La plume posée,
Le carnet empoussiéré,
La bougie glacée,
Le silence immaculé,
Composent un bureau sans vie.
Un miroir brisé,
Un parquet abîmé,
Une pièce assombrie,
Qui n’est que débris,
Voici la petite maison.
Douce, elle se rafraîchit,
L’été lorsqu’il vente,
Inhabitée, délaissée,
Elle demeure en vente.
Les passants traversent la rue,
La méprisent sans dédain;
Ces murs tout de même,
Mériteraient un écrin,
D’un brin de considération,
D’une pincée d’admiration,
Car il n’est d’autres maisons,
Que la guerre épargnât sans raison.
Le cruel fléau pris ma raison,
La vie de mes proches,
Mes ennemis, sans compassion,
Persista dans son vœu,
De détruire sans raison.
Si seulement existait,
Un espoir, des passions,
Les voici à présent,
À la source tarie,
Sans suite, à jamais, anéantis.