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Darkrachid

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#318000 Le Wonologue

Posté par Darkrachid - 30 mars 2016 - 06:34

Le Wonologue

 

Quel artifice anime les hommes

Sur l'estrade de la folie ?

Des génisses qu'on biberonne,

Des virginales d'une nuit,

 

Des mégères, des impétueuses,

Des ménagères et des gueuses,

Des précieuses, des castratrices,

Des rêveuses et des actrices

 

Qui closent les entractes de nos tragédies.

 

Moi, je les aime toutes,

Des filles de joie aux filles de comtes,

De celles qui comptent à celles qui coûtent,

 

Des girondes aux gringalettes,

Des petites fesses aux grosses têtes,

Des furibondes aux simplettes,

 

Les callipyges

Et les garçonnes,

Celles qui s'infligent,

Celles qui appâtent,

Celles qui hameçonnent,

Aussi les ingrates

Et même les bonnes !

 

Je me surprends à apprécier

Des souffrances pires que trépas,

Chaque fois que mon cœur bat

La mesure de leurs beautés.

 

Tel un cri,

Telle une drogue,

Tel un Gargantua à jeun,

Telle une grossesse absolue,

 

Ma vie est un long monologue

Dans un vagin

Sans issue.




#315965 Le concert des cons serfs

Posté par Darkrachid - 16 février 2016 - 04:02

Le concert des cons serfs

 

De concert, les cons serrent aux corsets les consœurs, tels de corsés corsaires qui éventrent les mers où, des mois de heurts, macèrent ces cancers: les soumis de demain. Faut qu'on le conserve, ce concert des cons serfs. Tant qu'il y aura l'humain, il faut bien qu' les cons servent.




#315645 Le portrait d'Esther

Posté par Darkrachid - 08 février 2016 - 07:16

Le portrait d'Esther

 

Tel un brin d'innocence plongé dans l'absolu,

Un zeste atemporel de sépia te nimbe,

Une touche d'indolence mettant tes yeux à nu,

J’appareille, sans détour, pour leurs obscurs limbes.

Je savoure, au retour de cette douce catabase,

Un sourire où l’Éden s'engeôle dans tes lèvres,

Tes fossettes, non contentes d'embellir leurs bases,

Qui ruissellent vers un chant de boucles amébées.

Cette beauté

Ne connaît point la trêve.




#315509 Mais tu n'existes pas

Posté par Darkrachid - 05 février 2016 - 10:15

Je marcherais sur les flots, les dunes, les monts enneigés, pour cueillir de ta peau les calicots. Je soufflerais les astres sur les nuits, tels des chevaux de verre sur l'enclume, pour t'insuffler un sourire. Je tisserais les quatre vents, pour te coiffer, verserais mes sanglots et mon sang dans les urnes du temps, pour que ta joie demeure. Mais, tu n'existes pas. D'une flûte orientale gémissante de nostalgie, d'épices et de teintes orangeâtres, j'extrairais les bémols les plus graves, pour en faire ton indolence. Je gratterais, au creux des vagues, l'écume de tes ongles, la nacre de tes dents. Aux joues immaculées des anges, je déroberais les larmes de ton premier cri. Mais, tu n'existes pas. Je profanerais les hommes illustres, pour n'en faire qu'une femme, j'y graverais du Baudelaire, du Verlaine et du Gainsbourg, comme sur une tombe inoccupée. Je franchirais le mur du son, pour y déposer ton âme et chérirais, tout furibond, le plus insignifiant et moindre gramme. Mais, tu n'existes pas. Des senteurs andalouses aux âpres parfums d'automnes, je m'affairerais qu'entonnent les guêpes toute la fragrance de ta démarche d'été. Je te regarderais fléchir, tel un pinceau, sur un champ de tournesols. Je polirais chaque galets entourant ton cœur, j'y incrusterais un phénix qui meurt autant de fois qu'il bat des ailes, tel un bijou dont la valeur croît, sitôt qu'on le convoite. Mais, tu n'existes pas. Et pourtant, Dieu sait que je ne cesse de t'inventer, aussi souvent que tu me hantes, aussi souvent que tu n'existes pas.




#314665 Tout fout le camp

Posté par Darkrachid - 22 janvier 2016 - 10:52

Ô mes fleurs d'antan,

À l'ombre des malpropres

Je vous ai vues éclore,

Moi, qui cultivais le temps,

Qui semais les aurores,

Qui comptais

Sur mes doigts d'enfant

Moins d'hivers que d'étés.

Et tout fout le camp.

 

Ô ma fougueuse jeunesse,

Mes primes amours,

Sa chaleur au soleil

Ses tons sépia,

Comme je vous délaisse,

Au sombre détour

D'un réveil

Indélicat.

Et tout fout le camp.

 

J'ai le souvenir

De quelques fâcheux,

De ces pauvres âmes

Qui mes jours heureux

Ont taché de larmes,

Sans moindre repentir.

 

Et j'ai cette aigreur

Des yeux sans vergogne

De fidèles félons

Qui cognent et cognent

Encore, sans saveur

Aucune, aux portes de mon nom.

