La bête immonde ! (Parodie éponyme d'une chanson de Michel Fugain")

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Elle est terrible, elle est vivante,
Me traîne au ventre, une rage géante,
La bête immonde !

Comme dégoût, en bouche de collecteur,
Elle ronge et hante son lecteur,
La bête immonde !

Depuis le Mathilda Briggs, du double,
Parmi les matières grises,
Là-bas, ici, partout,
Au yeux de tous, sortie des trous,
A rat, où tant d’hommes s’enlisent,
A Londres, elle jette le trouble,
La bête immonde !

Depuis le temps, non dit d’une affaire,
Tout se suppose de son enfer,
La bête immonde,

Pourquoi pas, de Sumatra,
Dans la rue, encore elle enflera,
La bête immonde !

Que le médecin, dans son salon,
Lui trouve un air de muse,
A la plume, caresse son ombre,
Taraudé par ses démons,
Elle est la fille de la ruse,
Rendue par l’idiot, sombre,
La bête immonde !

Docteur, docteur, c’est élémentaire !
C’est l’arme du faible correspondant,
De guerre, du seul, détective consultant !

Elle fait dérailler les chefs, par wagons,
Au train de qui exagère,
Noire en nous, telle charbon,
Elle nous explose la chaudière !

Docteur, c’est élémentaire !
Au fond de vos récits, elle gronde,
La bête immonde !

Mais qui va lui retirer, mon bien de sa gueule ?
Qui va la couvrir enfin, d’un linceul ?

Elle qui expose les vilénies,
Range les faits aux oubliettes,
Braque sur l’ami modeste,
Les fards d’un génie,
Il lui faut faire sauter la tête,
Sans attendre une seconde,
La bête immonde !

Depuis qu'elle pollue mes histoires,
A coup de rêve, à coup de gloire,
La bête immonde,

Que son souffle, sur le bon savoir,
Evente la saveur vraie, de mon art
La bête immonde,

Depuis qu'elle fraye avec le faux,
Assassin de mon règne,
Qui persiste et saigne,
Dans les livres ou les journaux,
Il faut la museler sans faute,
Jusqu'à ce qu'elle soit morte,
La bête immonde !

Docteur, docteur c’est élémentaire,
C’est l’arme du faible correspondant,
De guerre, du seul, détective consultant !

Dans vos bouquins, à son sujet,
Par la censure de vos tirades,
Je lui donnerais sa ratonnade
Et le cou lui tordrais !

Docteur je fais cette prière,
Pour qu’arrête, sa ronde,
La bête immonde !

C’est à vous de lui ôter mon bien, de sa gueule !
A vous de la couvrir enfin, d’un linceul !

Cette rumeur, cet imaginaire,
Dont vous me faites un monde,
Cette bête immonde !

Docteur, revenez sur terre !
Celle où rien de pire au monde,
Ne me confonde !