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Publications sur Toute La Poésie

Le Lama

21 juillet 2025 - 10:39

Au calme des cerros, la curieuse vigogne

Arpente avec entrain la sente des adrets

Ou comme le troupeau se pose dans l’air frais

Pour tendre vers l’herbage un long cou de cigogne.

 

Que la neige l’enceigne ou que le soleil cogne,

Dans les altiplanos, la mort est sans apprêts,

Son corps demeure alerte et ses sabots sont prêts,

Des bêtes, maraudant, ont laissé sa charogne.

 

Parfois son front laineux que le temps a bruni

Entrouvre un fin museau qui brillamment hennit

Pour témoigner à tous du plaisir qui l’avive

 

Ou face au malotru le rendant ténébreux,

La colère sauvage écarquille ses yeux

Dont le sombre miroir reluit de force vive.

 

Récits

26 juin 2025 - 02:09

Le Reniement de Simon

 

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » Evangile de Matthieu

 

La foule, au sanhédrin, toise le prosélyte :

« Ils mènent jusqu’au temple un dangereux vaurien ! »,

« Qui parcourt le pays, promet et n’offre rien ! »,

« Assez ! A mort ! Ce n’est qu’un mendiant qui milite ! ».

 

Jésus, vide d’espoir, se tient face à l’élite :

« Sion entière frissonne à chaque ordre romain.

Triomphe-t-on du mal en énervant sa main ?

Ignores-tu comment Dieu juge, israélite ? ».

 

Dans l’ombre Simon observe le Seigneur

Enseignant par la grâce au sacrificateur

Et ressent plus en plus que le doute l’accable,

 

Un servant le surprend et lance une question :

« Toi ! Je te reconnais ! Ne suivais-tu ce diable ? »

Et l’apôtre, surpris, vient lui répondre : « Non ! ».

 

 

 

 

La Crucifixion de Jésus selon l’Apôtre Luc

 

« Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.» Evangile de Luc

 

La peuple, sur la place, a décidé du sort

Et le nazaréen doit monter au Calvaire

En portant une croix, certains encore espèrent

Qu’un ange paraitra pour éviter sa mort.

 

Jésus pourtant chemine et souffre dans l’effort,

Jérusalem lançant son jugement sévère :

« Ne savons-nous déjà comment les cieux opèrent ? ».

Un premier clou s’enfonce et sa face se tord.

                                                       

On place l’écriteau qui proclame le règne

Echéant à celui dont le cœur d’amour saigne,

Le crucifié dessous ne livre aucun émoi

 

Et dans un dernier souffle avant de rendre l’âme

Il entend le larron à sa droite qui clame :

« Quand ton règne viendra, souviens-toi donc de moi ! ».

 

 

 

Saül de Tarse

 

« il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père » Epitre aux Corinthiens

 

Le boucher des chrétiens, atteint par un fétu

De lumière, soudain se retrouve par terre.

Partout l’air se remplit d’une voix solitaire

Lançant : « Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ».

 

Le regard aveuglé ce verbe une fois tu

Et l’esprit convaincu qu’un principe s’altère :

Un pharisien obtus, consciencieux et austère

Doit affronter le ciel doutant de sa vertu.

 

L’hébreu se ressaisit et interroge l’arche.

Celle-ci lui répond : « Lève-toi donc et marche

Jusqu’à la ville où tu verras ce qui t’attend ! ».

 

Les auxiliaires cois, le maitre se redresse,

Saisi par Jéhovah dont la mission l’oppresse.

Ils partent vers Damas, autour, en le tenant.

 

 

Michel et le Dragon

 

« Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. » Apocalypse

 

Michel levant son front devant la mortifère guivre,

Se tient sans hésiter pour l’accuser des maux

Et lance de la voix tranquille du héros :

« Ne faut-il à présent que le combat se livre ! ».

 

Le dragon le contemple aussi vigoureux qu’ivre,

Un peu de feu s’échappe à travers ses naseaux,

Sous son front écaillé se dévoilent ses crocs ;

La terre est un endroit ou chacun doit survivre.

