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voltene sue

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Hors-ligne Dernière activité : sept. 22 2015 04:26

#239154 Nous avons soif

Posté par voltene sue - 17 septembre 2013 - 05:14

Nous avons soif, nous avons soif !

Nous avons soif, d’amour, d’humanité et de fraternité

Nous avons soif de matins clairs

De lendemains qui chantent

Et puis de beaux dimanches

Avec des nappes blanches

Sur des tables dressées

Dans le milieu des prés.

 

Nous avons soif !

De vin blanc qui pétille

qui mets le feu aux joues des filles

à leurs lèvres vermeilles

que l’on peut embrasser

sans devoir se cacher

et qui dansent au soleil

en regardant le ciel,

dont le bleu se déverse

dans les cœurs et les têtes

embrasés par la fête,

et que l’on peut faire tourner

pour ne plus les lâcher

jusqu’à les faire tomber

à la renverse.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De votre société livrée

Aux imbéciles affamés

Occupés à précipiter

Leur pauvre monde chaotique

Dans le néant de leurs tristes politiques,

Et dont le but inavoué

N’est autre que de s’accaparer

Le trop plein de richesses

Qu’il ne faut partager

Qu’avec soi, qu’avec soi !

Sans se préoccuper du déluge annoncé

Ni des arches de Noé

Qui devront embarquer

Bientôt le peu d’humanité

Qu’il pourra nous rester.

 

Nous avons soif, nous avons soif !

De nos enfants qui jouent

A reconstruire le monde,

De leurs rêves fertiles

Sauveurs de nos espoirs envolés

Mais jamais abandonnés,

Et prêts à ressusciter

Aux premier sourire éclairé

de leurs yeux étonnés

qui parfois nous redonnent

quand on s’y abandonne

l’avant goût de la légèreté

qui depuis trop longtemps

nous a quittés.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De vos tristes combines

Que les médias illuminent

De leurs flots de mensonges

Laquais serviles et efflanqués,

Qu’aucun remord jamais ne ronge

Du temps qu’ils puissent récupérer

Quelques morceaux,

Quelques quartiers

De la pitance frelatée

Qui pourrit au fond des paniers

De ceux qu’on dit favorisés.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

De la violence inévitable et légitime

Dans laquelle nous allons devoir sombrer,

Engendrée par la pauvreté

dans laquelle

Vous voudriez continuer à confiner

Nos mères, nos frères, nos sœurs,

Nos femmes et nos enfants.

 

Nous n’avons pas faim ! nous n’avons pas faim !

ne vous approuver,

Ni de marcher à vos cotés

Au pas cadencé de vos armées de policiers

Garants de notre sécurité.

Nous n’avons pas faim, nous n’avons pas faim !

De votre constant saccage

Du jardin de la beauté

Que nous n’aurions

Jamais du déserter.

 

Nous n’avons pas faim, nous avons soif !

Nous avons soif, d’amour, d’humanité et de fraternité

Nous avons soif de matins clairs

De lendemains qui chantent

Et puis de beaux dimanches

Avec des nappes blanches

Sur des tables dressées

Dans le milieu des prés.

Nous avons soif !

De vin blanc qui pétille

Qui mets le feux aux joues des filles,

A leurs lèvres vermeilles

Que l’on peut embrasser

sans devoir se cacher

Et qui dansent au soleil

En admirant le ciel.




#238670 Vous qui dansez sans me voir...

Posté par voltene sue - 13 septembre 2013 - 05:31

Vous qui dansez sans me voir,

qui dansez sans savoir que moi je vous vois, non,

je fais plus que vous voir je vous sens

près de moi, près de nous,

car vous êtes je le sais,

le soleil espéré de tous ceux

 qui voudraient se trouver à leur place,

dans la plénitude et la certitude de n’avoir à faire

que ce pourquoi ils sont nés,

ce pourquoi leurs deux pieds sont posés sur la terre.

 

Vous qui dansez sans me voir légère, légère,

vous êtes la beauté sanctifiée

envolée au-dessus des cratères de l’apesanteur

 et de la peur des hommes,

 qui s’enfoncent un peu plus chaque jour

 dans les profondeurs des antipodes de votre légèreté.

