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N. G.

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Publications sur Toute La Poésie

La conscience

21 janvier 2024 - 02:05

Jusqu'à quel niveau pouvait-on aller ? Au 30eme, au 50éme, au 100éme ?

Le monde semblait en livrer au besoin des milliers ; dans les tiroirs, les bibliothèques et les débarras de l'inconscient collectif s'en formaient de nombreuses images.

Je les entrevoyais parfois, à travers les objets, au détour d'un chemin, pareils aux étoiles.

Peu de personnes souhaitaient encore osciller entre le possible et l'amertume ; la révolte avait été circonscrite, presque parfaitement et seul un vaste champ d'honneur semblait se dessiner quelque part.

Dans un musée parisien, placée discrètement sous une coupole en verre, une petite sphère métallique aux reflets jaunes luisait, "La Conscience" ; je pensais parfois au propos d'un philosophe allemand sur le sujet : "Je vivrai à présent pour que les hommes jettent leur balle d'or".

S'imaginait-il alors, affleurant un monde d'objets, sans espoir vain, modestes créateurs intégrés à un Tout, pleinement libres d'adhérer au principe au final la sobriété du besoin ? Pour atteindre la plénitude, qui ne devrait pas, simplement et avec confiance, jeter du lest ?

Je considérai sans illusion l'éther. Le bonheur apparaissait, plus que dans cet objectif, dans la distance possible.

4 Sonnets

18 novembre 2023 - 06:27

Le Lama

 

« la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. » Apocalypse 14/11

 

Au calme des cerros, la curieuse vigogne

Arpente avec entrain la sente des adrets

Ou comme le troupeau se pose dans l’air frais

Pour tendre vers l’herbage un long cou de cigogne,

 

Que la neige l’enceint ou que le soleil cogne,

Dans les altiplanos la mort est sans apprêts,

Son corps demeure alerte et ses sabots sont prêts,

Les bêtes, maraudant, ont laissé sa charogne,

 

Parfois son front laineux que le temps a bruni

Entrouvre un fin museau qui brillamment hennit

Pour témoigner à tous du plaisir qui l’avive,

 

Ou face au malotru le rendant ténébreux,

La colère sauvage écarquille ses yeux

Et délivre au méchant un peu de sa salive.

 

 

Le Vol de l’Aigle

"Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir" José-Maria de Heredia, Vitrail

 

Sous l’éther immuable où le soleil scintille

Le rapace, sans bruit, s'étire dans le ciel

Et d’un œil acéré coloré par le miel

Observe sans ciller la tranquille charmille.

 

Un animal soudain a troublé sa pupille

Et l’aigle majestueux par un désir charnel

S’abatant tel un bloc de l’azur éternel

Veut capturer la proie en ses serres qui brillent.

 

La victime un instant séquestrée en plein vol

Sent la puissante griffe appuyer sur son col

Et le maitre des cieux se diriger vers l’aire,

 

Sur l’aride sommet prisonnier des rayons

Surplombant la vallée et la falaise claire

Attendent, impuissants, ses deux petits aiglons.

 

 

L’Enfer

 

« L’un sera pris et l’autre laissé » Matthieu 24/40

 

Certains partent un jour, le cerveau plein de larmes,

Voulant changer le monde, élever leurs égos,

Quittant Jérusalem – sibylles, hidalgos ... ─

Qui les a subjugués de ses multiples charmes …

 

Le Ciel semble si bas, beaucoup crient : "Aux armes !",

Espérant quelque part d'autres eldorados.

Cherchaient-ils un bâton ─ le diable ayant bon dos ! ─                                                                        

Se voulant en leurs cœurs bénédictins et carmes ?

 

Comme un petit enfant enfoui dans son berceau

D'une forme inconnue accrochée à l'arceau

Peut extraire en son rêve une étoile nouvelle,

 

Ils s’embarquent soudain vers ce grand horizon

Où l’on désire un temps au gré de la saison

Déchainer jusqu’au bout quelque morne cervelle.

 

http://www.toutelapo...?hl=l'enfer (si M. lit cela, il avait vu juste à l'époque sur l'idée)

 

Le Buisson Ardent

 

« Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. » Exode 3 / 2

 

Du fond de la forêt, plein de morosité,

Un esprit se morfond en bruissant le feuillage :

« Quelle faute génère un si sordide outrage ?

Par quel mal cet humain peut-il être agité ?

 

Ayant ouvert son front à toute atrocité,

Cet être malfaisant se répand et saccage :

Des monceaux de débris et d’animaux en cage

Souillant sols, cieux et mers élève sa cité !

