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blondin

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#377119 Un prospecteur

Posté par blondin - 15 mai 2020 - 03:55

Qui est-il, celui-là, au regard affamé,
Qui court, loin des humains, vers des lieux escarpés ?
Chercheur de précipices, prospecteur de dangers,
La fatigue est l’aliment de sa volonté...

Toujours il cherche, toujours il exige quelque chose,
Insatisfait, inassouvi, toujours il ose...
A la nature, aux dieux, ses questions il impose ;
Contre les murs du monde comme des bulles elles explosent...

Des sommets abrupts on a entendu son cri,
Des gouffres profonds, indemne, il est ressorti,
Trop souvent les barrières humaines il a franchi
Et jamais l’écho d’une réponse n’a retenti...




#323678 Une femme.

Posté par blondin - 07 septembre 2016 - 08:20

L’as-tu vue pleurer cette femme aux yeux immenses ?

 

Souvent son regard s’échappe. Au-delà des barrières humaines il semble poursuivre une cible invisible…

Souvent, proche de la rupture, cerné par les larmes, en silence il vacille…

Souvent, trop souvent, il s’agite, sous le feu de la souffrance il cherche un chemin, une route, une issue vers d’impossibles duels…

Parfois, pourtant, dans certains moments d’hésitation, lorsque toute force devient inutile, lorsque tout semble perdu peut-être, parfois, ce regard s’illumine… On peut y voir alors de furtifs reflets, on peut y voir la lueur d’une espérance nouvelle…

 

Cette femme aux yeux immenses, je l’ai vue pleurer.




#316174 Iliade

Posté par blondin - 23 février 2016 - 10:17

Un géant forcené surgit de la mêlée,

D’un bond, d’un cri il court à l’assaut du danger,

D’un bond, son épée se couvre de sang, d’un cri…

Car le dernier rempart, l’ultime recours, c’est lui.

 

Tel est Ajax, fils de Télamon. Sans remords,

Sans cesse il prend la vie, sans trêve il sème la mort…

 

Insatiable de chocs, toujours au premier rang,

Il avance en défiant les plus rudes combattants,

Il avance animé par un cœur belliqueux,

Homme ou dieu, tout doit céder devant ce furieux.

 

Tel est Diomède, fils de Tydée, héros des grecs,

Son regard ne connaît ni la peur ni l’échec…

 

Fertile en ruses, en subterfuges, en stratagèmes,

Habile à percer les plus épineux problèmes,

Habile au conseil et redoutable au combat,

Partout sa voix résonne, partout sévit son bras.

 

Tel est Ulysse fils de Laërte. Porteur de maux,

Briseur d’espoirs, des troyens il est le fléau…

 

Patrocle est mort… En lui la pitié n’a plus cours,

Implacable et fort, aux cris, aux pleurs il est sourd,

Implacable et fort, de meurtres il n’est pas repus,

Dans le sang il oublie que Patrocle n’est plus.

 

Tel est Achille, fils de Pélée, être terrible,

Ignorant la demi-mesure, âme inflexible…

 

Inlassable guerrier, jamais sans adversaire,

Il frappe et face à lui les vies sont éphémères,

Il frappe et il tue, né pour ne jamais faiblir,

Entraîné par une seule idée : vaincre ou mourir.

 

Tel est Hector fils de Priam. Chasseur d’élite,

Sur l’armée grecque, comme un fauve il se précipite…

 

Où sont-ils à présent ces héros formidables ?

Traqués par leurs espoirs, orgueilleux, indomptables,

Traqués par la douleur, poursuivant les périls,

Brisant tout dans leurs exploits, ces hommes où sont-ils ?

 

Entendez-vous parfois, la terre qui tremble encore

Au souvenir de ces fulgurants météores ?




#313880 Une marche ...

Posté par blondin - 12 janvier 2016 - 04:18

Merci pour la correction de la faute d'orthographe.

 

La marche vers la mort c'est ce qui rend certains plus grands, plus courageux, plus forts. C'est aussi ce qui empêche certains de devenir ce qu'ils sont et qui au contraire les rapetisse et les rabougrit ...

 

cf Etty Hillesum :

 

"Regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir la vie. A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d'une vie complète et en l'y accueillant on élargit et on enrichit sa vie."




