Oui, et même ailleurs !
Merci de vos lectures
- M. de Saint-Michel aime ceci
Posté par Vivien
- 14 mars 2017 - 10:22
Posté par Vivien
- 03 mars 2017 - 01:44
"Foutez-moi à la mer mes amis
Mes amis quand je mourrai
Ce n'est pas qu'elle soit belle la mort
Et qu'elle me plaise tant
Mais elle refuse les traces, les saletés, les croix, les bannières
Elle est le vrai silence et la vraie solitude
Pour un peu de temps, celui qui me reste à vivre
Nous savons mes amis, que l'odeur qui règne autour des villes
Est celle des cimetières
Et que le bruit des cloches est plus fort que celui du sang
Foutez-moi à la mer mes amis
Il y a de la lumière et du vent, et ce qui ronge tout
Qui est comme le feu, et comme les années
La mer ne reflète rien, ni les visages, ni les grimaces
Je ne veux pas de ces longs cortèges
De ces femmes en deuil, des gants noirs
Et de tous ces bavards
Rien de ce qui rappelle ces ombres, ces larmes et ces oublis
La mort est mon sommeil, mon cher sommeil
Foutez-moi à la mer mes amis, mes amis inconnus, mes frères
Tous ceux qui ne m'ont pas connu
Et qui n'auront ni regrets, ni souvenirs
Pas de souvenirs surtout
Seulement un coup d'épaule."
Philippe Soupault
Posté par Vivien
- 21 février 2017 - 10:23
Petit bémol pour les deux 'comme' des premiers vers, sinon poème percutant, il y a du souffle!
Posté par Vivien
- 20 février 2017 - 03:03
Les flaques nous font plonger vers le ciel
Y nagent des nuages
Parmi le bleu et les branches nues.
Par quoi sont-ils mus ?
On aura beau chercher ce souffle
Quand il nous portera ailleurs
Nous n'aurons rien vu
D'autre que le reflet d'un monde
Lointain, d'un monde
Auquel aucun de nous n'appartient.
Posté par Vivien
- 16 décembre 2016 - 04:46
Je ne sais plus dans quel pays
Le vent se pousse si vite
En recevant tous les dons
Que les hommes pressés lui confient
Si vite qu’il les répand n’importe où
Dans les bras de n’importe qui –
Et le voilà qui repart toujours en retard
Sur la saison qu’il guette
En poussant avec lui des navires
Chargés de passagers qui soupirent –
Pas un ne sait à quel saint
Se vouer, pas un ne se figure
A quelle saison il appartient
Depuis tout petit et tous
Parlent d’amour comme de rien –
Mais le vent a déjà emporté leurs paroles
Elles ont coulé à dix mètres de profondeur
Elles font le lit déchiqueté de l’océan
La matière à rêver du poulpe tapi dans son antre
Parfois une pauvre sirène s’étrangle
Avec un mot trop gros ou trop coupant
Et c’est la fin de son chant
Le drame de tout un peuple des mers
Leurs plaintes mêlées remontent à la surface
Mais le vent les enlève aussitôt
Personne n’a idée de rien là-haut –
On se mouche on boit on couche on touche
Du doigt l’épine du problème
Et on recommence toujours
Tandis que le navire accoste en différents ports
Que les uns débarquent que d’autres embarquent
J’ignore pour quels horizons nouveaux
Chacun prend ce bateau, ce navire plein à craquer –
S’agit-il en réalité d’un voyage ou d’un naufrage ?
Les deux sans doute
Je ne me souviens plus de la grève
Où tout cela pris fin
La désolation du paysage -
Il a fallu que je me lève, que je m’habille, j’avais faim.
Posté par Vivien
- 25 novembre 2016 - 07:21
J'avais vu Cocorico Mr Poulet aussi, il y avait de spassagess très drôles notamment avec la vieille sorcière qui essaye de maudire le pauvre conducteur qui essaye de trouver ses poulets. Après c'est filmé sans aucun 'jugement' de réalisateur je trouve, il sait s'effacer, et nous faire vivre l'aventure.
Je n'ai jamais pris d'hallucinogènes, et je crois que dans le documentaire il doute qu'ils aient pris quelque chose, qu'ils arrivent à cet état 'naturellement', mais j'en doute un peu (même en proie au chant ou à des incantations). Je te laisse en tant que spécialiste donner ton diagnostic
J'ai vu mon meilleur ami 'possédé' s'exprimer de façon totalement extérieur à lui, à cause de l'alcool. Sans rien, ça me paraît difficilement concevable...
Je vais relire ton poème mais j'aime bien le vers que tu as relevé, concernant le choix d'omettre.
On choisit d'omettre beaucoup de choses (de soi, de notre environnement). Alors, on est tous un peu 'fou' ?
Qu'est ce qu'être fou, au juste aujourd'hui ?
Je suis en train de lire Histoire de la folie de Michel Foucault, c'est intéressant, mais peut être moins que la poésie d'Artaud, ou l'art brut. C'est un point de vue 'historique', 'brillant', sur l'évolution de la conception de 'fou' de la Renaissance à l'âge moderne...