 

Le preux esquisse un pas et s’élance soudain

Dans un regard ardent n’aspirant qu’au destin

De tous les villageois subissant sa présence.

 

Le monstre se redresse et gonflant son poitrail

Veut délivrer à l’homme et son morne travail

Son principal atout sur tout ce qui l’offense.

 

 

 

« aucune science ne peut surgir de l’accumulation d’un matériel de faits, sans l’intervention d’un esprit fécondé par la foi. » Max Planck, Initiation à la physique.

 

La poésie, l’acte créateur au fond, peut questionner. Le propos, purement amateur, reste pragmatique : tombé sur un mécanisme étonnant, j’ai entrepris une expérimentation sur le sens suivi et la résistance de l’œuvre. Parmi l’infinité d’attributs dont Baruch Spinoza dota Dieu, pourraient en effet exister deux principes logiques et conséquents. D’après l’observation du fond diffus cosmologique, l’univers proviendrait d’un Big-Bang. Selon ce scénario celui-ci serait probablement apparu à partir du vide, impliquant dans ce cas une somme vectorielle nulle des particules le composant ; la modélisation vectorielle correspond par exemple à l’équation de Schrödinger. 


Imaginons un individu bougeant une main. Comment l'univers pourrait-il conserver cet éventuel équilibre ? Il se pourrait qu’il doive se réarranger, en conservant sa dynamique notamment.

 

Un autre point peut aussi interpeler : l’entropie ; quand un ensemble de particule A réagit avec un ensemble de particule B, il existe plusieurs configurations possibles après réaction. Notre corps est composé de nombreux ensembles de particules et ce nombre d’état final possible est donc très grand (mouvements, pensées, homéostasie … etc.) ; or, le corps n’en prend qu’un, parmi ces multiples solutions, et il apparait clairement que notre esprit intervient, consciemment ou non, dans le choix de l’état final en question. Il semble évident qu’une pierre ne possède pas, en ce sens, d’esprit ; qu’en serait-il, pourtant, d’un autre système chimique complexe ? Un animal, un arbre, une forêt, une foule, une planète ? Il semble difficile de nier que l’esprit, au sens le plus large ou il serait possible de l’envisager ne puisse pas procéder de l’entropie d’un système, conscient ou non, intervenant potentiellement dans le choix de l’état final en question. Le cas de l’acacia drepanolobium poussant près de la corne de l’Afrique interpelle en ce sens. En effet, ce type d’arbre, capable d’établir un contact par voie chimique avec ses pairs, a effectué un partenariat avec des fourmis qu’il loge et nourrit ; il est de même capable de sécréter une autre molécule permettant d’éloigner ces fourmis lors de la pollinisation afin de protéger les fleurs occupées alors par d’autres insectes. Le cas du simple hasard semble discutable en ce sens : existe-t-il de nombreuses solutions partielles de ce résultat et vouées à mourir ? Les recherches actuelles témoignent de même de multiples cas de contacts chimiques entre organismes vivants, notamment entres des plantes et des insectes. Le tukdam tibétain, état intermédiaire observable du corps entre vie et mort, peut questionner aussi, entre autres.

 

En considérant ainsi l’instinct de prédation, rarement étranger au poète, on remarque les conséquences qu’il pourrait avoir sur l’être, les canidés, visiblement, sont devenus plus sensibles aux relations d’autorité que certains herbivores, les félins apparaissent aussi développer des sortes d’inhibitions, les poussant notamment à ne pas prendre de bain comme leurs autres congénères, le reste de la faune mortifère errant, au fond, au gré de ce ses envies.

 

Tout cela reste, en grande partie des présuppositions ; il semble cependant difficile d’admettre qu’une structuration active de l’univers soit absolument impossible. Les lois physiques interrogeraient éventuellement dans ce cas sur l’éventuelle nuance entre un Dieu Tout-Puissant et une plus aléatoire cause première soumise, comme le monde, au principe de moindre action ; l’approche scientifique, objectivement, met en évidence un aspect probabiliste des phénomènes physiques observés.