#313855 Une marche ...

Posté par blondin - 12 janvier 2016 - 01:04

Jeunesse, dans ton cœur je trottine,

Mais la saison passe et lentement,

Sans hâte… ton cœur, je le piétine

Car de la vie je suis le régent.

 

Partout je m’exprime et je rime,

Je suis la muse des génies

Qui les pousse sans répit, sans sursis

A nager vers les rives du sublime.

 

Mais je suis un poète maudit,

Créateur de l’égoïste calcul

Et du petit intérêt qui brûlent

Les ailes de mes vers, de mon esprit.

 

En public on m’ignore, on m’oublie…

Mais je suis là, dans l’ombre tapis

Pour te rappeler que, le soir venu,

Tout est fini, le drame continue.

 

Mon étreinte doucement se resserre

Et lézarde les murs de ton âme

Pour qu’elle s’évapore dans le désert

Ou enfin allume une flamme.

 

Le hasard te guidera aux portes

Du temps. Libéré ? Banni ? Qu’importe

Car, moi, je n’entendrai aucun remords

Car je suis la marche vers la mort.




#286548 Des Héros.

Posté par blondin - 18 novembre 2014 - 11:56

L’un sème ses espoirs là où sévit le plus fort,

Il est chevalier errant, redresseur de torts,

Il combat avec ceux pour qui personne ne pleure

Car défendre le plus faible tel est son labeur…

 

L’autre, comme un incendie, sur la terre  il se lance,

Sans frein, le cœur belliqueux et plein de vaillance,

Mais mourir jeune, mais mourir fort sera sa fin,

Mais un trait, au talon, achèvera son destin…

 

Lui, hors des siècles il fonce, fléau des bonnes consciences,

Démolisseur de morales, tout droit il avance,

Il dit : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »

Mais son âme s’envolera bien avant sa mort…

 

Elle, contre l’armée anglaise sa foi l’a guidée,

Par l’épée, sans détour, son destin s’est forgé.

La flamme du bûcher ne sera jamais éteinte,

Aujourd’hui hérétique, demain elle sera sainte…

 

Héros marqués du sceau fatidique de la guerre,

Leur grand regard toujours cherche un grand adversaire,

Par-delà les barrières humaines, monte leur cri

Et dans leur trajectoire nul ne les ralentit.




#269550 Des anges ...

Posté par blondin - 23 juin 2014 - 03:48

Les larmes des anges déchus s’évaporent dans le Ciel …

Ils marchent sur les décombres d’un monde en sursis

Orientant leur regard comme un phare dans la nuit.

… Et le bruit de leur chute fît trembler les mortels.

 

Les larmes des anges déchus s’évaporent dans le Ciel …

Toujours ils marchent vers des solitudes inconnues

Hantés par la recherche du paradis perdu.

… Et leurs ailes brisées, jadis, frôlaient l’Eternel.

 

Les larmes des anges déchus s’évaporent dans le Ciel …

Encore ils marchent… Loin de toutes les routes balisées

Ils arpentent, sans frein, les plus difficiles sentiers.

… Et dans le brouillard leur rire est une étincelle.

 

Les larmes des anges déchus s’évaporent dans le Ciel …

Sans cesse ils marchent… Jamais abattus, jamais las,

A l’épreuve de la fatigue ils soumettent leur pas.

… Et dans leur langage résonnent leurs anciens duels.

 

Les larmes des anges déchus s’évaporent dans le Ciel …

Ils marchent, affranchis enfin des limites du temps,

Propulsés à la poursuite de leur âme d’enfant.

… Et de leur plaie s’échappe une Espérance nouvelle.




#266102 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 29 mai 2014 - 10:29

L'un était républicain, l'autre monarchiste ...

L'un était pour Dreyfus, l'autre contre ...

L'un est considéré comme socialiste, l'autre comme d'extrême droite ...

 

"La seule différence" dont vous parlez est leur point commun puisque tous deux sont catholiques (Maurras fera l'objet d'une excommunication qui sera levée).




#266045 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 29 mai 2014 - 01:52

L'extrait choisi manquait de clarté ...