Posté par Vivien
- 10 novembre 2016 - 05:24
Bonsoir à tous
je cherche à consulter les archives de TLP (cf l'onglet sur la page d'accueil).
Mais ça n'a pas l'air de fonctionner - c'est moi ou bien c'est général ?
Je cherche à relier des poèmes d'un certain 'Varenne' qui avait posté des choses ici avant que j'arrive, peut-être en 2005 ou 2004, je ne sais plus. Ca dit peut-être quelque chose à Victor ou serioscal ? Ou à quelqu'un qui était déjà là ? Ou ... Tim ?
EDIT
Ha, ca y est, il suffisait de taper son pseudo dans le champ de recherche !
http://www.toutelapo...showtopic=22507
Yeah ! c'est ce que j'ai lu de plus beau sur tlp je crois.
Je vais me replonger dans les archives.
Ca peut prendre du temps.
Je vous dit adieu pour le moment
EDIT
Pour ceux que ça intéresse, j'avais réuni il y a quelques années les poèmes de Varenne trouvés dans les archives.
Il ne semble plus possible de les trouver via son profil, puisque le membre a disparu.
Voici le doc word joint.
La lecture vaut vraiment le coup.
Posté par Vivien
- 08 novembre 2016 - 12:30
Posté par Vivien
- 08 novembre 2016 - 12:25
De la première neige
Posté par Vivien
- 01 novembre 2016 - 11:49
01/11/16
Posté par Vivien
- 20 octobre 2016 - 03:26
Je suis là.
Légèrement désaxée.
Calotte glacière dont la rive
N’a pas fini de rire.
Forme emmaillotée dans la nuit
Comme un nouveau-né dans son lange,
Le visage sortant tout juste
Des plis du réel,
Tour à tour congestionné puis détendu,
Selon la furie des vents
Dont chaque souffle sera
Par Morphée repris.
Mon moi extérieur ne me voit plus.
Il ne pense même plus à me porter disparu.
Nulle rixe à ma surface :
La glace s’est déjà fichée en mon cœur.
Ce n’est pas une lance jetée
Par un quelconque dieu colérique –
Rien qu’un aiguillon,
L’un des innombrables aiguillons
Perdu par le froid au fil des temps.
Je suis là.
Immergée dans l’océan.
Ce que vous voyez de moi,
Cette face émergée, clinquante, pure
Eclatante, m’a oublié depuis longtemps.
Caillot arraché au corps nu du Pôle,
J’attends, à la dérive, de fondre
Et de m’écouler enfin
Vers vous, vers la vie.
Posté par Vivien
- 07 octobre 2016 - 09:13
(...)
Posté par Vivien
- 16 septembre 2016 - 11:28
J'ai marché, sous la coupe de l'abandon,
Durant des heures, dans cette ville
Qui ne peut être ma ville
(Etant trop grande, trop anonyme)
(Et où je n'ai pas passé mon enfance)
Mais qui fut une école, buissonnière,
Un dortoir, une fête, la matrice d'un cauchemar
Et sa tombe (qu'elle reste à jamais scellée),
Une page vierge sur laquelle je fis gicler l'encre
Furieuse de ma jeunesse, tétant
De nombreux alcools, vu déformé à travers
Le verre d'une bouteille par les anges,
Qui me jugèrent - probablement - indignes d'eux.
Je suis descendu le long de ses quais,
Quand le soleil désertait, en me trouvant
Interdit de penser à une seule idée glorieuse -
Sur un banc, en plein boulevard, je m'arrêtais
Conscient que là aussi je n'étais qu'un sédiment
Humain charrié bon gré mal gré par le
Grand Fleuve - et je replongeais dans l'ivresse
Qui m'excusais de ne pas être, déjà, devenu
Quelqu'un ; et je repartais, pour une heure,
Sans savoir si je tomberai enfin d'accord
Au coin d'une rue avec le nom d'un objet,
Projeté mollement jusqu'à un mur sale,
Lardé d'affiches délavées, lacérées par les griffes
De quelque animal rendu fou par son désir.
J'humais l'odeur de la lutte avant de m'en
Débarrasser, en même temps que de toute maturité,
En fonçant tête baissée dans le vent salutaire
Du soir, qui souffle parfois sur les villes
A cause des avenues, ces déchirures de l'ordre,
Et l'ivresse devenait merveilleuse, bien plus vaste,
On aurait dit que la ville entière soufflait
Autour de nous : marcheurs, clochards, automobilistes,
D'une haleine renouvelée, d'une pollution inédite -
Ha, ce n'était pas alors ma ville, mais La ville,
La ville unique où l'homme ne peut plus faire
Autrement que de bouillonner, mélangé à tant
D'êtres et d'êtres vieux, fatigués, jamais sortis
De leur cocon, milliers de larves infusant
Dans ce qui serait le creuset d'un alchimiste invisible,
Qui, ayant trouvé l'union de sa moitié parfaite,
Décanterai là d'un amour pur, à jamais inconnu
De nous...
Posté par Vivien
- 09 août 2016 - 07:18
Ses mains sont si petites, il me faut veiller sur elles.