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chevalier dupin

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Hors-ligne Dernière activité : juil. 27 2025 05:08

#402712 Le ventre de Paris

Posté par chevalier dupin - 26 juillet 2025 - 10:23

Le ventre de Paris
Aussi urbain soit-il
Avec nous qu'il sait être si vil
Le ventre de notre Paris
Celui de notre dame ogresse
Vaut bien une messe
 
Le ventre de Paris
Qui n'est pas une sainte
Plusieurs fois s'est arrondi
Le ventre de Paris
Vingt fois vu enceintes
Est murs et mûr comme un fruit
 
Le ventre de Paris
Libéré de sale engeance
N'a accouché d'aucune souris
Le ventre du Paris qui s'aime
Pour chaque délivrance
A fait un tour sur elle-même
 
Le ventre de Paname
Est celui d'une grosse dame
N'en sortant pas grandi je vis
Dans son dix-huitième nourri
Dans une des deux tours sur elle
Au sein de la porte de la Chapelle
 
Au vingtième à vol d'oiseau
Du Sacré-Coeur que j'entends battre
Dans la poitrine de Montmartre
Nombriliste je surplombe tout là-haut
Sous le ciel logeant Zola
Le ventre de Paris Halles ah là là !
 
Halles mais pas que... de Paris
Le ventre je parie avec des si
Qu'on le mettrait en bouteille même
Qu'on le mettrait en Jéroboam
Tant il est énorme à l'extrême
Le bidon d'ogresse de Paname​ !


#402644 Et si tu m’aimais sans le savoir

Posté par chevalier dupin - 09 juillet 2025 - 12:53

Si tes yeux
Avaient des vues sur les miens
Ça ne te regarderait pas
Les gestes merveilleux
Que tes mains
Oseraient pour moi
Jamais ça ne te toucherait
Ce que ta bouche ferait
Entendre
De tendre
À mes tympans
Ça ne te parlerait nullement
Ce que tu ressentirais enfin
De mes effluves passionnés
Te passerait sous le nez
Sans qu’il en soit au moindre parfum

 

Ah si tu n’en avais conscience
Combien pourrais-tu me chérir !
Dont tu aurais l’ignorance
Au point de n’en souffrir
Sous le poids d’aucun remords
Quel bel amour privé de mort
À l’insu de ton coeur battant
Pourrais-tu me porter dedans !




#402568 Tous les murs auraient-ils des oreilles ?

Posté par chevalier dupin - 16 juin 2025 - 06:59

Tous les murs auraient-ils des oreilles ?
Au hasard de quelque malfaçon
Au ciel dans le plus vif appareil
On dirait bien que celui du son

Suivant le grand vent là qu'il avionne
Aurait un cul plutôt ! plutôt gros
Avec quoi il pèterait plus haut
Que le trou de la couche d'ozone


#402549 Poisson sage et gentil…

Posté par chevalier dupin - 02 juin 2025 - 09:51

Poisson sage et gentil
Dont le regard me dit
Qu’il m’imagine ami
Dans cette rêverie

 

Tout poisson que je sois
Comme un frère pour toi
Sais-tu comment ta mer
Jugera la chimère ?

 

Car si je suis poisson
Que le temps y soit clair
Ou propre à la mousson
Que ne ferais-je en l’air

 

Encore à y rester
Sinon lors me noyer ?
Le fallant cependant
De milieu en changeant

 

Poisson serais-je heureux
Dans l’eau comme un moi-même
D’aventure du feu
Ne songeant qu’au baptême ?

 

Or poisson si j’étais
Ne serais-je jamais
Posé sur mon séant
Debout sur l’océan ?

 

Dans l’état des poissons
Au flot des vagabonds
Pourrais-je seulement
Dormir au long d’un banc ?

 

Enfin tel un poisson
Plongé dans la boisson
Ne lui laissant qu’en vivre
De quoi donc serais-je ivre ?

 

Poisson gentiment sage
Dont la bouche au passage
Ne dit ce qu’on répond
À pareilles questions

 

Oublie ce que je suis
Et ne suis plus depuis
Que nous fûmes amis
Merci pour ce moment

 

De si douce folie !
Et adresse de tendres
Baisers à ta maman
Elle a bien dû comprendre

 

Au fil de l’entretien
À aller dans le tien
Que je n’étais vraiment
Pas dans mon élément !




#402150 Pendulaison

Posté par chevalier dupin - 23 février 2025 - 11:25

Il passe avec moi
Comme un ange qu'il n'est pas
Il passe en silence même le bonheur
Car toujours temps est-il encore
Ce silence s'il est d'or
Qui me fait vivre des ors-heures !




#401733 Si le ciel écrit est-ce en vers de gris ?

Posté par chevalier dupin - 05 décembre 2024 - 10:33

À l’âme ayant mis son bleu
Parce qu’il est triste aujourd’hui
Dans le blanc des yeux nuageux
Je vois bien que le ciel écrit


Au jour écrit-il à la cendre :
« Aussi sec avec toi je vais
Malheureusement descendre
Car de pluie comme jamais
De neige n’ai-je plus ! »


Tombé un peu moins bas
En revanche l’âme à fendre
Hier avait-il beaucoup lu
Était-ce pire ou pas
Mieux à l’entendre ?


Quoi qu’il en fût l’œil au cyclone
Dans les feuilles de l’automne
Le souffle court à la terre
Des sanglots dans la voie
Qu’emprunte étourdiment l’oie
Sauvagement tête en l’air


Avait-il lu et encore lu
Tous les mots de l’envers
Par la faute des échos de l’hiver
Dont hélas je n’avais rien perdu
Rien sauf peut-être
La vie à ma fenêtre




#401683 Serait-il fou de sauver notre noblesse ?

