Dyonisos

Pensées spatiales

Il y a dans mon crâne
Un univers secret
Un désert, un palais
Et un Roi qui y flâne

Curiosité

Avez-vous vu l’enfant?
Celui que j’ai perdu
À travers tous ces gens
Au milieu de la rue
Elle cherchait la magie
En ce monde de géants
Et vous les abrutis
Qui scrutez au-devant
Vous n’avez pas compris
Que le petit est grand
Dans l’infini néant
De vos vies de passants
...Que le curieux se cache
Se trouve un peu partout
Au milieu de la masse
Dans les douves et les trous
Mais on s’empêche de voir
Dans nos lunettes fumées
La dépêche des regards
Et cette curiosité
Cachée dans les grenailles
Ce petit je-n’sais-quoi
Cet oubli, ce détail
Rivé dans un endroit
La réponse aux questions
Est là! devant nos pieds
Elle s’enfonce au fin fond
Nous pend au bout du nez

Evelyne Francis McHale

C’était un premier mai

Dix neufs cent quarante sept

Au milieu de l’été

Dans un quartier jet-set

Un ange s’est abattue

Du sommet de l’empire

Étrange et résolu

Un décès que j’admire

Il faut pourtant des ailes

Quatre-vingts six étages

Du haut de ce gratte-ciel

L’abysse est un nuage

Sur son lit de métal

Evelyne semble en paix

On envie au final

Tout le spleen qu’elle avait

Sur cette limousine

La belle aux fers grinçants

À une très jolie mine

Des perles et des gants blancs

Évidemment la mort

N’est pas un joli thème

Mais devant ce décor

Je n’ai pas eu de peine

La reine à son tombeau

La scène est magnifique

Le dilemme est si beau

Quand on aime le tragique

Admirez ce rictus

Et ce corps d’innocente

Faites sonner l’angélus !

La mort est élégante

Voyage

Ma peau est constellée

Mes yeux en galaxies

Un ruisseau dans les pieds

Et du feu au nombril

Car je ne réveille pas

Ce Géant endormis

Le soleil ici-bas

Est blanc et parfois gris

J’ai vu des feuilles de cire

Sur mon terrain de gouache

Elles se cueillent au désir

À la main de Sasquatch

Le ciel eau-de-javel

Qui nettoie mon regard

Dans cette flore pastel

 Entre mes nénuphars

Un rien me cloue le bec

Dans le bruit du silence

Dans ce flou en direct

Je reprend connaissance

Je défie mon visage

Avec un franc sourire

J’ai compris le mirage

L’avant et l’avenir

Tout est de passage

Les gens nous quittent

C’est décevant

Souvent si vite

En un instant

Et on s’agrippe

A ce moment

Qui nous habitent

Par en-dedans

Les gens nous quittent

Énormément

On se croit quitte

Des évènements

De ce chapitre

De ce roman

Qui prend la fuite

En emportant

Les marguerites

Les sentiments

On revisite

À contretemps

Les boules à mites

Et les tourments

Puis on agite

Le drapeau blanc

Quand l’on médite

Dorénavant

À cette visite

À tous ces gens

On comprend!

Que tout s’effrite

Que nous sommes impuissants…

J'abonde dans le même sens! le dernier couplet punch avec force! je l'ai relu plusieurs fois! très bien écris

Ne dis rien

Pleure un bon coup et ne dis rien

Viens là mon frère! à ta rescousse

Pourquoi la guerre entre nous tous?

J’ai peur de tout, même de tes mains

Plus un oiseau dans les parages

Le sifflement des obusiers

Et moi l’enfant désabusé

Dans le chao du paysage

Dans la cage de tes bras d’acier

Trouverais-je un peu d’accalmie?

Dans ce piège de feu et de bruit

En ce passage non-obligé

Le sang pourtant est bien réel

Mais l’image n‘est qu’en noir et blanc

Le ravage de ces innocents

Le temps passé et les séquelles

Font de mon cœur un lieu sauvage

Et de mes yeux des trous béants

J’ai fait du mieux mais c’est troublant

Car la douleur est mon otage

Pleure un bon coup mais ne dis rien

Voilà mon frère… oui j’ai la frousse

Pourquoi la guerre entre nous tous?

