, j'avais réuni il y a quelques années les poèmes de Varenne trouvés dans les archives.

Il ne semble plus possible de les trouver via son profil, puisque le membre a disparu.

Voici le doc word joint.

 

La lecture vaut vraiment le coup.

Fichier(s) joint(s)




#326159 peu m'importe

Posté par Vivien - 08 novembre 2016 - 12:30

less is more




#326158 C l'hiver (un peu en avance)

Posté par Vivien - 08 novembre 2016 - 12:25

C'est l'hiver
Il faut couper
Le bois mort
Trancher le lien pourri
Qui n'unit plus
Les amants dans leur lit
On attend la première neige
Qui ne tiendra pas
Bien longtemps
Les têtes se rentrent
Les corps se rapetissent
Mais les hommes s'agitent encore
Sous l'oeil perçant du corbeau
Paris n'hibernera jamais
Et ses cloches se ramassent
A la pelle
Entre deux expositions
N'oubliez pas
De prier pour elles
Un timbre tinte encore
C'est la voix de la mort
Elle tinte par les rues et les places
A l'intérieur des magasins et des palaces
Et pourtant
Personne ne l'entend
C'est l'hiver
Il faut couper
Le bois mort
Ôter les heures insoucieuses
Au front des vagabonds
Et jeter les jeux des enfants
Dans le tourbillon

De la première neige




#325814 pensée du matin sur la poésie

Posté par Vivien - 01 novembre 2016 - 11:49

01/11/16

Fin des ratiocinations concernant le 'rôle' du poète. 
Las d'inscrire la poésie dans une historiographie littéraire.
Peu au fait, et peu intéressé, par ses déboires sonores et ses performeurs-perforateurs professionnels.
Souvenir du vieux belge qui lisait simplement, de sa voix timide, de bons poèmes, délicats, humains. 
Ainsi qu'un bon tabac s'effritant entre les doigts (si je fumais encore).
Je me suis égaré pour de bon, impossible de raccrocher un jour aucun train officiel, aucune ligne connue.
En dehors du champs littéraire, publiant un recueil par hasard, sans ressentir quelque chose de crucial.
Une seule et même chose est en gestation depuis le début. Ce que Casimir disait à Serioscal, cette quête en dépit du bon sens, cet idéal d'une vérité à chercher, tout du long. 
Vérité d'un homme.
Elle se développe dans l'esprit, se forme très lentement.
Opposer aux performers la lenteur d'un sentiment poétique du monde.
Comment ne pas prendre le temps, puisqu'il n'y aura pas assez d'une vie pour l'écrire le plus justement possible ?
Comme tout art discrétion, humilité, solitude, mépris pour la célébrité et les mondanités.
D'où ce besoin de parler avec les pierres : aiguiser sa pensée, la fortifier, éprouver les intempéries. Commencer d'une voix rauque la suite (...)



#325276 Calotte glacière

Posté par Vivien - 20 octobre 2016 - 03:26

Je suis là.

Légèrement désaxée.

Calotte glacière dont la rive

N’a pas fini de rire.

Forme emmaillotée dans la nuit

Comme un nouveau-né dans son lange,

Le visage sortant tout juste

Des plis du réel,

Tour à tour congestionné puis détendu,

Selon la furie des vents

Dont chaque souffle sera

Par Morphée repris.

Mon moi extérieur ne me voit plus.

Il ne pense même plus à me porter disparu.

Nulle rixe à ma surface :

La glace s’est déjà fichée en mon cœur.

Ce n’est pas une lance jetée

Par un quelconque dieu colérique –

Rien qu’un aiguillon,

L’un des innombrables aiguillons

Perdu par le froid au fil des temps.

Je suis là.

Immergée dans l’océan.

Ce que vous voyez de moi,

Cette face émergée, clinquante, pure

Eclatante, m’a oublié depuis longtemps.

Caillot arraché au corps nu du Pôle,

J’attends, à la dérive, de fondre

Et de m’écouler enfin

Vers vous, vers la vie.