 

Rappelons tout de même que Charles PEGUY, comme tout le monde ne le sait pas, était non seulement un fervent Dreyfusiste mais en plus un adversaire de Maurras ...

L'extrait choisi visait simplement à montrer que dans tout mouvement, toute croyance, toute idée, toute religion ce ne sont pas forcément ceux que l'on voit, les "apparents" qui représentent la réalité de ce mouvement.

 

Splendeur des préjugés ...




#265917 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 28 mai 2014 - 04:26

J'ai lu récemment un livre de Charles PEGUY intitulé "Notre jeunesse".

En voici un extrait où il parle du mouvement Dreyfusiste et particulièrement des démagogues qui l'ont récupéré :

"Je veux dire que si l’on (ne) considère (que) les dreyfusistes apparents, les hommes en vue, journalistes, publicistes, conférenciers, Universités Populaires, parlementaires, candidats, hommes politiques, tout ce qui parle et tout ce qui cause, tout ce qui écrit et tout ce qui publie, l’immense majorité des hommes en vue, la presque totalité des apparents s’empressèrent d’entrer dans les démagogies dreyfusistes, je veux dire dans les démagogies politiques issues de la mystique dreyfusiste. Mais ce que je conteste précisément, ce que je nie, c’est que ceux qui sont apparents pour l’histoire (et que l’histoire, en retour, saisit avec tant d’empressement) aient une grande importance dans les profondeurs de la réalité. Atteignant donc à des réalités profondes, seules importantes, je prétends que tous les dreyfusistes mystiques sont demeurés dreyfusistes, qu’ils sont demeurés mystiques, et qu’ils sont demeurés les mains pures. Qu’importe que tous les apparents, tous les phénomènes, tous les officiels, tous les avantageux aient abandonné, aient raillé, aient renié, aient trahi cette mystique pour la politique issue, pour toutes sortes de politiques, pour toutes les démagogies politiques. Cela, mon cher Halévy, vous l’avez dit vous-même : C’est le niveau des vies. Qu’importe qu’ils nous raillent. Seuls nous représentons et eux ils ne représentent pas. Qu’importe qu’ils nous tournent en dérision. Eux-mêmes ils ne vivent que par nous, ils ne sont que par nous. Les vanités mêmes qu’ils sont, sans nous ils ne le seraient pas."

 

Pour toi l'Eglise ce sont les "apparents" ceux qu'on voit à la télé, dans les journaux, de qui on parle et qui parfois font scandale. Pas pour moi ...

 

Voici encore une citation de PEGUY qui explique la différence entre mystique et politique :

"la mystique républicaine, c’était quand on mourait pour la République, la politique républicaine, c’est à présent qu’on en vit"

 

Les crimes de la République depuis plus de 150 ans sont innombrables et pourtant il y a des gens qui y croient encore. C'est pareil pour l'Eglise ...

Abandonner c'est donner raison aux "apparents".




#264898 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 21 mai 2014 - 05:52

Vous avez raison mais la critique de l’église n’est plus à faire … De grands écrivains catholiques l’ont faite et pourtant ils n’ont pas renoncé. La  bible nous annonce déjà les trahisons dont vous parlez puisque le père de l’Eglise, Pierre, renie trois fois Jésus. L’histoire aussi puisque Jeanne d’Arc, une sainte, a été condamnée par des ecclésiastiques …

L’Eglise est-ce que c’est Jean-Paul II ou est-ce que c’est Jeanne d’arc ? C’est les deux mais c’est Jeanne d’Arc (et d’autres) qui fait que beaucoup de personnes y croient malgré les trahisons ...




#264849 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 21 mai 2014 - 11:18

Il ne me semble pas avoir parler de paradis, d’au-delà ni de monde satanique. C’est le discours des sectes et de certains religieux mais ce n’est pas le fondement de la religion. Les faux espoirs sont le moyen le plus efficace de détourner les gens de la réalité (et des problèmes) qui les entoure. La religion se fourvoie à chaque fois qu’elle s’associe au pouvoir mais aujourd’hui ces faux espoirs sont distillés par la propagande permanente de notre société de consommation (la publicité) qui nous décrit un monde où tout est facile, confortable, à moindre frais, qui ne demande aucun effort … et qui n’existe pas ... C’est une nouvelle religion, en apparence plus sympathique que l’ancienne, dans un monde où il y a plus de confort (pour certains) mais moins de vie. Cette nouvelle religion a ses prêtres qui ne parlent plus d’hommes mais de chiffres, qui ne parlent plus de valeurs mais de pouvoir d’achat et qui vendent eux aussi de faux espoirs …




#264598 Ceux qui servent des vanités trompeuses, c’est leur grâce qu’ils abandonnent....

