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voltene sue

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Publications sur Toute La Poésie

Nous avons soif

17 septembre 2013 - 05:14

Nous avons soif, nous avons soif !

Nous avons soif, d’amour, d’humanité et de fraternité

Nous avons soif de matins clairs

De lendemains qui chantent

Et puis de beaux dimanches

Avec des nappes blanches

Sur des tables dressées

Dans le milieu des prés.

 

Nous avons soif !

De vin blanc qui pétille

qui mets le feu aux joues des filles

à leurs lèvres vermeilles

que l’on peut embrasser

sans devoir se cacher

et qui dansent au soleil

en regardant le ciel,

dont le bleu se déverse

dans les cœurs et les têtes

embrasés par la fête,

et que l’on peut faire tourner

pour ne plus les lâcher

jusqu’à les faire tomber

à la renverse.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De votre société livrée

Aux imbéciles affamés

Occupés à précipiter

Leur pauvre monde chaotique

Dans le néant de leurs tristes politiques,

Et dont le but inavoué

N’est autre que de s’accaparer

Le trop plein de richesses

Qu’il ne faut partager

Qu’avec soi, qu’avec soi !

Sans se préoccuper du déluge annoncé

Ni des arches de Noé

Qui devront embarquer

Bientôt le peu d’humanité

Qu’il pourra nous rester.

 

Nous avons soif, nous avons soif !

De nos enfants qui jouent

A reconstruire le monde,

De leurs rêves fertiles

Sauveurs de nos espoirs envolés

Mais jamais abandonnés,

Et prêts à ressusciter

Aux premier sourire éclairé

de leurs yeux étonnés

qui parfois nous redonnent

quand on s’y abandonne

l’avant goût de la légèreté

qui depuis trop longtemps

nous a quittés.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De vos tristes combines

Que les médias illuminent

De leurs flots de mensonges

Laquais serviles et efflanqués,

Qu’aucun remord jamais ne ronge

Du temps qu’ils puissent récupérer

Quelques morceaux,

Quelques quartiers

De la pitance frelatée

Qui pourrit au fond des paniers

De ceux qu’on dit favorisés.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De la violence inévitable et légitime

Dans laquelle nous allons devoir sombrer,

Engendrée par la pauvreté

dans laquelle

Vous voudriez continuer à confiner

Nos mères, nos frères, nos sœurs,

Nos femmes et nos enfants.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

ne vous approuver,

Ni de marcher à vos cotés

Au pas cadencé de vos armées de policiers

Garants de notre sécurité.

Nous n’avons pas faim, nous n’avons pas faim !

De votre constant saccage

Du jardin de la beauté

Que nous n’aurions

Jamais du déserter.

 

Nous n’avons pas faim, nous avons soif !

Nous avons soif, d’amour, d’humanité et de fraternité

Nous avons soif de matins clairs

De lendemains qui chantent

Et puis de beaux dimanches

Avec des nappes blanches

Sur des tables dressées

Dans le milieu des prés.

Nous avons soif !

De vin blanc qui pétille

Qui mets le feux aux joues des filles,

A leurs lèvres vermeilles

Que l’on peut embrasser

sans devoir se cacher

Et qui dansent au soleil

En admirant le ciel.

Vous qui dansez sans me voir...

13 septembre 2013 - 05:31

Vous qui dansez sans me voir,

qui dansez sans savoir que moi je vous vois, non,

je fais plus que vous voir je vous sens

près de moi, près de nous,

car vous êtes je le sais,

le soleil espéré de tous ceux

 qui voudraient se trouver à leur place,

dans la plénitude et la certitude de n’avoir à faire

que ce pourquoi ils sont nés,

ce pourquoi leurs deux pieds sont posés sur la terre.

 

Vous qui dansez sans me voir légère, légère,

vous êtes la beauté sanctifiée

envolée au-dessus des cratères de l’apesanteur

 et de la peur des hommes,

 qui s’enfoncent un peu plus chaque jour

 dans les profondeurs des antipodes de votre légèreté.

 

Vous qui dansez sans me voir,

vous êtes le vertige absolu de l’amour universel,

dont vous tracez dans l’air

la trajectoire évidente sur le parvis du temps,

 de l’éphémère et des actions de grâce,

dans la blancheur des après-midi des faunes,

 dans la lumière des gares

et les stations d’un chemin de croix de la joie,

dont vous illuminez les pavés,

à tout jamais marqués par la poussière de poudre d’or

 incrustée sous vos pieds.

 

Vous qui souriez sans me voir,

savez-vous qu’à vous voir,

et par je ne sais quel mystère,

 je n’ai plus qu’à me taire,

qu’à vous suivre,

je n’ai plus qu’à sourire moi aussi.