 

Vous qui dansez sans me voir,

vous êtes le vertige absolu de l’amour universel,

dont vous tracez dans l’air

la trajectoire évidente sur le parvis du temps,

 de l’éphémère et des actions de grâce,

dans la blancheur des après-midi des faunes,

 dans la lumière des gares

et les stations d’un chemin de croix de la joie,

dont vous illuminez les pavés,

à tout jamais marqués par la poussière de poudre d’or

 incrustée sous vos pieds.

 

Vous qui souriez sans me voir,

savez-vous qu’à vous voir,

et par je ne sais quel mystère,

 je n’ai plus qu’à me taire,

qu’à vous suivre,

je n’ai plus qu’à sourire moi aussi.

 

Vous qui brillez sans me voir,

vous éclairez la nuit du théâtre des ombres,

et le noir du décor ne peut que s’effacer

devant la somptueuse évidence

de la clarté de votre corps.

 

Vous qui volez sans me voir,

 au-dessus des lambeaux du savoir,

au-dessus des tombeaux de la gloire et des indifférences,

vous qui tracez des espaces à venir

infranchissables et improbables,

votre corps vous honore,

votre corps nous honore et nous laisse à rêver que,

pour un instant peut-être,

nous pourrions retrouver

notre si lointaine

et si précieuse légèreté.

 

à Polina Semionova

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#238261 2046

Posté par voltene sue - 11 septembre 2013 - 04:00

J’aimerais tellement m'embarquer pour 2046

et croiser Zhang Ziyi sous la pluie,

robe à fleurs, col mao, bleu de chine,

me noyer dans son regard furtif

d’animal aux aguets fugitif,

précédée du parfum aérien

de sa peau blanche et lisse,

de ses cheveux perlés

qu’une épingle en bambou

retient,

pour laisser à son cou

dérouler une mèche

ainsi qu’une amulette orientale

aux deux Z enlacés

noir de jais,

Zhang Ziyi.

 

Egérie de la nuit croisée au ralenti,

aux marches du palais sans étoile

d’un hôtel de passe-passe aux volets rouges et verts,

qu’un néon hésitant électrise

d’un « Motel » rose et mauve,

témoin privilégié de nos chassés-croisés du soir,

quand un regard suffit

à tout faire basculer

dans le noir et le rouge

des lumières de Shanghai.

 

Papillon de la nuit

qui s’éloigne au ralenti,

pour finir sur la plage

d’un arrêt sur image

indéfinissable,

quand à l’encre de chine

le mot « fin » se dessine,

me laissant me noyer

dans le fondu au noir

de la fin

de la pellicule

de mon rêve

qui s’enfuit.

 

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#237935 La vie est un road-movie

Posté par voltene sue - 09 septembre 2013 - 09:49

La vie est un road-movie, 

nous cherchons

des étendues lointaines

sans feux rouges, ni barrières,

des horizons propices à parcourir sans fin,

sous des nuages qui roulent au-dessus

de nos destins fragiles,

poursuivis par la mort, un camion noir

qu’un duel incessant

nous oblige à ne jamais laisser devant.

 

La vie est un road-movie

des motels lumineux nous attendent,

et nos corps fatigués ne demandent

rien d’autre que de s’allonger, lessivés,

près d’une femme alanguie

que nos sens interdit

font sourire et puis pleurer,

car elle sait les secrets bien cachés

dans le bleu électrique des enseignes

de l’hôtel des cœurs brisés.

 

La vie est un road-movie

ça va vite,

les lignes jaunes disparaissent et s’enfoncent

dans le gris de l’asphalte que le soleil transforme

en miroir de pétrole aux reflets mordorés.

La vie est un road-movie

et nous devons éteindre les radios infernales

dont le but inavoué n’est autre

que de nous faire rater la sortie

qui nous mènerait tout droit

sur la quatre voies

d’une immense liberté

qu’aucun GPS n’a encore localisé.

 

La vie est un road-movie

dont la batterie se vide,

et les phares qui s’éteignent

n’éclairent plus que nos pare-chocs défoncés

sous les coups répétés de nos vies cabossées.