Posté par blondin - 20 mai 2014 - 09:00

Quel est ce pays aride où l’homme ne pleure plus ?

Ni en danger, ni menacé il ne rit plus.

 

Négociant son salut à l’aune de son confort,

C’est la peur de souffrir qui commande ses efforts ;

Emiettant son destin sur les touches du progrès,

Son unique évangile c’est vivre à moindres frais.

 

Corps et âme sans envergure, volonté vénielle,

Les yeux rivés à la terre, il esquive le Ciel

Redoutant partout, d’y trouver la Vérité,

Partout fuyant les épines de l’Eternité.

 

Comment chercher encore la Force au fond des choses ?

Comment trouver enfin la Solitude des roses ?

 

Il veut tout voir et l’Invisible lui échappe,

Et la Grâce, indicible, jamais ne le frappe ;

Ivre de nouveauté, il veut tout écouter,

Et l’harmonie du Silence lui est refusée.

 

Guidé par les abolisseurs de l’Espérance,

Pas après pas, toujours à coup sûr il avance…

Sur le chemin de ces étouffeurs de géants,

Il avance… emporté par les aiguilles du Temps.

 

Quel est ce désert où tout s’oublie, tout se perd ?

Malheur à ceux qui n’ont pas soif dans le désert.




#263494 Un démon

Posté par blondin - 12 mai 2014 - 05:00

Ce démon, en moi, que j’entends, qui respire…
J’ai beau serrer les dents, j’ai beau le maudire,
Ce démon en moi, cette bête, cette ire
Toujours attend, toujours écoute, toujours respire.

Souvent il brûle et mon corps vocifère…
En vain… car l’écho reste sur cette terre.
Toujours aveugle au monde et à sa misère
En vain il s’agite, en vain il vocifère.

Arrière-cour de l’enfer, décor sans pitié
C’est là, déchue, que mon âme se joue aux dés…
Nul espace, nulle fissure d’éternité
Nulle larme, nulle peur n’est acceptée, nulle pitié.

Retrouver la force au sein même du désespoir,
Exiger le silence et vider sa mémoire,
Ressentir l’impossible et pourtant le vouloir,
Eprouver l’infini jusqu’à tenter l’espoir.

Sans cesse ni repos, sans cesse ma pierre je pousse
Et j’arpente ce monde seul au milieu de tous
Tel un grand requin perdu en eau douce
Dont l’instinct vers la mer sans cesse, sans cesse le pousse.




#262949 De sueur et de sang

Posté par blondin - 30 avril 2014 - 02:08

Les deux hommes entrent sur le ring illuminé.

Durs, forts, tous leurs sens, en éveil, sont acérés.

Les deux regards se croisent comme des coups de semonce.

Mis à l’épreuve, leur courage exige des réponses.

 

Destinés au combat, au combat ils se livrent

Et la force des poings de leurs chaînes les délivre.

Propulsés l’un contre l’autre tels des projectiles,

Ils oublient qu’en ce siècle ils sont nés en exil.

 

Sous l’impact de leurs coups le sol tremble et l’air vibre,

Jeté hors de ses gonds, le Temps perd l’équilibre,

Mais toujours leurs corps, toujours leurs âmes se redressent,

Prêts à frapper encore, nés pour frapper sans cesse.

 

Les esquives laissent dans l’air une indicible trace,

Les feintes, les attaques brusquement déchirent l’espace,

Et de leurs têtes s’envolent des gouttes de sueur, de sang

Et le sang, la sueur brillent sur ces corps de géants.

 

Parmi ceux qui ont tout donné ils ont leur place

Et jusqu’au bout à leur adversaire ils font face.

Quel que soit le verdict : même à terre, même vaincus,

« Jamais ils ne voudront n’avoir point combattu. »