 

En y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’avant de percevoir des mathématiques rudimentaires, les populations primitives formalisèrent généralement un ou plusieurs concepts métaphysiques, un esprit souvent assimilé au ciel ou à un astre pour l’essentiel, un culte ou un rituel des ancêtres et de leurs dépouilles, en Egypte comme chez de nombreuses populations sud-américaines ou africaines par exemple et, manifestement, l’idée qu’un effort constructif permettrait de transcender un certain état de fait. Objectivement, aux presses universitaires françaises, on statuait encore en 2006 parmi les hypothèses admises de la conscience : « inaccessible par des méthodes scientifiques » (sic.), de même le philologue allemand Friedrich Nietzsche vantait, en son temps : « des mystiques de toute espèce, qui plus qu’eux [les philosophes], honnêtes et lourds, parlent d’ « inspiration » » (sic.) – ayant abordé le sujet, un mystique parlant d’inspiration reste pourtant suspect, pour ma part je suis distant et critique d’une telle approche.

 

 

 

 


 

Sur une tombe

25 juin 2025 - 09:25

« Mon âme vagabonde à travers le feuillage, frémira … » Epitaphe de José-Maria de Heredia

 

Une brume envahit la roche de mystère,

Un peu plus bas la Seine argente son parcours,

L’ancienne basilique élançant ses deux tours

Transperce sans un bruit les cieux comme la terre.

 

Entré dans la légende et le granit austère,

Mieux que maint parnassien sut-il donner le cours,

Ses écrits de tout rythme arderont le concours,

Chantre des Cipango, des Armor, des Cythère.

 

Ayant franchi les murs et la grille d’acier,

J’observe stèle et croix du chemin de gravier,

Songeant à découvrir cet endroit de mémoire.

 

Face à l’emplacement où gisent les vieux os,

Je livrais, silencieux, à l’ossuaire clos :

« Que donc ton âme vibre et j’en chante une histoire ! »

 

 

 

Pour comprendre, sinon, la genèse de cette œuvre, il faut la replacer dans son contexte. Encore étudiant et jeune philosophe amateur, j’étais tombé sur un ouvrage d’Elizabeth Badinter regrettant que l’homme n’admettent pas davantage ses sentiments et se construisent souvent contre l’image de la femme ou de l’homosexuel ; curieux d’éprouver un tel propos, je commençais à fréquenter un site de poésie. Au bout de 2 ans, étonné de constater que ses membres se refusaient à tenter de perpétuer l’élégance de la versification classique, je montais vers la tombe de José-Maria de Heredia et invoquait à titre expérimental l’esprit du maître, qui comprendrait peut-être, lui – il s’agissait d’une expérience sans véritable espoir de réussite au départ. J’avais déjà écrit l’Alchimiste et me questionnait, au besoin, sur la direction à prendre.

 

Un songe point sur le moment : une visite en enfer avec le spectre du maitre parnassien. La montée commença le jour suivant, une très solide injection de dopamine. Dans les faits j’ai marché 10000 km la première année, accompagné d’au moins deux heures de musculation quotidienne, réussissant dans mes études sans reconnaitre ma propre mère, c’est ce qui m’embêtait sur le moment, une première vision d’ouvrage apparut au bout d’un an, une considération ésotérique, douteuse à mon sens. Subjectivement, quelque chose semblait agiter les êtres. Certaines de mes conceptions changèrent aussi, à ce niveau le monde semble se géométriser, après rien ne prouve que cela ne soit pas une simplification de l’esprit déjà observée lors des tests sur la pervitine, molécule assez similaire à la dopamine ; et c’est au vu du matériel conceptuel recueilli au bout de 16 ans que j’aborde ce propos étrange ; les croyances de l’auteur sont cependant claires : « montant au soleil, en son vivant foyer, […] dans la félicité des flammes éternelles » (in La Vie des Morts). Le rapport de causalité présumé est donc proposé de facto – et je n’argumente pas vraiment par plaisir sur le sujet …

 

Un poète hanté ? :// (il avait déjà été maudit, il était près à tout)

Eugène Lafont et Jagadish Chandra Bose

24 juin 2025 - 08:12

« Je ne pense pas exagérer en affirmant que, pour les neuf dixièmes des chrétiens pratiquants, le travail humain reste à l’état d’« encombrement spirituel ». » Pierre Teilhard de Chardin, Le Milieu Divin

 

Eugène Lafont vient d’arriver au Bengale

Pour bâtir un collège et fonder sa mission.