Et tout fout le camp.

 

J'ai, dans le creux de la tête,

Quelques filles de joie,

Quelques filles de pleurs

Qui, à ma retraite,

Et ce, j'en ai peur,

Ne laisseront d'émoi

Qu'un prompt regret.

Et tout fout le camp.

 

Tout fout le camp,

Mes hantises, ma vaillance,

Ma prestance, mes angoisses,

Mon acharnement,

Ma poisse,

Mes rancœurs, mes alliances,

Ma plume maladive,

Mes séductions récréatives,

La chair de mes os,

Tout fout le camp.

 

Mais, de tous les coups de cravache

Que m’infligent les âges et le sort,

Un seul me lancine encore

Et m'enchante de vivre :

Mon insolent panache

À demeurer libre.

Et que tout le reste foute le camp.




#313425 Je me pré-hante

Posté par Darkrachid - 06 janvier 2016 - 08:14

Je me pré-hante,

Pas dyslexique.

Mélancolique,

Cela se peut.

Je me présente,

Un peu:

 

Un brun rétro,
Un brin désinvolte,
J'aime tant les mots,
Tant les maux me survoltent.
Deux feux
Me consument:
Les femmes et l'écriture.
Et ce n'est point une sinécure
De trop aimer les deux.
Parfois, j'échoue, j'assume.




#313409 Déformation poétique (quand un poète craque)

Posté par Darkrachid - 05 janvier 2016 - 09:44

Déformation poétique (quand un poète craque)

Que c'est beau, les oiseaux, l'eau de roche, les cui cui, les coin coin, c'est beau, mais que t'es moche... Ta chevelure charpentée d'acres parpaings n'a des prés enchantés que le petit crottin. Et tes yeux ! Tes jolis yeux, peu importe qu'il en manque un ! Non non, pardon ! Quel salaud ! Tu es si belle, si forte ! Sans doute un peu trop, pour passer les portes... Mais, tu repasseras, sans peine (mes chemises) les portiques de mon cœur, car, dans un poème, il faut toujours parler des cœurs, de fleurs, de pleurs, d'étoiles. D'ailleurs, tes poils sont telles des roses, on s'y pique, quand on s'y pose. Des oiseaux y périrent, parait-il, et même des belettes.

Ô mon cœur ! Ô mon cœur ! Ô mon moqueur, mon culte et rieur sens de la prose ! Sois mon arthrose ; vieillissons ensemble.




#311974 Musique de fin

Posté par Darkrachid - 03 décembre 2015 - 06:51

Bonjour,

 

Un rythme fou dans cette réalisation, félicitations et merci.

 

Bien cordialement,

Philippe.

Mais, de rien, ami. Les ruptures ont au moins un avantage; elles déchaînent, entre autres, l'inspiration.

 

 

Chaque vers comme un coup de poing dans le cœur...

Comme chaque verre un coup d’écœurement dans le foie. C'est parce qu'il nous détruit dans ce que notre mortalité a de plus savoureux que l'amour est immortel.

 

 

bande-son qui surine à tue-tête

l'écho saignant tonitruait les murs

le mur de son, son écorce implosait

au cœur déchant fissuré dénotait...

 

bluesy Darkrachid pour un poème criblé de sens

 

yeah !

Merci, mon Pigloo ! :) Ce poème dont la structure m'est peu familière m'a montré à quel point il pouvait s'avérer difficile de rendre hommage à ton style. :)




#311932 Musique de fin

Posté par Darkrachid - 03 décembre 2015 - 03:24

Un son cassé de K-7

Placé sur un synthé sale,

Râles d'AK-quatre-sept,

Tambours qui s'emballent,

Cafette de faubourg,

Des tasses,

Des taches,

Et ton regard lourd,

Et ton regard lourd...

Un son cassé de K-7

Placé sur un synthé sale,

Râles d'AK-quatre-sept,

Tambours qui s'emballent,

Les yeux se détachent,

Et les manteaux crachent

Au vent leurs contours

Dans un froid sourd,

Et l'amour se crashe,

Et l'amour se crashe...

Un son cassé de K-7

Placé sur un synthé sale,

Râles d'AK-quatre-sept,

Tambours qui s'emballent,

Un fond crassé de ma tête

Décante les jours, ces années

Où le ciel faisait rage.

Je m'entête

À chérir nos mirages,

Nos pudeurs révélées,

Et ton cœur surnage,

Et ton cœur surnage...

Et l'amour se crashe,

Et l'amour se crashe...

Et ton regard lourd,

Et ton regard lourd

 

Me dit que c'est fini...