#324817 Venant d'un total infini...

Posté par Vivien - 07 octobre 2016 - 09:13

Venant d'un total infini
Où le temps ne cesse de mener
L'être à sa forme nouvelle
A sa nouvelle finalité
Je me trouve réduit
A composer des vers rimés
Parfois - le plus souvent même pas
Pour signifier à je ne sais qui
Je ne sais quoi - je ne suis
Peut-être qu'une voix fantasmée
Par un poète aux yeux crevés
Et pourtant voilà que je me couche et me lève
Comme si ma vie entière était autre chose qu'un rêve

(...)




#324096 J'ai marché, sous la coupe de l'abandon...

Posté par Vivien - 18 septembre 2016 - 05:02

merci Pigloo, de ta lecture.

amicalement




#324031 J'ai marché, sous la coupe de l'abandon...

Posté par Vivien - 16 septembre 2016 - 11:28

J'ai marché, sous la coupe de l'abandon,

Durant des heures, dans cette ville

Qui ne peut être ma ville

(Etant trop grande, trop anonyme)

(Et où je n'ai pas passé mon enfance)

Mais qui fut une école, buissonnière,

Un dortoir, une fête, la matrice d'un cauchemar

Et sa tombe (qu'elle reste à jamais scellée),

Une page vierge sur laquelle je fis gicler l'encre

Furieuse de ma jeunesse, tétant

De nombreux alcools, vu déformé à travers

Le verre d'une bouteille par les anges,

Qui me jugèrent - probablement - indignes d'eux.

Je suis descendu le long de ses quais,

Quand le soleil désertait, en me trouvant

Interdit de penser à une seule idée glorieuse -

Sur un banc, en plein boulevard, je m'arrêtais

Conscient que là aussi je n'étais qu'un sédiment

Humain charrié bon gré mal gré par le

Grand Fleuve - et je replongeais dans l'ivresse

Qui m'excusais de ne pas être, déjà, devenu

Quelqu'un ; et je repartais, pour une heure,

Sans savoir si je tomberai enfin d'accord

Au coin d'une rue avec le nom d'un objet,

Projeté mollement jusqu'à un mur sale,

Lardé d'affiches délavées, lacérées par les griffes

De quelque animal rendu fou par son désir.

J'humais l'odeur de la lutte avant de m'en

Débarrasser, en même temps que de toute maturité,

En fonçant tête baissée dans le vent salutaire

Du soir, qui souffle parfois sur les villes

A cause des avenues, ces déchirures de l'ordre,

Et l'ivresse devenait merveilleuse, bien plus vaste,

On aurait dit que la ville entière soufflait

Autour de nous : marcheurs, clochards, automobilistes,

D'une haleine renouvelée, d'une pollution inédite -

Ha, ce n'était pas alors ma ville, mais La ville,

La ville unique où l'homme ne peut plus faire

Autrement que de bouillonner, mélangé à tant

D'êtres et d'êtres vieux, fatigués, jamais sortis

De leur cocon, milliers de larves infusant

Dans ce qui serait le creuset d'un alchimiste invisible,

Qui, ayant trouvé l'union de sa moitié parfaite,

Décanterai là d'un amour pur, à jamais inconnu

De nous...




#322742 03/08/16

Posté par Vivien - 09 août 2016 - 07:18

La nature est calme. Elle se renverse
avec l'avion, et se laisse décoiffer
par le vent. Paissent les pissenlits
avec le bus qui passe, en grognant
de contentement. Je dis que la terre
fut de telle sorte, aujourd'hui encore elle
est, autrement. Je la regarde :  je lui ai fait
un enfant. Par hasard, mais je l'aime,
ce que ne peut le hasard. A dieu nul
requête n'envoient les ondes agitant
le coeur de la baleine - la mer.
Dieu requiert en tout, on ne sait
quoi, quelques instants de joie ?

Ses mains sont si petites, il me faut veiller sur elles.