Wakoda

Merci beaucoup pour cette belle réponse !

Merci pour votre lecture!

Comme momie séchée par le natron final
Accablée de mille lins dès l'âge nubile
J'abandonne dans l'inconscience triomphale
L'oeil oudjat à la merci d'affreux crocodiles

Avant mon fier Abyssin aux couleurs de miel
Accompagnant toujours mon coeur et mon esprit
Montrait de sa patte la page nue et belle
Qui réveillait mes jours à chaque mot écrit

Où donc ai-je perdu les dons sacrés du scribe
Reniés les mots transis d'humilité du soi
Dans les vastes corridors résonnant des bribes
D'aventuriers factices se riant de moi

Sous le sable soldant les comptes de la vie
Une lueur têtue fouille ma tombe froide
Sa douceur de plume hante mes doigts raidis
Et glisse à mes lèvres une muette tirade

Pardonne-moi Ibis à l'infinie sagesse
J'ai enfoui au lointain mes enfants de papier
Dans l'oubli et les profondeurs de la tristesse
Nul d'eux n'était pourtant à ce point si mauvais

Reviendrais-tu calame? La porte est ouverte
Taillons encore ensemble ta pointe piquante
Il faut qu'elle harasse ses chevaux alertes
Sur l'argile des démons qui fort me tourmentent

Je dansais un peu zingare
Soucieux jusqu'au marc
Dans les gravats boulimiques
Des sueurs politiques

Annexé aux bords du monde
Tu sculptais la fronde
Et du feu poignant des doigts
Le licol céda

Nos vertiges désaltèrent
L'instant vulnéraire
Ces confidences de l'outre
Réveillent le coutre

Le prétérit des chagrins
Erige en forains
Deux obligés à l'exil
Des vêpres serviles

Mille pitreries préfacent
Le cours boniface
D'une première fortune
Mon autre peau brune

Mais l'extraction du bonheur
Expose les Sieurs
Des longs sillons de la fosse
Souvent trop féroces



Tu manques à l'encolure
Mon siamois d'abjure
Sur les champs d'intolérance
Mes complaintes rances

Hantés par l'étoile jumelle
Et sa capricieuse éclipse

Nous implorons depuis la digue
La course de l'astre tapi

Pour que s'estompe de nos rives
La tache de l'escarre intime

Ankylosé de mnémoniques
L'attraction du halo file

L'harangue nulle ne l'excite
Roulant ses orbes il soupire

Je nue les tourments fraternels
A la pénombre des ellipses

A toi mon périlleux Béryl
Ma chatoyante fadette
A tes fines arêtes

Ôtée à ma gangue vernix
Cet octobre t'a clivée
Du gisement premier

D'amour et de Temps belle taille
Tu charmes les apories
Magmatique souris

Moi mère tu m'as faite orfèvre
De tes astéries le phare
Bruissant aux prismes Lares

Ci-gît la sèche clairière
Eborgnée de lumières
Dans l'arène forestière
Ma biche à découvert

De l'âpre faune rabique
Leurs mille yeux faméliques
Lui content l'anesthésique
Des rhapsodies cosmiques

Éclaboussés de Pitié
Des mousses creux et nuées
Son ombre de sainteté
Ils tentent d'efflanquer

Qui du premier coup de dents,
de l'unanime ban
Révélera en tremblant
Ma dine en égipan

Sous la tente Septentrion

Aux heures ires où les yeux plissent

Dans nos simarres cicatrices

Nous rêvions la dune en flocons

 

D'airelles rouges les effluves

En tisanes sauvées du Temps

Et les mains tendues vers l'élan

Qui paissait en mirage étuve

 

A l'extinction des pluies les Djinns

Ont dûment embrassé Borée

Ourlant les toundras assoiffées

Des cristaux du désert avine

 

Qui se souvient encore du glas

Sonnant pour le Pôle puni

Scrupule en bottes endurcies

Fut le silence d'Hamada

 

Chère Loup-de-lune,

Votre analyse est remarquable.
De nouveau, grâce à la finesse de vos mots, la (re)découverte des miens.

Merci encore de votre si bel intérêt pour ma petite débâcle bocagère.

Wakoda

Ce sardonique Criquet
Foreur de caves misères
Qui s'avise de chaumer
Le ciel bienfaisant aux hères

Leurs frénétiques parades
Sans rien débusquer s'achoppent
Sous les murailles nomades
Au dur puîné nyctalope

Ses nettes chaînes prodromes
Radient le méchant boyau
Pour que ne se sauvent gnomes
Et autres gris du cerveau

"Celles et ceux qui osent rayonner de leur propre sang..."

Comme vous le faites vous-même parfaitement si souvent, chère Loup-de-lune.

Je regarde par l'orée du Rêve et je vous y vois toujours, me tendant la main.

Avec toute ma dévotion...

Au fond de la passe le miroir
Un rictus dévale les abymes
Jusqu'aux gonds très scellés de l'espoir
Trois coups frappés contre ma poitrine


C'était un matin d'Orient bleuté
Au devant les nuées et les crêtes
Le mirage encore hypnotisait
Mes prunelles ambrées de conquête

À l'écoute du parfum vital
Le grand Tout embrassant l'Un en frère
Je comblais le sec inaugural
Par les poignants abandons lunaires

Au décours du songe de la source
Je m'unis à un long chant votif
De ceux qui interrompent la course
Du genet ferrant l'astre hatif

Une mésange irradiait le cirque
De cette langue propre aux aieuls
J'y goûtais quelques sons homériques
M'effleurant le coeur clairs et soyeux

Mon pas lourd fut d'un distrait aloi
Sa tête noire soudain tournée
En ma direction elle envoya
Gerfaut il est temps de refermer


Au fond de la passe le miroir
Un rire remonte des abymes
Et des gonds moins scellés de l'espoir
Un judas grippé dans ma poitrine

Le vide est ubique
Mais l'amitié Renaissance!

Aux départs forcés
Aux retours heureux

Merci encore, chère Loup-de-lune

Aux mûres frondaisons
Son baiser frigide
Frictionne de poison
Les fières apides

Ses capricieux frimas
De l'hiver sternal
Ereintent l'incarnat
Et plumes et poils

Les alloués fidèles
D'osseuse pléthore
Sa molle citadelle
Ardents s'évaporent

Aussi le sang natif
Et l'hymen oublient
Ses complaintes abortives
De pater semis




Le reflet induré
Dans le jonc d'onyx
S'esseule consumé
Le sultan phénix