Image exigente du poète seul dans son rêve, refusant les compromis(sions) et prenant le risque de s’exclure par cela même de la société. Attitude assez baudelairienne.
- Esterina et M. de Saint-Michel aiment ceci
Posté par Jped
- 29 juin 2025 - 03:55
Image exigente du poète seul dans son rêve, refusant les compromis(sions) et prenant le risque de s’exclure par cela même de la société. Attitude assez baudelairienne.
Posté par Jped
- 24 juin 2025 - 10:19
L’homme dans son rapport intime avec la nature : quand les saisons sont des émotions !
Posté par Jped
- 22 juin 2025 - 10:53
sous les draps,
la main tâte autour d'elle,
se hasarde en territoire inconnu,
comme une pieuvre
sort de son antre sous-marin,
dans la nuit des profondeurs
la main-tentacule s'étire,
se plaque,
se déplace
parfois légère comme une liane,
parfois insistante, tendue
comme prête à saisir sa proie,
oursin, crevette, coquillage nacré,
toutes les promesses de l'aube,
parfois furtive, soudain apeurée
si elle sent l'ombre d'un squale
s'étendre au-dessus d'elle
alors,
saisie par une crainte ancestrale,
une terreur irrépressible,
indomptée, elle se contracte,
chasseur à son tour chassé,
pauvre voleur pris en flagrant délit,
elle se referme sur elle-même,
et, dans un jet d'encre,
elle disparaît au fond de son trou
...
... et toi, tu sors de ton rêve
Posté par Jped
- 07 juin 2025 - 07:46
Posté par Jped
- 06 juin 2025 - 08:23
Dos crawlé
face vers le ciel,
ses deux bras, l'un puis l'autre,
labourent la surface de l'eau
comme les aubes des bateaux
qui remontaient le Mississipi
ou comme les norias
dans les terres assoiffées du sud
chaque brasse soulevant une traînée
de perles nacrées, queue de comète
un instant suspendue dans l'air,
puis s'évanouissant
un étau froid enserrant sa poitrine,
l'instant d'avant chauffée à blanc
par le sable brûlant au soleil,
nappe liquide frémissante
sur son torse, parcourue
par de courtes vaguelettes
comme sur la plage à marée basse
le visage à demi-immergé,
divisé au couteau par la ligne-frontière
entre l'air et l'eau, nuque glacée,
face éblouie
tout le corps enveloppé
comme par la longue caresse
d'une main de femme,
la nuit,
dans ces noces de l’homme
et de l’océan
Posté par Jped
- 02 juin 2025 - 06:36
Posté par Jped
- 28 mai 2025 - 09:43
Poème empreint d’un « réalisme magique » qui magnifie les plus humbles éléments de la nature et réveille en nous le sens du merveilleux…
Beau texte qui invite au voyage mais "qui, ici, aux portes de San Pedro" m'a fait grincer les dents !
Merci pour vos lectures et vos commentaires.
Posté par Jped
- 24 mai 2025 - 09:01
A Jaca, encore en vue des sommets pyrénéens où s'accrochent
les derniers glaciers, entre les hauteurs de la citadelle et la cathédrale,
les rues s'égaient entre ombre et lumière en ce début d'été,
ici groupes sonores traversant la place puis disparaissant,
là, terrasses des bars à tapas se garnissant peu à peu,
tandis que le vieux fleuriste aux gestes lents et mesurés
rentre ses pots, alignés à même le sol devant sa boutique,
comme il l'a fait deux fois par jour, toute sa vie, à la belle saison,
dans un acte cérémonial et sacré de sacristain ou de prêtre
qui, ici, aux portes de San Pedro, prend des airs d'éternité
aussi, quoi de plus naturel que ces impalpables flocons de neige
pourtant improbables à une telle époque de l'année et sous ce soleil,
qui, sous l'effet d'un souffle de vent, voltigent autour de nous,
sans que, d'ailleurs, les gens ne leur prêtent la moindre attention,
comme s'ils ne les voyaient pas, comme s'ils n'étaient rien d'autre
que le fruit de notre illusion, une pure création de notre esprit :
pourtant ils sont bien là, dansants et virevoltant autour de nous,
aussi insaisissables que les bulles de savon de notre enfance,
et, par endroits, formant au sol un feston d'écume légère,
comme celui que laisse la vague quand elle se retire, sur le sable
mais ces flocons ne s'évanouissaient pas au contact des corps
ou du soleil ; immatériels, ils n'étaient faits ni d'eau ni de glace
et, en remontant le courant ténu et régulier de leur flot aérien
le long des rues - explorateurs à la recherche des sources
d'une rivière inconnue, dans un pays incompréhensible, étrange -
nous découvrons, sur les pentes herbeuses autour de la citadelle,
des arbres démiurges - des peupliers carolins, en ordre serré,
tels des fantassins géants marchant fièrement au combat -
qui dispersaient aux quatre vents ces milliers de cocons duveteux
qui, un instant, nous avaient fait croire que l'hiver s'invitait
en ce début d'été, que la Noêl et ses mirages étaient de retour,
que le pouvoir nous était donné, soudain, de remonter le temps
telle est la force, en nous tous, de l'imagination, et du désir,
tant, en pays étranger, nous ne nous étonnons plus de rien,
prêts à croire ou à inventer les contes les plus invraisemblables,
emportés par le sentiment de l'impunité et par un souffle de liberté,
et avec l'impression fugitive d'avoir franchi les frontières du réel
parce que l'on est,
tout simplement,
de l'autre côté des Pyrénées
Posté par Jped
- 21 mai 2025 - 04:25
Compte-rendu glaçant de l’insomnie et du phénomène de dépersonnalisation qui l’accompagne.
Posté par Jped
- 18 mai 2025 - 03:59
Nous peuplons le monde de faux-semblants… .On songe au divertissement pascalien.
Posté par Jped
- 14 mai 2025 - 10:58
Est-ce en nous l’instinct de mort, la peur, le vertige du néant?
Posté par Jped
- 11 mai 2025 - 08:50
L’image de la bouteille à la mer traduit bien le caractère hasardeux, miraculeux de la poésie
Posté par Jped
- 10 mai 2025 - 10:35
Hum !
j'ai connu l'île de Ré avant (il y a longtemps)...
C'est devenu un lieu imbuvable, peuplé de touristes stupides dès que la saison s'y prête ...
En réalité, ce sont des souvenirs d’enfance fantasmés, d’avant le pont. Privilège de la mémoire!
Posté par Jped
- 09 mai 2025 - 09:41
comme un navire immobile
sous un ciel intensément gris,
en cale sèche à marée basse,
coque à nu, sertie de varech,
de coquillages et de boue,
du sang de ses marais salants,*
ses passagers prisonniers
tels les forçats d'autrefois,
en partance pour la Guyane,
dans un temps suspendu, indistinct,
où les voix se mêlent aux cris
des mouettes
et des marins péris en mer,
l'île de Ré,
si familière, si secrète,
si proche et si lointaine
*La couleur des marais salants varie selon la salinité et dépend des micro-organismes présents dans l'eau. Elle peut être d'un rouge intense.