Édouard de Woodstock, Le Prince Noir
Je désire la France autant que je déteste
Son peuple dédaigneux, son monarque impuissant,
Et sa véreuse église allant en flétrissant :
- Je suis Plantagenêt, et nul ne me conteste.
J’ai meurtri vos seigneurs dans un combat funeste,
Leurs âmes capturées, suite à l’échec cuisant,
S’égarent dans Poitiers comme un cortège épuisant
Pour tous les malheureux qui souffrent de la peste.
J’ai chevauché seize ans à travers le pays
En calcinant les bourgs, en rasant les villages
Sans jamais assouvir cette soif de pillages.
Si mon armure est sombre et que tu m’obéis
C’est que je porte en moi le voile de la guerre
Et la noirceur des corps brûlés pour l’Angleterre.