La vie est un road-movie

et la vitesse ne peut

nous sauver de nous même

quand le pied au plancher ne nous reste

que la volonté de tout lâcher

pour oublier le réservoir bientôt aussi vide

que nos cœurs évaporés dans le voile de mariée

de la poussière soulevée

qui nous suit.

 

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#237368 Cinq heures express

Posté par voltene sue - 04 septembre 2013 - 05:35

Extrait de l'album "au Sud de nulle part"

 

Je suis dans l’express de cinq heures

et je grille toutes les gares,

des anges couchés sur le ballast

me disent que je suis le seul

à les voir et à les entendre,

Ils disent,

que je dois rester dans ce train

sans m’occuper

du chaos qui nous entoure et qui

de toutes façons

recouvrira le monde de sa noirceur

bien avant la dernière station

de la dernière correspondance

de la ligne souterraine

du temps présent.

 

Ils disent,

que je dois remonter jusqu’au

premier wagon et

y resté attaché sans douter,

pour continuer à crier au monde

les derniers mots d’amour

qu’il pourrait me rester.

Ils disent que,

c’est ainsi

que je serais sauvé, et

avec moi

tous ceux qui pourront

me voir et m’entendre

tout comme eux.




#237145 Opium

Posté par voltene sue - 02 septembre 2013 - 05:57

Opium (V Sue)

extrait de l'album "au Sud de nulle part"

 

La ville palpite comme un cœur encore tiède

abattoir de l’amour,

et le parfum mouillé des feuilles

se répand dans le noir de ma chambre,

La porte se gonfle et se brise,

mon œil artificiel s’illumine et traverse

les dorures incrustées

du vitrail de Saint-François d’Assise.

 

Une femme aux seins nus

se regarde dans un miroir et murmure

« la peste est de retour »,

un linceul de dentelle noire

sur son corps obsidien et sans âge

me rappelle quelque veuve antique de Carthage,

Mes souvenirs se désincrustent

et les continents glissent dans la mer,

je suis une balle de revolver.

 

L’univers est un bloc sans étoile,

sous une pluie d’étincelles

un orchestre stellaire,

disparaît dans le trou noir

d’un accord déstructuré par le radium.

Un échiquier fantôme se déploie

et le fou m’a déjà dans sa mire,

la gueule de l’enfer s’ouvre grande

et sourit car elle sait

que le verbe a perdu la partie.

 

Et mes névroses extravagantes ressurgissent

en hosties lumineuses,

elles me happent et j’atteints

le désert aux mosquées resplendissantes

et les tombeaux inviolés de la prochaine apocalypse.

 

Le sang rouge sur mes lèvres

éclabousse les ténèbres,

de ma bouche, comme un oriflamme,

un papillon s’envole, il emporte mon âme

très loin…




#236947 Cellophane

Posté par voltene sue - 01 septembre 2013 - 07:00

Cellophane (V Sue)

Extrait de l'album 'au sud de nulle part"

 

Ton corps blanc disparaît sous les draps mauves

Et le noir des alcôves

Se répand lentement

Sur le lait de ta peau

Qu’aucun mot ne saurais

Sanctifier, justifier, assez.

 

Et tes yeux transparents se referment

Sous la jungle diaphane

Des oripeaux d’argent

D’un baldaquin flottant,

Un peu comme une voile

Sur une mer opale,

Tes cheveux se défont

Et je touche le fond.

 

Et ce corps cellophane

Qu’en silence je profane

S’écartèle en mourrant

Dans les sables mouvants

Des sentiments chauffés à blanc.

 

Et ta chair en fusion s’illumine

Comme le néon du love-in,

Mes yeux se ferment, il est trop pale,

Il est trop pale ton corps immaculé

Que rien ne voile,

Trop pale, opale et pur,

Sur l’autel des vierges innocentes

Dévastées sans égard

Sous le regard hautain

Des vieux miroirs sans tain.

 

cellophane, ton corps

comme une neige blanche

recouvre d’innocence le trop plein de désirs

du bateau qui chavire la nuit,

pour s’enfoncer sans bruit

comme en apesanteur

au travers ta blancheur

jusqu’à ton cœur

rouge.