 

Se mouvant au hasard ? Assoiffé de lui-même ?

Hermétique au savoir comme à chaque problème ?

Peut-on vraiment se perdre en ces rêves damnés ?

 

La mort à ses côtés, verra-t-il son mérite

A vouloir continuer ce lamentable rite

Détruisant dès le sein ses frêles nouveau-nés ? »

 

 

 

http://www.toutelapo...+malheur +satan

 

Bon je crois que j'ai terminé mon recueil de poésie classico-néo-romantique, 81 sonnets.

 

Ça me fera bien marrer si il est publié ! Pour ce que cela vaut s'il en est qui se souviennent de mes débuts sur ce site.

 

Quelques autres potentiels futurs grands classiques qui peut-être plairont :

- l'Illumination de Saül

- Saint Cyrille d'Alexandrie

- la Crucifixion de Jesus-Christ selon l'Apôtre Jean

- Le Couronnement de la Vierge

- Tomas de Torquemada

- La Triste fin de Jérôme Savonarole

- Le Procès de Gallilée

- Amon-Râ

- Siva

- Les Thugs

- Patrick Dewaere

- Marianne

- la Désillusion du Che

- le Marteau

- la Réforme des Droitiers

etc ...

 

Sinon qu'y puis-je ? Au moins j'aurai essayé de divertir, me semble-t-il convenablement et agréablement :)

La Discours d'Uptalaveda

19 juillet 2023 - 08:42

Des monts du Cachemire où la jungle s’enroule

Utpalaveda songe à sa sobre passion,

Śiva livre à l’humain sa manifestation

En formant les contours de l'immuable moule :

 

Idée, envie, instinct, souvenir qui nous foulent

Peuvent se purifier dans la saine station ;

La conscience, en retour, porte son attention

Au Seigneur – ou se perd dans un ru qui s’écoule …

 

Dharmakīrti s’étonne : « au fond rien n’est présent …

Et quand même serait ce principe immanent,

Se pourrait-il qu’un Soi dans l’Etre ait cette cause ? »

 

Le sage le réfute et soutient la question,

Unis par cette loi, chacun cherche l’action

Ou la māyā parait dans l’esprit qui s’oppose.

 

(un peu pressé d'envoyer le message ... ^^)

4 sonnets

14 janvier 2023 - 12:44

Le Premier Sac de Rome

 

 

Brennos et ses guerriers ayant pillé Clevsin

Et reçu des romains un outrage servile

Alignent leur armée aux abords de la ville

Pour venger par le sang leur sinistre dessein,

 

Des plaines de l’Allia, le souffle du buccin

Délité puis fondu dans la terreur civile,

Les gaulois veulent jouir d’une appétence vile

Libérant sans pitié violeur et assassin,

 

Les derniers survivants, massés au Capitole,

Spectateurs affamés d’un monde qui s’étiole,

Abaissent leurs fronts ras devant ceux chevelus

 

Et le barbare, fier en faussant la balance

Pour peser leur tribut, tout auréolé lance

Aux patriciens furieux un : « Malheur aux vaincus ! ».

 

 

Hercule et Omphale

 

 

Hercule s’avança, le regard basaltique,

Encore inassouvi du torride labeur,

Pour déposer aux pieds de cette reine antique

Sylée, en ce jour là qui déchire tout cœur,

 

Omphale, contemple en songeant son domestique :

« Homme qui pour mon gré vient laver ton honneur,

Faudrait-il qu’à mon tour sans faillir je m’applique

Comme toi face au crime à tremper ton humeur ? » ;

 

L’oracle d’Apollon incitant de sa flamme

Le brave à s’ardre un temps au ressort d’une femme

Unit-il son destin à sa noble mission ?

 

Le héros, sans regret, repart vers l’aventure

Où Déjanire apprête à sa mâle nature

Une tunique toute enduite de poison.

