Adrien Coucaud

Efficace !

Je rejoins @M. de Saint-Michel, "le poème est gorgé de sèves historico-mythologico-fantasitiques!".
Pour moi, lire ce poème était comme faire un saut dans l'imaginaire ! On arrive à s'accrocher à des branches, et comme avec des éclairs, des flashs, notre cerveau s'illumine et s'imprègne pleinement du texte et des images qu'il traduit.
Je ne sais pas si d'autres partagent mon avi, mais la poésie est unique dans sa capacité à toucher les individus très différemment, avec le hasard décidant où notre cerveau va s'accrocher, quels vers généreront des échos dans notre mémoire... Très beau texte !


Parmi mes vers préférés (ceux qui m'ont fait "flasher" haha) :

"De ta forge riche en poussières d’étoiles

S'échappe la lumière du firmament

Baignant le ciel d’Amour comme un soleil d’orient."

"Quand les éclairs en zigzag zèbrent le tumulte

Tes reflets obscurs hantent la nuée céleste."

"Est-ce le butin des Spadas ?

En bijoux, pierreries perles, et lingots, celui

Convoité par Borgia pour s’offrir l’Italie ?"

"Aux tréfonds

Vais-je trouver leurs os mêlés à des squelettes

Antiques ?"

"C’est la tombe du géant informe Cthulhu

Qui communique en rêves avec les grand anciens"

En voilà un qu'il valait mieux ne pas croiser sur son chemin...

Tout à fait ! Le voir arriver était plutôt mauvais signe...
 

Édouard de Woodstock, Le Prince Noir

Je désire la France autant que je déteste

Son peuple dédaigneux, son monarque impuissant,

Et sa véreuse église allant en flétrissant :

- Je suis Plantagenêt, et nul ne me conteste.

J’ai meurtri vos seigneurs dans un combat funeste,

Leurs âmes capturées, suite à l’échec cuisant,

S’égarent dans Poitiers comme un cortège épuisant

Pour tous les malheureux qui souffrent de la peste.

J’ai chevauché seize ans à travers le pays

En calcinant les bourgs, en rasant les villages

Sans jamais assouvir cette soif de pillages.

Si mon armure est sombre et que tu m’obéis

C’est que je porte en moi le voile de la guerre

Et la noirceur des corps brûlés pour l’Angleterre.

Très beau sonnet... il est rare que l'on admire Dracula à ce point...

 

vous avez des origines roumaines? 

Je vous remercie !
Aucune origine roumaine, mais en ce moment j'essaye de travailler sur personnages historiques et de les entrelacer avec leurs mythes, et le mythe de Vlad l'empaleur/Dracula me semblait particulièrement intéressant !

Vlad l'Empaleur est, paraît-il, considéré comme un héros national en Roumanie pour avoir arrêté l'armée ottomane qui voulait envahir son pays... Il est à l'origine du mythe de Dracula, popularisé par la littérature et le cinéma. Bref, une forte personnalité!

Tout à fait, tout comme Attila a des statues à son effigie à Budapest ! J'adore voir à quel point les frontières nous font voir les personnages de l'histoire d'un point de vue différent.

Vlad III Drǎculea, Fils du Dragon

Mon peuple à l’agonie cherchait un parangon,

Un sauveur maniant des puissances magistrales,

Contre l’invasion de nos terres ancestrales

Laissées aux ottomans, laissées à l’abandon…

Je suis le Prince du Sang et le fils du Dragon,

Un pacte m’a donné des allures spectrales

Et je répands la mort, suivant des voix astrales,

Pour faire du Danube un rougeâtre lagon.

J’ai repris aux boyards l’or de la Roumanie

Et j’ai récompensé la loyauté des miens

Autant que j’ai puni les traîtres bohémiens.

Je dîne avec les morts, nourris ma tyrannie,

Et je bois le nectar ruisselant de leurs corps

Aussi bien que le vin : fuyez, sonnez les cors !

Mais non , les femmes ne sont pas toutes cruelles ! et l'amour n'est pas un vain mot pour elles ! Il faut sortir de ces clichés ...
Le poème est joli, mais le fond est un peu macho ... Vivons en France, en 2020 !
Amicalement,
Patricia.

Heureusement, et évidemment qu'elles ne le sont pas !
Je ne souhaite cacher à personne que j'apprécie le mouvement romantique et sa capacité à théâtraliser l'émotion, les sentiments et les relations amoureuses (ici). La sensation de "cliché" que vous avez eu vient peut-être de là, je n'ai pas fait évoluer la façon de traiter l'amour dans ce poème, c'est bien vrai. 
Enfin, n'y voyez pas de fond macho, il s'agit d'un poème que j'avais écrit lorsque j'avais 16 ou 17 ans ! Vous voyez simplement la façon dont l'adolescent voit l'amour... Lorsque nous sommes jeunes, tout est trahison, un rien peut signifier la fin du monde, il n'y a plus d'espoir lorsqu'on perd l'être cher...
Aussi bien les hommes que les femmes penseraient des choses similaires à ces âges ! 
Mais je n'en ai pas honte, j'ai relu le poème avec sourire et nostalgie et je l'ai retravaillé un peu avant de vous le partager.
Encore une fois, merci pour votre lecture et vos commentaires que vous me faites si souvent, c'est dans ce but que j'ai retrouvé cette communauté de poètes. Merci

Un homme sachant parler aux (des) femmes celui qui césure sur le beau

de ses yeux et le je de son emprise.