#236773 Le sentier de la paix

Posté par voltene sue - 30 août 2013 - 06:01

Le sentier de la paix

extrait de l'album au Sud de nulle part

 

Les sentiers de la gloire

ne nous mèneront nulle part,

Espoirs et désespoirs

Se perdront dans le noir,

Les sentiers lumineux

S’éteignent,

peu à peu l’obscurité reprend sa place,

Que voulez qu’on y fasse.

 

Le sentier de la paix

Peu à peu disparaît

sous les prières et la poussière,

les barbelés, les crucifiés,

les enfants soldats, aux pas cadencés

des guérillas, des vendettas,

qui les tueront sans sommations

et sans décorations.

 

Les templiers ont profanés

Les tombeaux, les mausolées ,

Champs de mines, champs de ruines

Chants d’amour au nom du père, et du fils et du saint esprit,

croisades des idéaux, dommages collatéraux,

Les embuscades ont eu raison

De nos révolutions.

 

Les anges de la paix ne reviendront jamais,

Des armures au pied des murs,

Et des femmes qui murmurent

Des mots d’amour à leurs enfants

Partis très loin depuis longtemps,

Des mots d’amour qui dans le vent

Dans la poussière et les prières,

Résonneront pendant mille ans.

 

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#236288 Saïgon

Posté par voltene sue - 27 août 2013 - 05:06

Saïgon (Voltène Sue)

Extrait de l'album "au Sud de nulle part" à découvrir au: www.voltenesue.com

la vidéo au : Saïgon

 

De la baie d’Along,

jusqu’aux rives du Mékong,

l’Extrême-Orient nous montre le chemin,

le chemin de la vérité

toujours bien cachée

beaucoup trop loin de l’Occident,

de l’Occident qui tu le sais,

depuis longtemps

ne t’envoie pas que des amants.

Au cœur bien caché des ombres portées,

se cachent tes pleurs,

tes douleurs , et tes sentiments.

 

Dans le Triangle d’Or de la Compagnie des messageries maritimes

se sont noyés tous les secrets de l’Indochine,

et les jonques élancées

chargées du souffle chaud des souvenirs,

s’évaporent en silence

dans le brouillard intense

du soir.

 

Tes yeux noirs opiacés me rappellent

la mousson, le lotus, le jasmin

et les parfums d’opium,

qu’alanguis nous fumions

sur des nattes en bambou,

ignorant nous étions de la fin,

du lendemain,

de Diên Biên Phu

.

Moi qui t’ai tant aimée, tant blessée,

et tant défigurée,

Je regarde en arrière et je sais

ce qu’il reste dans mon cœur transpercé,

la blancheur immaculée de tes joues trop fardées.

 

Saïgon

Je te demande pardon

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#236009 au Sud de nulle part

Posté par voltene sue - 25 août 2013 - 10:37

Au Sud de nulle part V Sue

Extrait de l'album "au sud de nulle part" (poésies dans leurs paysages sonores) à découvrir au : www.voltenesue.com

 

Un jour prochain, demain,

Nous descendrons de nos refuges enneigés

Et nous fuirons très loin, très loin,

Nous fuirons les lendemains de fin du monde et de déluges

Que les prophètes ont annoncé,

Qui sans tarder vont arriver.

 

Et nous construirons, de nos mains,

De grands bateaux, de grandes arches,

Afin de pouvoir embarquer, bientôt,

Le trop peu d’humanité qu’alors

Il pourra nous rester,

Nos femmes, nos frères et nos sœurs, nos enfants,

contre nous bien serrés, nous irons

Au sud de nulle part.

 

Et le ciel et la mer réunis

nous porterons au point précis où il est dit,

que la lumière fait disparaître

tous les repères du monde ancien,

auquel alors, plus rien ne nous retient,

aucun remord, aucun chagrin.

 

Et le sang purifié de nos ancêtres

Coulera à nouveau dans nos veines,

Et nos êtres en fusion renaîtrons,

Et la terre, notre mère,

Nous prendra dans ses bras

Pour nous échouer sur une plage,

Dans le murmure des coquillages et du vent

Qui doucement nous soufflera

C’est là…

 

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