Plusieurs pas m’y mènent,
le long d’un chemin bien parcouru,
dans un vent taquin et vibrant.
Je l'entends faire bouillonner
l’écume par les rafales, puis je la vois,
une rivière, du haut du cap.
Des affluents étroits serpentent
et me laissent me demander leur but.
Les courants passent le long des berges,
montent et baissent bon gré mal gré.
J’entrevois la tête de la chimère
sur la surface, en riant,
la queue écaillée se tord sous les remous.
Les profondeurs retiennent ma muse
inspirante et ne la relâchent pas.
Une illusion, puisque les rayons du soleil
projettent un visage sur les rides.
Soudain, le vent tombe.
Les vaguelettes ainsi que mon âme
se calment légèrement.
Un aspect lisse se forge sous l’eau,
et alors mes soucis ne se reflètent plus.
Juste avec clarté dans mes pensées,
je compose les rimes fragiles ce jour en mai.
- Escamillo Cavradossi et Minofabbri aiment ceci