 

Sortir des clichés et ici entrer dans le tableau ___

Parfois il m'est agréable de tomber dans le cliché, on s'y sent bien s'il nous plait. 
La thématique des yeux et de leur emprise me plait toujours, elle semble être là depuis si longtemps pourtant.
Mais soyez en sûr, j'aime innover et je ne céderai pas à la facilité du cliché à chaque fois.

Ah! l'attirance pour les femmes fatales...

Un thème que j'apprécie beaucoup...

Aux Femmes

J’aime dans mes passions de sombres illusions,

Et ne vois que de l’ombre au fond de la Caverne

Inondée par le son de leur chant de sirène :

J’aime pour des raisons qui ne sont qu’illusions…

A vous j’offrirai mon entière dévotion

Car sans vos yeux, vos beaux miroirs, je me vois terne.

Je choierai ces bijoux comme ceux d’une reine

Bien qu’ils soient les agents de mienne damnation.

Alors que mon espoir vaillant se rapetisse

Vous osez me montrer un sublime reflet

Pour le briser quand je suis dans votre filet !

C’est dans un cœur mort que votre toile se tisse…

L’araignée de malheur que vous êtes, démons !

L’art est né de la peur, celle quand nous aimons.

Et pourtant, quelque chose à commencé
puisqu'ici les vers se rencontrent si joliment...

C'est si joliment dit, merci pour votre lecture !
Et effectivement... une étincelle est née et elle perdure dans ces vers

Rencontre au-dessus des palmiers

C’était une aventure assez drôle et moderne,

Sans s’être jamais vu, nous discutions souvent,

Mais bientôt, au hasard d’un voyage éprouvant

Tu t’es manifestée devant mon regard terne.

Le soleil et l’alcool créent cette liesse interne

Qui sustente l’esprit de ceux qui, la trouvant,

Se laissent librement purifier sous le vent

De la belle saison et la vie qui s’alterne.

Au sommet des palmiers, me laissant romancer,

Je t’écoutais des yeux et buvais sans ivresse,

Mais entre nous, pourtant, rien n’a pu commencer.

Tous mes désirs sont nés d’une large allégresse

Et d’un rêve charnel qui nourrissent l’espoir

Qu’une fois à nouveau je puisse te revoir.

- Souvenir d'une rencontre cet été à Los Angeles

J'adore les vers courts, ils sont plus légers et ils vont parfaitement avec la thématique du vol, des hirondelles et du printemps. 
Avec la musicalité du poème, les hexasyllabes et l'image que vous avez choisi, je vois le vol dynamique de l'oiseau entre les arbres et j'entend son chant dans mes oreilles.

J'ai peur que nous perdions nos hirondelles avec la fin du confinement, la circulation et le bruit qui reprennent. 

J'y vois plus un cauchemar qu'un rêve si ma lecture est juste !
La peur de perdre, ou la peur de se faire voler l'amour de quelqu'un...
Parfois nos propre doutes et peurs peuvent faire fuir l'autre 
Beau poème

La rose qui fleurit à la fin du printemps, souvent synonyme de renouveau, et forcément des beaux jours et du bonheur qui reviennent
Hymne joyeux et printanier !

C'est un poème très sombre, qui a peu d'indulgence pour la nature humaine : si Jésus voulais bien que nous soyons heureux, dans la joie spirituelle qu,Il nous proposait ; il est évident aussi que cette béatitude n'est pas facile à atteindre. Il est naturel que les hommes se sentent tristes, abandonnes, par périodes ou par moments, et ce qui est dans l'âme des hommes se reflète dans la poésie...
Bien sûr il faut chercher la joie et la paix, mais ce n'est pas toujours facile !


Amicalement
Patricia

Merci pour votre retour, c'est toujours agréable de voir que l'on a initié une pensée !
Je souhaitais faire réfléchir, nous avons, dans la civilisation judéo-chrétienne, une attraction pour le malheur et la souffrance d'autrui. Nous adorons les martyrs, nous compatissons avec la souffrance d'autrui, nous valorisons la souffrance dans cette vie par une place au paradis dans la suivante. Et c'est au hasard d'un télé-film que j'ai entendu le personnage se questionner devant Jésus : "Pourquoi comprenons et admirons-nous autant ta souffrance ??" (regardant Jesus sur son crucifix). Et j'ai été très sensible à ce questionnement ! 
J'ai réalisé que la joie elle, dans nos sociétés était souvent vu comme de l'arrogance, un péché, ou de la folie ! J'ai bien conscience de grossir le trait ici, mais pourtant, je pense que ça peut tous nous faire réfléchir sur notre philosophie de vie

L’Attraction du Malheur

Qu’est-il en nous pour que notre âme soit sensible

A la souffrance plus qu’à la félicité ?

Nous avons partagé le supplice ostensible

Du sauveur des pécheurs en toute unicité.

L’affliction de Jésus résiste aux millénaires

Alors que Marie se voit toujours refuser

Le plaisir de la chaire avec ses congénères

Car la jouissance humaine est laissée à s’user.

La mélancolie du funeste poète

S’avère universelle, un cri pour nous rallier,

Quand l’euphorie du roi est celle d’un fou à lier.

On jalouse la joie, toujours on la souhaite,

Mais au fond de nous tous le tourment nous nourrit,

Alors que la gaieté, sur nos lèvres, pourrit…