 

 

Les Greniers de Mao

 

« Si les greniers du Henan et du Hebei avaient été ouverts, aucun ne serait mort. » Yang Jisheng, Stèle

 

Les paysans rompus à la force des bras

Menèrent le combat face aux nombreux nuisibles

Le Timonier ayant indiqué quatre cibles :

Les mouches, les moineaux, les moustiques, les rats,

 

Plusieurs milliers d’oiseaux dont on sonna le glas

Ne chassent plus dès lors auprès des comestibles,

Les bandes de criquets les passent à leurs cribles

Rationnant strictement de multiples chinois,

 

Au Henan, au Hebei, cadres et fonctionnaires

Dont l’esprit fut pétri de réformes agraires,

Travaillent sans ciller à déplacer leur flot

 

Et tous les affamés se pressant à la porte

Des entrepôts de grains crient d’une voix morte

Sans que personne n’ouvre : « Ô Président Mao ! » …

 

 

Laudatus sis

 

 

Krishna va sur son char et décoche ses flèches,

Cupidon se déplace une main au carquois,

Joseph bande son arc face au monde sans lois

Pour vaincre le démon qui médite ses brèches,

 

Sans fléchir un cortège enchanteur d’âmes rêches

Liant aux valeureux labeur et désarrois

Veut former des enfants plus forts, plus purs, plus droits

Et porter à chacun la vertu que Tu prêches ;

 

Qui donc t’estimerait si distant et si froid

Seigneur pouvant remplir nos rêves par l’effroi                                                                                                                

De n’être confortés avec tes flammes vives,

 

Amour, toi qui parfois interroge aux tisons

Sur le jour où tu vins visiter les maisons

Insufflant calmement : « Je voudrai que tu vives ! » ?

 

 

 

Par flèches, je serais tenté de parler de traits d'esprit non ?

 

CQFD

4 sonnets

06 décembre 2022 - 09:02

La Foudre

 

I

 

La belle Humanité, que tous nous émaillons,

Fredonne chastement une vieille ballade

Où mécaniquement de longs cris de malade

Se mêlent au silence en de parfaits maillons,

 

Mauvais heur ou tyrans, partageant leurs missions,

Partent disséminer dans son âme maussade

En majestueux éclats les Céline et les Sade

Et bercent ses humeurs de chaleureux rayons ;

 

Un surprenant désir peut traverser les portes

De l’obscure conscience et de rudes cohortes,

Avides de pouvoir et de rapports violents,

 

Se dressent pour extraire en sang et en droiture

Dans les cerveaux ravis un champ de sépulture

Où sont annihilés des êtres indigents.

                                                                        

 

 

II

 

 

L’horreur se développe à certains de nos pas …

Un collègue, un voisin, des amis, la famille,

Ou tout autre inconnu qui s’émeut ou fourmille

Peuvent soudainement prendre part au trépas,

 

Souffrances, mépris, peurs génèrent les appâts

Qui travaillent les cœurs telle au blé la faucille :

La miséricorde en beaucoup un temps oscille

Jusqu’à la sélection du funeste repas ;

 

Dans la cité furieuse où la révolte gronde

Au milieu des halliers et de la plaine blonde,

Vers le mont Golgotha sur un pavé de fleurs …

 

Un besoin se répand, à la faveur du nombre,

Incarnant en nos rangs, sans un regret, quelque ombre

Pouvant semer la mort ou faisant fi des pleurs.

 

 

 

III

 

 

Dédains, dégouts, honneur viennent pour embaucher

Encore soleil, lune et étoiles rieuses,

Eclipsant en chacun ces âmes harmonieuses

Qui se meuvent gaîment sans jamais se toucher,

 

La vanité tend puis fait les crocs de boucher

Qui recouvrent alors les méninges curieuses

D’une chappe de plomb sur les images pieuses

Où le souffle puissant s’élance pour faucher ;

 

La colère se répand puis tenaille et ravage :                                           

 « Qui sera le soldat, le maçon ou le sage

Œuvrant un parapet contre tout criminel ? »,

 

Sa lumière embrasant la paisible nature ;

Et tombent de tout front charme, succès, culture

Souvent où sont masqués les vieux astres du ciel.

 

 

 

Le Néant

 

 

Un martellement lourd provient de la machine

Frottements, cliquetis se succèdent sans fin,

Aujourd’hui comme hier tout l’occident a faim

Et réclame son lot de four ou de feutrine,

 

Pakistan, Bengladesh, Inde, Thaïlande, Chine …

Payeront la journée un salaire incertain

A tous les ouvriers ayant noirci leur teint

Alors qu’un surveillant obtus les incrimine ;

 

Les boulevards lointains de nombreuses cités

Vont résonner au son délicat des souliers

Ponctuant d’un lent ra les allers et venues,

 

Là-bas un inconnu fixera du satin,

Un autre, à ce qu’on dit, gardera le butin,

Un dernier plus jamais n'observera les nues.

 

 

Au départ çà donnait ça ...

 

Spleen - Salon Principal - Toute La Poésie (toutelapoesie.com)

 

Mais ça c'était avant ...

 

:P

 

:ph34r:

 

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