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R-F LEFORT

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Hors-ligne Dernière activité : mai 24 2024 11:39

Publications sur Toute La Poésie

Solstice de la passion (L'heure des Tropiques)

24 mai 2024 - 11:41

Solstice de la passion (L’heure des Tropiques)

 

 

Vahiné au chevet de ma mélancolie,

J’entends bien courtiser ton âme tropicale, 

La douleur de tes baisers poudrés de vanille

Épouse l’aurore pécheresse ainsi Vestale.

 

 

L’atoll décharné loue l’épître du chagrin,

Je goûte le Graal raffiné de ce parfum....

Ta tignasse faite d’un calice de satin

Estampille le sable encombré de falun.

 

 

Héritière des sirènes de l’Amazone,

Ton jubilé de charmes enchaîné au désir

Évoque Corbière célébrant l’amour jaune ;

Quel calvaire idyllique revient m’envahir !

 

 

Le goéland bénissant l’octave marin

S’offre un caprice céleste avec l’harmattan,

L’humble Vénus d’opale nous prend par la main

Pour traverser sa horde de nuages d’argent.

 

 

Des doléances du crépuscule aux récifs, 

J’admire le vaisseau fantôme de tes yeux

S’échouer lentement contre deux corps lascifs ;    

Noble féerie des anges mystérieux.

 

 

Le séant lacéré de façon familière,

Mille fleurons de chair espèrent mon suffrage

Mais la lanterne de ta poitrine d’écolière 

Trépasse sous la rosée tel un mirage.

 

 

Dressé de feu à la cime de ta cuissarde,

J’ose défier la nature de l’excellence !

Lucifer, centurion en extase, poignarde

Le talent prodige du galbe qui t’offense.

 

 

L’automne étrenne l’ultime genèse onirique,

Tu exorcises les larmes de Mélusine

Sans choyer la jouvence de quelque supplique ;

Fruit d’une caresse heurtant ma bouche féline.

 

 

Les panthéons de lumière enivrent ton sein

Gainé dans ce corset comme l’anneau de Saturne,

L’essence charnelle afflige l’aréole d’étain

Couronnant notre joute insulaire nocturne.

 

 

Ô charlatane du plaisir, Éros adore

Le vallon torturé de ta hanche mutine,

Maintes bruines perlées d’un cristal incolore 

Trouvent la nuance exotique de l’hermine.

 

 

L’immaculé visage, blason de Narcisse, 

Souffle les tisons occultes de ma mémoire,

L’embrun bleuté resté esclave de l’abysse 

Trahit tes lèvres devenues mon ciboire.

 

 

L’étoile de miel orne ta prunelle grise

Enfantée au cher Pacifique tahitien 

Et l’éclair frappe l’ancestral rocher de Moïse

Défiant ton regard ; de l’azur le magicien !

 

 

R-F LEFORT (26/1/2021)                                                                                                                               

 

La nature de Mucha

04 mai 2024 - 11:22

La nature de Mucha (Prélude au siècle)


Nature, épitaphe de ténèbres en colère, 
Deux sentinelles des cieux étrennent un regard
Épris par les clairières bohèmes d’Ottokar ;

L’ivoire du matin pour sépulcre lunaire.


Ta silhouette de capucine angélique
Esquisse la tragédie de feu Morphée,
L’ambre céleste agonise avec la tombée ;
Patronne des délices au chagrin homérique.


Nymphe animée d’une louable volupté,
Tes lèvres posent ce sensuel théorème
Contre l’asphalte du plaisir satiné que j’aime
Lors d’étranges sessions dont je suis rescapé.


Solde charnelle épargnée depuis jadis,
Tes grands yeux, globes d’azur empreints de féerie,
Portent le lustre d’une beauté à l’effigie
Du tonnerre retentissant par Toutatis !


La poitrine gonflée ainsi l’aéronef,
Le sceptre nocturne d’une déesse ignorée 
Sublime ton visage à la toison perlée
Où ma larme ardente agit de son propre chef.


Éclipse de miel, seul châtiment estival,
Ta crinière faite d’alchimie singulière 
M’accorde sa gente caresse familière ;
L’auguste inspiration d’un buste de métal.


 

La nacre hyaline se délecte du péché
Offert aux honneurs émérites d’un art nouveau,
Tes prunelles de bronze allument leur flambeau

Majestueux comme des œufs de Fabergé.

 

 

R-F LEFORT (22/12/2018)

Billet lunaire

28 avril 2024 - 11:33

Billet lunaire


Vierge des âmes couronnée en Avignon
Sous la charmante félicité du mistral,

Ta main dans la mienne à la courtoise saison

Lorsque chante la lumière sur le canal.


Des cimes azur loin du crépuscule des cieux,
Mon cher cœur s’égare où balade ta prunelle,
Ce billet lunaire affiche un corps délicieux 
Et tu t’inclines avec tes atours de flanelle.


Confinés derrière les roses d’une clairière,
Deux anges embrassent les ténèbres du solstice
Comme Calypso capturant l’étreinte d’Ulysse.


Pour le sceptre distingué de ta jarretière,
L’oiseau se confesse au carillon de la flore
Tel un fantôme heurtant le baiser de l’aurore. 

 

 

R-F LEFORT (25/6/2019)                                                                                                                                                                                                                                                                                            

 

 

L'appel des îles

24 avril 2024 - 03:58

L’appel des îles

 

 

Sur mon vaisseau courtisant le lointain récif,

J’aime conter les charmes d’un visage insulaire

Prêter au divin comme le Christ du Calvaire

Louant le pinceau de l’artiste primitif.

