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claus

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Hors-ligne Dernière activité : nov. 14 2019 06:40

Publications sur Toute La Poésie

Cheminement

14 novembre 2019 - 01:41

Choisit-on vraiment ? On n'a pas tous le même cheminement mais c'est partout la même course au bonheur jusqu'à l'écoeure des sens, ou des manques au ressenti gourd d'étouffe.

L'un prend à droite, l'autre bifurque à gauche, l'autre encore choisit le droit devant. Le merveilleux de vie, c'est le libre qui transige au moyen et long cours des ouverts neufs de parcours en miles ou en noeuds.

L'expérience forge l'encore aux rôles qui transforment de borne en borne, d'obstacles forts aux transports de records.

Les rêves aiguillonnent les épreuves qui sillonnent le cheminement des pas à l'allant franc offrant grand les portes de l'infime à l'immense selon les échelles vivantes et rebelles qui nous tirent au sort.

Alors, on toque au port et l'on est reçu au départ, au phare bravant la tempête du hasard. Mais que l'on rit ou que l'on pleure, on est attendu ailleurs, un ailleurs aux heures non comptées perdurant le confort du meilleur.

Le pain de la poésie

14 novembre 2019 - 08:39

On en mange à larges, fortes et fières bouchées, du pain de la poésie. La croûte qui craque sous la dent en est la forme, la mie qui gîte au palais, le fond. On croque à pleines dents dans la pâte cuite de farine de seigle ou de froment, et l'on s'en délecte les papilles à la texture de sa matière souple et digeste.

On s'en nourrit avec voracité tout au long de la vie, par tranches épaisses qu'exige notre estomac affamé de rythme, de cris et de beauté qui ne s'en repaît pas plus qu'hier ni moins qu'aujourd'hui.

C'est elle qui nous conduit vers les cîmes de l'appétit aux panoramas les plus vastes, les plus riches et les plus profonds d'où le regard plonge, s'émonde et se fond jusque dans les tripes des abîmes. D'où la bouche mord, mâche et absorbe les plus saouls morceaux de l'inspiration que nous donne ce monde avec rage et délectation.

Le son de la mort

13 novembre 2019 - 12:59

Le son de la mort résonne d'une tristesse sans bornes. Une tristesse sourde qui ensevelit les jours fous de liesse et de vie. De trépas en trépas, le glas emplit l'espace de ses coups noirs, de ses coups désespoir.

Le son de la mort est sourd et lourd, il emmaillote les derniers nés qui vont dans la fosse de silence et d'oubli aux vigiles des pierres tombales, froides et muqueuses d'humus fœtal.

Le son de la mort est glauque et opaque, il enveloppe conforme de son drap le corps déchu d'avoir trop mordu, l'esprit encore captif des derniers drames de larmes. Quitter l'ici-bas laisse un son amer, un son qui se traine de souvenir en souvenir aiguisant encore le silence en fer de lance.

Mais le son de la mort, plainte sombre, gouverne les cimetières et prolonge le séjour des spectres bouffis de songes maudits qui chuchotent entre eux des cauchemars audibles, de tombe à tombe, de crâne à crâne.

Elle était si fragile...

12 novembre 2019 - 04:29

Elle était fragile, si fragile qu'elle ne demandait rien à personne, pas même une trêve d'amour, non, non, juste un peu de tolérance dans cette vie, cette longue nuit de misères, elle avait déjà tellement souffert.

Elle était fragile, si fragile qu'une parole malveillante pouvait la briser, la dévisser de son socle encore plein d'enfance, une enfance passée à chercher le regard d'une mère qui porte, qui mène et qui aime.

Elle était fragile, si fragile que même les vicissitudes de sa pauvre vie ne l'atteignaient plus, c'était l'habitude, c'était une seconde nature; elle avait fini par plier pour ne plus rompre et prendre en pleine figure les critiques, les insultes étrangères à sa propre matière, celle qui faisait de son cœur un émetteur d'amour pour ceux qui étaient en trop, qui étaient comme elle.
Mais elle était fragile, si fragile qu'au bout d'une longue nuit elle a décidé de s'endormir pour toujours, le cœur en croix vidé du sang de son infinie tristesse, elle a fini par choisir de s'endormir à jamais dans son inexorable détresse, juste pour oublier, oublier, oublier...

Souffle du vent

11 novembre 2019 - 07:38

Le souffle du vent est comme une voix qui parfois gémit, parfois chante. Chapeaux bas ! tout s'envole Eol, tout craque et tout résonne, c'est la musique du vent qui clique et panique pas sage au passage des bourrasques emportant tout. Ou qui se traine comme une plainte longue, profonde et songe à la voix d'outre-tombe sondant les reliefs rongés d'érosion. Rape frottant les aspérités et les lissant au gré du temps millénaire à la soif sans frontière qui boit, ne cesse, les croûtes et les arêtes les rendant rondes ou plates, restes d'un souffle roulant les "r" et les ères.

Le souffle du vent emplit les oreilles, les fatigue et les blesse tout au long de sa course poursuite qui hurle, vrombit et vocifère de toutes ses voyelles appelant la terre entière le long de ses cloisons, du haut de ses monts, sur le crêtes de la mer.

Le souffle du vent enfle les voiles en partance aux voix véhiculées des océans qui tremblent de toutes leurs vagues, lames tempête élevant le chant d'un phrasé libre aux rives éclaboussées d'écume, de fumée et de futur d'insolence à la danse endiablée.