 

Vous qui brillez sans me voir,

vous éclairez la nuit du théâtre des ombres,

et le noir du décor ne peut que s’effacer

devant la somptueuse évidence

de la clarté de votre corps.

 

Vous qui volez sans me voir,

 au-dessus des lambeaux du savoir,

au-dessus des tombeaux de la gloire et des indifférences,

vous qui tracez des espaces à venir

infranchissables et improbables,

votre corps vous honore,

votre corps nous honore et nous laisse à rêver que,

pour un instant peut-être,

nous pourrions retrouver

notre si lointaine

et si précieuse légèreté.

 

à Polina Semionova

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2046

11 septembre 2013 - 04:00

J’aimerais tellement m'embarquer pour 2046

et croiser Zhang Ziyi sous la pluie,

robe à fleurs, col mao, bleu de chine,

me noyer dans son regard furtif

d’animal aux aguets fugitif,

précédée du parfum aérien

de sa peau blanche et lisse,

de ses cheveux perlés

qu’une épingle en bambou

retient,

pour laisser à son cou

dérouler une mèche

ainsi qu’une amulette orientale

aux deux Z enlacés

noir de jais,

Zhang Ziyi.

 

Egérie de la nuit croisée au ralenti,

aux marches du palais sans étoile

d’un hôtel de passe-passe aux volets rouges et verts,

qu’un néon hésitant électrise

d’un « Motel » rose et mauve,

témoin privilégié de nos chassés-croisés du soir,

quand un regard suffit

à tout faire basculer

dans le noir et le rouge

des lumières de Shanghai.

 

Papillon de la nuit

qui s’éloigne au ralenti,

pour finir sur la plage

d’un arrêt sur image

indéfinissable,

quand à l’encre de chine

le mot « fin » se dessine,

me laissant me noyer

dans le fondu au noir

de la fin

de la pellicule

de mon rêve

qui s’enfuit.

 

Fichier joint  2046.jpg   9,32 Ko   1 téléchargement(s)

La vie est un road-movie

09 septembre 2013 - 09:49

La vie est un road-movie, 

nous cherchons

des étendues lointaines

sans feux rouges, ni barrières,

des horizons propices à parcourir sans fin,

sous des nuages qui roulent au-dessus

de nos destins fragiles,

poursuivis par la mort, un camion noir

qu’un duel incessant

nous oblige à ne jamais laisser devant.

 

La vie est un road-movie

des motels lumineux nous attendent,

et nos corps fatigués ne demandent

rien d’autre que de s’allonger, lessivés,

près d’une femme alanguie

que nos sens interdit

font sourire et puis pleurer,

car elle sait les secrets bien cachés

dans le bleu électrique des enseignes

de l’hôtel des cœurs brisés.

 

La vie est un road-movie

ça va vite,

les lignes jaunes disparaissent et s’enfoncent

dans le gris de l’asphalte que le soleil transforme

en miroir de pétrole aux reflets mordorés.

La vie est un road-movie

et nous devons éteindre les radios infernales

dont le but inavoué n’est autre

que de nous faire rater la sortie

qui nous mènerait tout droit

sur la quatre voies

d’une immense liberté

qu’aucun GPS n’a encore localisé.

 

La vie est un road-movie

dont la batterie se vide,

et les phares qui s’éteignent

n’éclairent plus que nos pare-chocs défoncés

sous les coups répétés de nos vies cabossées.

La vie est un road-movie

et la vitesse ne peut

nous sauver de nous même

quand le pied au plancher ne nous reste

que la volonté de tout lâcher

pour oublier le réservoir bientôt aussi vide

que nos cœurs évaporés dans le voile de mariée

de la poussière soulevée

qui nous suit.

 

Fichier joint  road.jpg   8 Ko   1 téléchargement(s)

Cinq heures express

04 septembre 2013 - 05:35

Extrait de l'album "au Sud de nulle part"

 

Je suis dans l’express de cinq heures

et je grille toutes les gares,

des anges couchés sur le ballast

me disent que je suis le seul

à les voir et à les entendre,

Ils disent,

que je dois rester dans ce train

sans m’occuper

du chaos qui nous entoure et qui

de toutes façons

recouvrira le monde de sa noirceur

bien avant la dernière station

de la dernière correspondance

de la ligne souterraine

du temps présent.

 

Ils disent,

que je dois remonter jusqu’au

premier wagon et

y resté attaché sans douter,

pour continuer à crier au monde

les derniers mots d’amour

qu’il pourrait me rester.

Ils disent que,

c’est ainsi

que je serais sauvé, et

avec moi

tous ceux qui pourront

me voir et m’entendre

tout comme eux.