J’ai peur de tout mais pas des miens

Appétit

À matin

Tu fais la baboune

Baloney

Les deux yeux…

brouillés

Pis d’la peine…

au beurre noir

Les cheveux ….

fricassés

Des couteaux din yeux

On s’couche en cuillère

Et tu tournedos

Quand j’te mords la peau

Prosciutto…

Ya comme un frette

Un frigo

Entre nous deux

Un air de bœuf

J’me sens maigre

Langue de porc dans l’vinaigre

Tu m’donne faim

Le matin

Quart de cuisse et poitrine

J’te tartine

Pis j’t’achale

Queue d’cheval

Tes yeux d’vache…

Me fusillent

J’suis une tache

Une anguille

Sous les draps

J’suis pervers

T’es un plat

Un dessert

Gourmandise

Du matin

Une cerise et des seins

Mais dis-moi? Et toi

…. t’as l’appétit?

T’as faim?

Chérie…

Ce matin?

Garde-chasse

Tu sais bien… ça s’fait pas…

Tirer sur un animal

Le laisser seul dans l’bois

Saigner comme un chacal

On ne donne pas un gun

Aux amateurs de sang

On pardonne trop souvent

Aux tireurs débutants

Tu sais bien… ça s’fait pas

Mais toi tu t’en caliss

J’t’ai vu tirer dans l’tas

Vois-tu la cicatrice?

La plaie s’est refermée

T’as gagné, j’ai perdu

T’étais pas obligé

Tu sais?

De me tirer dessus

Toi tu braconnes les cœurs

Les blesse, les abandonne

I guess que t’as du fun!

Moi je suis pas chasseur…

Je comprends pas pourquoi

Les gens mutilent les bêtes

Ces gens sont hors-la-loi

Personne ne les arrête

La nature est sauvage

Pleine de vipères, de guêpes

Soit sur que cette image

Est bien claire dans ma tête

C'est suintant et apaisant à la fois... j'aime!

Dans l’attente…

Tu n’as jamais connu

Ce qu’est le vrai amour

Je te sais bien déçu

De ce mauvais séjour

Il te faudra du temps

Pour comprendre qu’ici-bas

Nos karmas décevants

Sont tendres et parfois froids

Dans mon cœur qui déborde

T’as dressé un barrage

La peur et la discorde

Veulent céder le passage

Veulent s’accrocher au pire

Belle chiqueuse de guenille

La fée est un vampire?

Ou l’heureuse petite fille?

Et je redoute le mieux

Sur ta peau qui respire

Rien à foutre de ton jeu

Des défauts à séduire

Une femme sans soutane

Qui craint mes mains de feu

Une flamme sans butane

Qui s’éteint peu à peu

Et je veux t’allumer

Te raviver la mèche

Mais tu es mésange-geai

Ou bien la pie-grièche

Mais comme tous les oiseaux

Je me cache pour mourir

Tel un homme navajo

Qui s’arrache le sourire

Car je refile sans cesse

Le tissu de ton corps

L’asile de ma détresse

Ton refus, mes remords

Et je me questionne tant

Sur toi et moi… et tout

Une tonne de sentiments

Que je crois un peu flous

…

Un peu fous :$

Teasing Queen

T’as couru après moi

….

J’ai voulu être à toi

T’a fuis sans dire pourquoi

Mais dis-moi …. je suis quoi…

Pour toi?

Quand l’homme ne suffit pas

À plaire à ton modèle

Toi tu l’abandonne là

En vulgaire chat d’ruelle

…

Tu cajoles tes chatons

Plus que tu n’as d’amour

T’isole des émotions

Et n’en donne en retour

…

Je te sais bien brisée

Difficile à séduire

Je voulais t’amuser

Inutile de te dire

Que j’y ai bien pris goût

Évidemment, toi, non!

J’ai senti l’interdit

Assis dans ton salon

…

Mais où est ton sourire?

Belle chiqueuse de guenille

Les bonbons, le plaisir

Et ton rire de jeune fille?

Une femme dans sa soutane

Qui craint mes mains de feu

La flamme sans son butane

Qui s’éteint peu à peu

Mais tu n’as pas de temps

Que je prenne soin de toi

Et je crois cependant

Que ta peine

À besoin

D’un sparadrap

Qui t’aime

Comme moi

Le Fou du Roi

Je suis aux anges

Et aux démons

Je suis orange

Et puis citron

Caméléon

Et sans couleur

Mon opinion

Est sans saveur

Je parle aux filles

Et aux garçons

Je suis Gorille

Parfois guenon

Je bouge le pion

Retarde le Roi

Je suis bouffon

Ou je ne sais quoi

Qui suis-je au juste?

Du vrai, du faux

On pige, on juge

Tous nos défauts

Je suis Ying-Yang

 Mort et humain

Un boomerang

Qui part, reviens

La vie est courte

Pourquoi choisir?

On peut s’en foutre

Sans repentir

Car j’ai désir

Que vous et moi

Ayons plaisir

À jouer

Les fous du Rois

Pour une fois….