Posté par chevalier dupin - 20 novembre 2024 - 03:49

Si tout en ce monde d’arnaqueurs
N’est que tricherie et bassesse
Bons princes tels lions de cœur
Serait-ce fou d’en sauver la noblesse ?


Puisqu’à plus d’un titre elle importe
Faisons-y le baron même servile
Préservons chaque marquise à sa porte
Chaque grand duc aussi rapace soit-il


Et chaque vicomte - ne l’oublions pas ! -
Qui donc imaginerait dans l’existence
À demeure ou parmi ses dépendances
Encore que le comte n’y soit ?


De rêve non cauchemardesque
Quelle vie serait-elle de château
Comment vivre comme un roi
Si personne de chevaleresque


Pour ça ne monte au créneau
Ni nul page ne se tourne vers ça ?
Sauver la noblesse de France: belle quête !
Seigneur ! si l’on pouvait n’en perdre la tête
!




#401611 À MORT VIVANT (plus on vit plus on meurt)

Posté par chevalier dupin - 05 novembre 2024 - 12:31

Chaque jour accompli
Ajouté aux précédents
Fait le vécu l'amplifie

 

Dans le même temps
Qu'il rejoint ce qui au total
Se terminera bien ou mal

 

Plus on est vivant du moins
Comme la mort vient
Plus on meurt de vivre loin

 

Or très vite est-il plus court
Au long cours soudain
De vivre encore
Que de mourir toujours

 

Vive la fin alors !
Car vivement donc
Si pour quiconque
C'est la mort

 

Jusqu'au bout
Et fatalement d'abord
Même par-dessus tout
Ainsi aussi
C'est la vie !




#401607 Avec le brouillard qu'est ce que je déguste !

Posté par chevalier dupin - 04 novembre 2024 - 04:41

Un brouillard à couper au couteau
Ce n'est pas vraiment du gâteau
Y prenant part dans le froid
Imaginé en bouche je dirais plutôt
Qu'il aurait le goût d'une purée de pois
D'ailleurs comme il tombe par terre
Je vais le finir à la cuillère




#401583 UN PEU BEAUCOUP À L’APHONIE

Posté par chevalier dupin - 30 octobre 2024 - 07:59

Bientôt décédé à ne plus l’ouvrir
Muet comme une tombe serais-je
Mon silence de mort pour tout dire
Poussant à fermer la gueule des enfers
Nul son ni squelette n’articulerais-je
Sinon rien que dalle que dalle funèbre autour
De moi le temps de me faire terre


Ma langue donnée pour toujours
Aux charognards que sont les vers
Et quelques insectes nécrophages
N’ayant qu’à garder le secret sur l’âge
Des artères exangues de l’univers
Laissé là sans voix serais-je pour l’infini
Le même mime que celui qui t’aimait à l’aphonie




#401577 Dans le couchant funèbre

Posté par chevalier dupin - 30 octobre 2024 - 04:44

À l'orée de l'éternelle nuit
Au crépuscule de la vie
Les derniers jours n'ont
Plus rien pour vivre ils sont
Fauchés balayés à mort
Et quand tombe le soi
Entre chien et loup
Pour une seule fois encore
C'est la fin du moi
Avec le manque de tout




#401559 Elle ma plaie

Posté par chevalier dupin - 23 octobre 2024 - 05:59

Merci ! Content que ce poème vous ait plu.




#401558 N’EN AURAIS-JE RIEN À BATTRE…

Posté par chevalier dupin - 23 octobre 2024 - 05:57

Il me reste toujours la langue du condamné : une langue bien pendue selon ma muse et mon bourreau de cœur !




#401541 Elle ma plaie

Posté par chevalier dupin - 21 octobre 2024 - 10:25

Elle ma plaie
Au bout du fil de ma fêlure
Elle ma plaie
Quand je n'entendais
D'abord qu'une déchirure
Elle ma plaie
En coeur et toujours
Sans m'avoir jamais
Semblée sûre
Sans blessure d'amour
Elle ma plaie
Dont je n'avais cure
Qui me déplaît d'aventure
Elle ma plaie
Sans arrêt
Mais avec coupure
Elle ma plaie
Ma plaie pleureuse
Douloureusement
Que j'appelais
Ma lésion dangereuse
Ouvertement
N'est plus en moi
Qu'une malheureuse
Qu'une malheureuse
Balafre d'émoi




#401487 N’EN AURAIS-JE RIEN À BATTRE…

Posté par chevalier dupin - 16 octobre 2024 - 12:42

Pour me fusiller d’un regard
Le chagrin a choisi son arme
Ce sera ma vision du désespoir
Dont il tirera les larmes
À mal réel de ses cartouchières
Sous mes lourdes paupières
D’où son feu pourra pleuvoir


En pleine face pour m’avoir
Le chagrin fera parler la poudre
Aux yeux qui me sont foudres
De guerre lasse à ne plus voir
L’amour aveuglant dans le noir
De son contraire éblouissant
Que comme le faux diamant


S’offrant ténébreux à un solitaire
L’eau à la bouche de son revolver
Après lui le chagrin à répétitions
Me fera chanter en canon
Chargeant à fond de condamné
L’âme me tenant toujours tête
Avec les plombs qui se pètent


Quand sa peine est carabinée
À blanc semblant mettre en joue
Un flot de sanglots acajou
Pour saigner mon teint d’albâtre
Le chagrin se voudra tueur
Mais comment saurait-il abattre
À battre celui qui lui donne un cœur?