Séduit par la technique, il monte une station

Et commence à prévoir la météo locale.

 

L’enseignement intrigue et son cours s’installe.

Des écoliers, curieux, écoutent la leçon

Et Bose sous ses airs se trouve une passion

L’incitant à penser science expérimentale.

 

Le savant met au point les transmissions radios

Et, délaissant l’argent au profit d’idéaux,

Découvre mystérieux, métaux et botanique.

 

Un temps discriminé, son poste à Calcutta

Vint générer, en plus d’un pionnier des quanta,

Un semi-conducteur lançant l’informatique.

 

 

 

Une (vraie) chambre des horreurs

09 novembre 2024 - 01:42

RECIT SUR LES ACTIONS DE J. S. JAMESON AU CONGO


Les coloniaux pressés par l’urgente mission,
S’affairent sans répit sur la forêt pluviale
Un gouverneur subit la colère locale
Et ne peut s’opposer contre la rébellion,

Jameson s’est adjoint à cette expédition,
Cherchant à pénétrer la culture tribale,
Il apprend qu’en ce lieu le peuple est cannibale
Et voudrait vérifier s’il s’agit de fiction,

Il offre du tissu pour l’achat d’une fille
Un homme la prendrait sans que son regard brille
Et fixerait ses bras sur le tronc d’un sipo,

Ouvrant son abdomen puis ôtant les viscères,
L’enfant ne hurlant pas, connaissant ses compères.
– L’irlandais, parait-il, en peignit le tableau.

 

 

LA REFORME DES DROITIERS


Le président a vu son doute confirmé,
Quelques droitiers bornés ont corrompu la Chine,
Leurs idéaux de classe enrayent sa machine,
Un pourcent du pays doit être réformé.

Les nombreux étudiants se font son bras armé
Et, sondant les cités, abattent et burinent
Les antiques bouddhas dont le message mine
Puis passent dans les rangs du pays alarmé,

Les collectivités livrent vite des listes :
Un ouvrier discret blâme les communistes,
Un enseignant, hier, tint un propos suspect ;

Les déviants menés face au peuple placide
Sont sommés d’avouer leur mépris du respect.
La plupart sont battus et beaucoup se suicident.
 


PATRICK DEWAERE


Le mariage débute et Dewaere est tendu,
Il ressent l’embarras qui sourd en sa conquête :
La presse est arrivée au début de la fête,
Un journaliste, ami, l’a platement vendu.

L’époux vient lui parler de ce malentendu :
« N’avions-nous pas choisi que l’union soit discrète ? »,
Le judas, méprisant, se fait biffer la tête
Puis se plaint à ses pairs que l’acteur est tordu …

Les médias dépités par le style du hère
Maltraitant un des leurs dans son ire grossière
Refusent en retour tout mot à son sujet,

Et le comédien doit, juste avant son suicide,
Constater sur un film une mention lucide
Introduisant son jeu par les lettres « P. D. ».

 

 

LE DESESPOIR DE SINEAD O’CONNOR


Sinéad, à treize ans, a déserté sa classe
Et zone dans Dublin, commençant à voler.
Son père, rigoureux, choisit de l’installer
Dans un sombre couvent où s’enjoint l’âme lasse,

Chaque femme perdue y découvre une place,
Les sœurs, le regard sur et d’un amour zélé
Mêlant la correction et le travail sous clef,
Y Prient le Seigneur qu’aucune se prélasse ;

Du matin jusqu’au soir sous un silence sacré
Elle plie ou blanchit chaque vêtement livré
Et consomme un repas ou se lit l’Ecriture

Puis la nuit de la chambre où son rêve est perclus
Elle entend sans espoir ce que ses pairs endurent
Et laisse dans le noir les chemins de Jésus.
    