#311334 L'insoumis

Posté par Darkrachid - 21 novembre 2015 - 05:18

Dont feed the troll. Je refuse de te nourrir. En d'autres circonstances, je me serais fait un plaisir de railler ta frustration et ton incapacité à comprendre qu'on n'est pas toujours obligé d'être entre Ghandi ou Guevara, de sombrer dans la haine, le pathos ou le pacifisme naïf, mais simplement déplorer, être blasé, attristé, impuissant et malgré tout, continuer à danser, à baiser, à rire, à aimer son pays, survivre. Elle est là, notre résistance, notre panache, notre héroïsme, en moi, en nous, ni Ghandi, ni Guevara, ni chialeuse, ni dans le but de faire chialer. "Je suis heureux d'être en vie", sans ironie. Tu veux jouer au badboy courageux, ténébreux et incompris, tout en ayant une position plus simpliste et prévisible que la mienne, mais si tu étais au Bataclan en ce jour maudit du 13, c'est à toi qu'il aurait fallu donner un pampers triple couche. J'en resterai là et j'irai vivre, comme ultime pied-de-nez à ceux qu'anime la pulsion de mort et je te conseille d'en faire autant. I will not feed you more.   




#311171 L'insoumis

Posté par Darkrachid - 17 novembre 2015 - 04:45

L'insoumis

 

Je suis un insoumis,

Comme Gainsbarre,

Ni hippy, ni nazi,

Ni allahu akbar !

 

Je suis un insoumis,

Un insubmersible,

Un chêne qui survit,

Une forêt que l'on crible

 

D'une pluie de dagues,

Du même bois des frégates

Qui défient les vagues !

Je suis un spartiate

 

Et mes hommes me protègent,

Quand les flèches frappent

Et qu'on nous assiège !

Nos boucliers s'abattent,

 

Nos plastrons rugissent,

Je suis un condamné.

Tant qu'ils punissent,

Je résisterai !

 

Je suis un insoumis,

Un idéal,

Je suis une patrie,

Un ami, un égal,

 

Une brise

Dans un torrent,

Une rose des vents

Qui pollinise,

 

De l'amour

Le monument,

Des dissidents

La grande tour.

 

Je suis un insoumis

Comme Mandela,

Ni Ghandi,

Ni Guevara !

 

Je suis un cabaret

Et dans les ténèbres je danse,

Car je suis la Liberté

Et je resterai la France !




#311014 Morts pour la France !

Posté par Darkrachid - 14 novembre 2015 - 03:28

Cher Baccala, vous m'avez mal paraphrasé. Le propre de la raison justement, c'est de savoir condamner un crime et de compatir aux victimes. C'est du moins ce que j'ai voulu exprimer. Nul besoin d'amalgamer, nos politiques s'en chargeront et ce sont les "araboïdes" du quotidien qui, au final, seront montrés du doigt. Par ailleurs, je ne pense pas qu'en ce jour de drame et de recueillement, il soit très opportun de polémiquer. Ce qu'il s'est passé est inexcusable, terriblement inquiétant et d'une profonde tristesse. Point final. 




#310989 Morts pour la France !

Posté par Darkrachid - 14 novembre 2015 - 01:06

Le cœur lourd, en ce jour de deuil, mais d'une raison décidée, je condamne aussi fortement que je compatis.




#310977 Paris s'enflamme

Posté par Darkrachid - 14 novembre 2015 - 09:28

Paris s'enflamme

 

Sous le regard impuissant

De la Dame de fer,

L'horreur s'emparant

Des chairs qui s'affairent,

Paris s'enflamme.

 

Des boulevards aux champs

De tir, on s'agite.

Une patrie en danger, vite !

Qu'a-t-on fait à ses enfants ?

Paris s'enflamme.

 

Nulle rime, nulle stance

Ne sauraient stopper une balle,

Hélas, ou une âme en partance,

Ni une furieuse cabale.

Paris s'enflamme.

 

Du tricolore domine le rouge,

Non pas du bonnet de Marianne,

Mais des esprits le sombre bouge

Où naquirent des colères d'ânes.

Paris s'enflamme.

 

Voilà donc la Liberté,

Désormais en résistance,

Voilà donc l'idée de paix

Dont pâtit la France !

Paris s'enflamme.

 

Nos aïeux nourrirent des idéaux,

D'un vivre ensemble le rêve.

Qu'ils veillent sur nos héros,

Ceux dont le sang sonna la trêve.

Paris s'enflamme.

 

Paris s'allume, tel un saint cierge,

Il surplombe la Seine

D'où le courage émerge

Et fait sombrer la haine.

Paris s'enflamme.

 

Qui est donc ce Dieu despote

Qui craint tant sa propre image ?

Quelle est donc cette idée sotte

Qui prône l'amour par le carnage ?

Paris s'enflamme.

 

Nous naissons libres et égaux,

C'est du moins ce qu'on en dit.

Sous la mitraille ou le chaos,

Le coq chantera encore,

Sous la mitraille ou le chaos,

Le coq chantera plus haut !

Nous naissons libres et égaux,

Il chantera à jamais ceci,

Tant que le feu brûlera,

Tant que la pluie tombera, 

Tant que la raison vivra,

Tant que Paris sera Paris,

Tant que la France sera ma France !




#310942 plat, c'est beau !

Posté par Darkrachid - 13 novembre 2015 - 03:46

C'est bon, ça, mon Pigloo ! J'y revois les posters de mes idoles, les photos de celles que j'ai aimées et les lettres oubliées dont les "je t'aime" n'ont trouvé pour destinataires que des tiroirs muets. L'indicible est souvent plus beau, quand il est pensé par cœur.