 

 

Souffre l’azur qui gifle ses nuées d’angelots

Sans magnifier la langueur de notre blasphème,

Les rais solaires sont les rames d’une birème

Ancrée devant mille lagons indigo.

 

 

Bercé par l’ivresse lacustre des chalands,

Mon périple à la tribune de l’harmonie 

Joint le comptoir du sublime ; Sainte-Lucie

Où chante l’innocence créole avec les vents.

 

 

Dans l’antre tropical enseigné au confort

Coule le ruisseau onirique de Morphée ; 

Ton corps de bronze y baigne sa longue framée,

Boudant le baiser lascif d’un conquistador.

 

 

Céleste Madone éprise sous la romance,

L’allégeance de cette prunelle incarnate

Crucifie mon cœur ainsi Ponce Pilate

Et l’eau turquoise décline sa transparence.

 

 

Emmène-moi vers le pavillon des mirages

Contempler l’humble silhouette lacérée

Contre deux seins, sentinelles de la rosée

Abandonnées à leurs très sensuels ouvrages.

 

 

L’œuvre initiée en tes yeux par la choéphore

Demeure l’éloge aux étoiles du firmament,

Un linceul de brumes épouse notre gisant

Pour capturer toute l’incidence de l’aurore.

 

 

R-F LEFORT (12/4/2020)                        

 

Extrait de mon recueil "La Madone des ténèbres"                                                                                                                                                           

 

 

Chérir l'aube amarante

21 avril 2024 - 12:16

Chérir l’aube amarante

 

 

L’innocente rosée épouse l’automne d’Afrique,

Le geôlier des ténèbres épargne sa source,

Vénus s’exile sous son nectar idyllique

Avec les halos stellaires de la Grande Ourse.

 

 

Seigneur soleil ose chérir l’aube amarante

Saluée par les noirs tourments de ta jupe

Mais la torpeur d’une amourette évanescente

Expire tant cette croupe me préoccupe.

 

 

Cupidon est revenu caresser l’extase

Au cercle de mes lèvres perlées de feu,

L’orbe charnel originaire du Caucase

Afflue le long d’un galbe toujours nerveux.

 

 

Le léger bordereau de ta bouche écarlate

Demeure aussi brûlant que notre candélabre ;

Entre tes hanches s’écoulent les eaux de l’Euphrate

Lorsque mon corps rempli d’indécence se cabre.

 

 

L’estampe nacrée d’un seul baiser se consume !

Ma main, très chère bohémienne du mystère,

Étrenne deux sphères d’opale au noble volume,

Leur jubilé de tendresse écume l’atmosphère.

 

 

L’invitation romantique dont je dispose

M’enseigne l’ardente volupté de ta plastique,

Ce sein couronné d’opulence s’anamorphose

Pour retenir la pourpre chaleur Pacifique.

 

 

Dans ton minois de Vierge préraphaélite,

L’élogieux regard emprunte un fleuve fantôme

Bleuté tels les jardins printaniers d’Aphrodite !

Je me délecte du plus sublime royaume.

 

 

L’humble chapelle champêtre de tes prunelles

Nourrit la majesté même du Taj Mahal,

Elle magnifie des légions d’hirondelles

Puis libère mille papillons de santal.

 

 

Le mirage des cieux occulte les nuages,

L’orée dominicale exhibe sa robe

Devant les gémonies lacustres des plages

Quand ta poitrine révèle son mielleux lobe.

 

 

Tes yeux mirifiques enfantés par le chenal

S’offrent au corail lunaire de l’iris fécond,

Les larmes d’un ange y brillent comme le Saint Graal

Entouré du Christ et de l’apôtre Simon.

 

 

La cuisse adornée d’émeraudes, d’une améthyste,

L’odalisque danse car son ventre ronronne

Ainsi Salomé séduisant Jean le Baptiste

Ou Vertumne admirant la beauté de Pomone.

 

 

Mariage de la chair capturé hosanna,

Le palais d’ébène de cette chevelure

Détournent ta promesse faite à l’opéra ;

« Miauler passionnément la bonne aventure…. »

 

 

Épris d’un séant confiant sa nature exquise,

J’entends navrer la vertu contre son massif

Doré remémorant ma soubrette soumise ;  

Le péché onirique instruit l’instant lascif !

 

 

Octobre, clef de voûte de mon obsession,

Délivre quelque moisson de candeur intime ;

Ta silhouette s’efface vers les brumes d’Albion,

L’enivrante tiédeur spectrale nous anime.

 

 

Diablesse diaphane défiant l’horizon,

Le ballet étoilé de ton œil océan

Étend la lumière d’Éden au pays lapon,

L’aurore boréale hante le firmament.

 

 

Le millésime hypnotique d’un dernier sourire

Inspire la féerie du ménestrel,

Tu gémis sans caprice pour l’odieux satyre

Sur mon voilier d’azur embrasant l’archipel.

 

 

Lucifer sollicite ce charme félin

Doté de la meilleure fragrance exotique,

Ton visage immaculé berce le matin

Glorifié par la grâce céleste d’un cantique.

 

 

Le souffle d’Éole vénère bien ta guêpière

Prête à réclamer de sensuels sacrements,

Trois naufragés du désir chantent leur prière

Et le séraphin d’argent couvre nos gisants.

 

 

R-F LEFORT (16/2/2022)