    
MUKADAM


Dans le Karnataka, la terre semble boire
Le sang des travailleurs éreintés dans un champ,
Leurs muscles vigoureux se bandent en fauchant
La canne pour un gain toujours plus dérisoire,

Des jeunes femmes sont vieilles comme une moire,
Leurs esprits dépouillés de lumière et de chant
Et leurs corps malheureux sacrifiés au marchand
N’observent ni pitié, ni raison et ni gloire.

Ces nombreux métayers acceptent d’être forts,
Un mukadam près d’eux surveille leurs efforts
Et peut rosser soudain la vigueur amollie ;

Certaines, chaque mois, n’en pouvant plus du mal
Fuient sur son conseil vers un proche hôpital
Y payant pour subir une hystérotomie.
 


LE DISCOURS DU PRESIDENT RUSSE SUR L’INVASION DE L’IRAK


Le président est sec en montant sur l’estrade
Et commence à parler en russe calmement,
L’assemblée est surprise en suivant sa tirade,
Jusqu’alors en anglais, parfois en allemand.

Personne n’est inquiet cependant à ce stade.
Moscou s’est montré prêt à rejoindre l’Otan.
Lui qui des réunions lançait quelque boutade
Perçoit tout l’intérêt d’adhérer à ce camp.

Poutine continue à haranguer la salle :
« L’objectif serait-il désormais qu’on installe
Des projets fallacieux qui corrompent le droit ? ».

La discussion, le soir, demeure positive.
Le Kremlin ne peut pas oser une offensive.
La plupart sont confiants : « Cela lui passera. ».



REYHANEH JABBARI


Six heures du matin, on baisse le levier.
Les officiels présents confirment la sentence
Puis quittent du regard les corps qui se balancent
La tête recouverte et le bras prisonnier.

Un soir, un médecin invita Reyhaneh.
Il cherche à rénover les murs de son agence.
Jeune décoratrice, elle se fait confiance
Et suit l’homme – violeur, qui se fait poignarder.

Les policiers, sanguins, prennent la jeune femme
La prive d’avocat et la frappe des mois
– Pour qu’elle avoue enfin avoir enfreint les lois.

Le juge les entend et condamne ce drame,
Les proches du défunt refusent tout pardon,
Et l’état iranien acte la pendaison.
 

 

MONSIEUR LARONZE S’EN VA EN GUERRE


Monsieur Laronze attend, muet, dans sa voiture,
Deux gendarmes autour se rapprochent, sans voix,
Peut-être idem à ceux qui vinrent autrefois
Laisser cinq bovins morts au fond de sa pâture,

Il les sortit lui-même, apprenant la nature
Très zélée, à distance, à chapeauter les lois,
L’intimant de se taire ou d’aller aux abois,
Puis prenant un troupeau qu’à leur sens il torture.

Il soutint, sans excès, « Formez le bataillon ! »,
Affleurant son tracteur à l’ost de la nation,
Entre l’aube et la nuit son rythme était lucide.

Assigné sans égard à rejoindre les fous,
Il fuyait leur contrôle, hanté par le suicide
Et n’y pense plus guère ; au flanc, saignent trois trous.



Et ? Justement, il y a une certaine débilité à répéter la même chose, je m'en rend compte. 7 ou 8 fois finement et dans une perspective autre que de présenter l'homme comme un vrai boucher, cela peut passer éventuellement.

 

Ces sonnets sont donc passés à la poubelle de mon projet littéraire. Désolé de conclure ainsi, mais les histoires restent bien présentées je le pense.

 

Objectivement, il y a un certain étonnement de ma part sur le fait que ce sujet puisse "captiver" certain et non d'autres - sans jugement de valeur, cela peut passer pour une perte de temps.

(libre à vous de donner votre avis sur ces réflexions)