Dans le brouillard bleuté de ma mémoire
Tes baisers laissent des marques rouges
Sous le clin d'oeil complice des étoiles
Nos corps ont ricoché de vitres en miroirs
Et tu t'es endormie épuisée de soupirs
Au sortir de la nuit plus rien ne bouge
Jusqu'Ã l'appel de l'oiseau
Qui a perdu sa route
Jusqu'au froid qui se craquelle
Au ras des épis de soleil
Et puis les réflexes rageurs des chiens
Et puis la frénésie des bruits
Au petit matin
Je suis là debout et tu t'éveilles
Tu réclames de quoi boire de quoi manger
Et de quoi embrasser
Dehors les arbres déambulent follement
Dans le vent
Et toi tu restes là cerclée de douceur
Et puis lentement les heures
Prennent l'eau
L'eau du temps qui jamais ne désaltère
Dans mon souvenir
Ton sourire comme une plaie d'étoiles
Au début d'un automne ensanglanté
Déjà le jardin sent le moisi
Avec ses fantômes de fleurs
Dans les pluies du matin
Tes sourires arc-en-ciel
Et tu es partie en emportant le secret du monde
Partie sans laisser d'odeur
Tes mains de sable fauve
Façonnaient le silence
Tes cris d'amour dans le nu de la plage
Faisaient fuir les reflets mauves des mouettes
Aux dernières tendresses
Du coucher
De soleil
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